Affichage des articles dont le libellé est chocolat. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est chocolat. Afficher tous les articles

dimanche 22 mai 2022

BD - Chocolat amer pour "Les damnés de l'or brun"


Le cacao est une matière première qui permet de survivre à des millions de travailleurs en Afrique. Salaires de misère contre profits records des actionnaires des grands groupes. Mais c’est déjà mieux qu’au début de l’exploitation de cet « or brun » puisque les fèves étaient cultivées et récoltées par des esclaves. 

Une histoire peu glorieuse racontée par Alcante et Rodhain avec Vallès au dessin. Dans l’esprit des Maîtres de l’orge, c’est aussi la saga (prévue en trois tomes) d’une famille, les Da Costa Bourbon et d’une esclave, Maira.  

« Les damnés de l’or brun » (tome 1), Glénat, 14,95 €

mardi 9 février 2016

Cinéma : "Chocolat", être humilié pour pouvoir exister

chocolat,omar sy,zem,thierree,clown,gaumont
Au début du XXe siècle, le clown « Chocolat » brillait sur les pistes des cirques avec son comparse Footit. Roschdy Zem signe le biopic du premier artiste noir célèbre. Humilié, mais célèbre.

Omar Sy est devenu l'acteur français le plus connu au monde. Comme Jean Dujardin après « The Artist », il s'est lancé dans une carrière américaine thésaurisant le succès d'« Intouchables ». A la différence que le colosse originaire de Trappes, après des années à jouer le « noir » de service dans des sketches bas de gamme, est considéré comme un comédien à part entière au pays de l'oncle Sam. Il participe ainsi à quelques-uns des plus gros succès de ces deux dernières années comme « Jurassic World » ou « X-Men, Days of Future Past ». Cela ne l'empêche de revenir en France pour tourner des scénarios soigneusement choisis. Il porte littéralement « Chocolat » le nouveau film de Roschdy Zem. Ce biopic du clown Chocolat a bien des ressemblances avec le parcours d'Omar Sy. A la fin du XIXe siècle, un jeune esclave est acheté à Cuba et placé dans une exploitation en Europe. Après de nombreux petits boulots, il découvre le cirque. Sa vigoureuse constitution et sa peau très noire lui permettent d'endosser le personnage d'un cannibale qui, accompagné d'une guenon, fait simplement peur aux enfants venus au cirque rire des péripéties des clowns. Un clown, justement, le repère et lui propose de devenir son compère de scène. Footit (James Thiérrée) sera le meneur et Chocolat l'Auguste.

Battu mais content
Un duo irrésistible quand Footit commence à maltraiter ce « nègre » selon le vocable de l'époque, qui encaisse les coups sans se révolter comme tout bon domestique qu'il est. Un rôle de composition pour Chocolat qui a pour véritable nom Rafaël Padilla. Une identité qu'il oublie face à la gloire, l'argent et les filles faciles. Chocolat dépense beaucoup à la table des casinos et se moque des brimades quotidiennes tant que le public rie. Footit y trouve son compte. Il gagne deux fois plus que la véritable vedette qui pour lui ne reste qu'un accessoire comme un autre. Le film, dans sa rudesse des rapports entre maître et esclave, permet au spectateur de découvrir la mentalité profondément raciste qui prospérait à l'époque dans cette France, si fière de ses colonies. Chocolat tente de se rebeller, de faire reconnaître son talent, mais l'éveil des consciences n'interviendra que bien plus tard, quand dans les années 60 un vaste mouvement de décolonisation a rendu honneur et indépendance à nombre de pays. L'image des Noirs auprès de la population changera radicalement, même si le film de Roschdy Zem dénonce en filigrane un certain racisme latent toujours très présent dans notre société. Le film permet à Omar Sy de s'illustrer dans des numéros hilarants et de donner une belle épaisseur à son personnage. Même si les auteurs ont pris quelques libertés avec la véritable histoire de Chocolat, la trame principale reste la même, de l'esclavage à la gloire puis l'oubli et la mort dans la misère.
_____________________________
James Thiérrée, clown dans l'âme

chocolat,omar sy,zem,thierree,clown,gaumontSi Omar Sy a découvert l'univers du cirque et de la comédie clownesque à l'occasion du film de Roschdy Zem, James Thiérrée, son partenaire, est au contraire un pro de ce monde du cirque. Petit-fils de Charlie Chaplin, il a suivi ses parents dans les incessantes tournées du cirque familial. Très jeune il a arpenté la piste ronde en tant qu'acrobate, mime et... clown. Plus tard il prendra des cours de comédie et fera de nombreuses apparitions dans des films européens ou américains. Dans « Chocolat », c'est lui qui a mis au point les numéros du duo. Il a insufflé un peu de modernité et de surréalisme aux scénettes présentées au début du XXe siècle par les deux véritables artistes. Il a amplifié la grâce et l'agilité de Chocolat, gommant en partie sa gaucherie qui faisait tant rire le public, pour transformer chutes et fuites en ballet aérien. Son propre rôle est très physique. Mais cela ne fait pas peur à James Thiérrée, déjà remarqué dans le film « Mes séances de lutte » de Jacques Doillon. Déjà un duo fusionnel. Avec Sara Forestier, ils se battaient tout au long des 90 minutes du film, une lutte amoureuse déconcertante.

jeudi 8 octobre 2015

De choses et d'autres : Odeurs

pau, béarn, république, lacq, chocolatExcellente initiative du journal  La République des Pyrénées  de Pau. Sur son site internet, il publie une carte interactive des endroits où se concentrent « ces mauvaises odeurs qui dérangent en Béarn.» En langage moins politiquement correct, « les coins qui puent.» J'ai vécu quelque temps à Pau dans les années 80, je me souviens de l'abominable odeur d'œuf pourri qui arrivait parfois en provenance du bassin gazier de Lacq. Aujourd'hui, l'exploitation du gisement est terminée, mais il reste quantité d'industries chimiques. Selon les témoignages recueillis par les reporters, elles occasionnent « odeurs de plastique brûlés, fumées irritantes, saignements de nez, démangeaisons. »
Les autres nuisances olfactives proviennent essentiellement des exploitations agricoles comme les élevages de porcs ou de canards et l'épandage du lisier dans les champs de maïs. Mieux vaut avoir le cœur bien accroché (ou le nez complètement bouché) pour traverser certaines zones de ce Béarn pourtant si beau. On retrouve ensuite les classiques, comme dans toutes les zones urbaines : au centre-ville des odeurs d'urine, à la périphérie celles des déchetteries.
Notre région compte également quelques pépites qui méritent le détour (au sens littéral du terme) telles les distilleries ou ces containers enterrés dont on se demande combien de charognes ils contiennent.
Bizarrerie enfin sur la carte du Béarn puant : Oloron-Sainte-Marie. « L'odeur de chocolat qui flotte régulièrement sur la ville, venue de l'usine Lindt, en écœure certains. » Franchement, je connais pire désagrément !

mardi 7 avril 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - … pas de chocolat

S'il est un produit qui connaît son heure de gloire aujourd'hui, c'est bien le chocolat. Si les marrons symbolisent Noël (avec la dinde) et les crêpes la chandeleur, le chocolat reste le roi de Pâques. Sous forme d'œufs ou de poules, il est incontournable.

Noir, au lait, fourré : le chocolat dispose de nombreux atouts pour séduire un public très large. Certains en arrivent même à l'addiction. Incapables de résister à l'appel de la tablette entamée. En pleine nuit, tels des somnambules, ceux-là se lèvent pour croquer un carré ou tremper le doigt dans le pot de pâte à tartiner.
Tout débute en ce lundi de Pâques, les enfants sont lâchés dans la nature, un petit panier au bras, pour "cueillir" ce qui risque de devenir leur pire ennemi. Trouver un œuf, c'est bien. Le croquer sur le champ, c'est moins recommandé. Le sucre appelle le sucre, ne cessent de répéter les nutritionnistes. Combien de chasses à l'œuf ne se sont terminées par une solide indigestion ? Un mal pour un bien : souvent, vous êtes définitivement dégoûté.
Pourtant, il est clair que le chocolat fait partie des produits plaisirs. Comme le café, le thé ou le vin, il n'est en rien essentiel dans notre alimentation. On ne peut pas se passer d'eau. Ni de protéines. Par contre, personne ne meurt de carence en chocolat. A part les très grands intoxiqués peut-être. On se consolera en reprenant la formule passe-partout si pratique : "à consommer avec modération".
Sauf les manchots. Ils ont tellement entendu le fameux (et contestable) "Pas de bras, pas de chocolat !", qu'ils ont l'autorisation de se goinfrer.

mardi 17 février 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - La petite mort sucrée

Dimanche, des millions de personnes dans le monde ont perdu leur pire ennemi. Leur meilleur ami aussi, parfois. Michele Ferrero est mort à 89 ans. Ce richissime italien, inventeur du Nutella, a mis au point la recette et inondé le monde entier de sa pâte à tartiner que beaucoup comparent à une drogue dure.

Normalement il est recommandé de ne pas abuser des bonnes choses. Mais comment résister à la tentation de manger du Nutella à la petite cuillère, voire à la grosse en cas d'énorme déprime ?
Ferrero disparu, le problème reste entier pour les millions de personnes qui prennent plusieurs kilos par mois en noyant leur tristesse ou leur désespoir dans ce produit miracle. Sur le moment, ça marche du feu de Dieu. Onctueux, chocolaté, fondant dans la bouche : le Nutella semble être la matérialisation même du bonheur sur terre. Méfiez-vous des apparences.
Tous les diététiciens vous diront qu'une seule bouchée est bourrée de sucre et de matières grasses. Et pas des plus nobles. Comme la fameuse huile de palme responsable de 80 % de la déforestation de la planète et suspectée de favoriser les maladies cardio-vasculaires. Elle n'aurait pas acquis ses lettres de noblesse si elle n'intervenait pour beaucoup dans la recette originale. Taper sur le Nutella est devenu une mode qui résistera à la disparition de son créateur.
Pourtant ce n'est pas le produit qui est en cause, mais notre incapacité à mettre en pratique le sempiternel "avec modération". A moins que les détracteurs de cette réussite agroalimentaire ne soient que des jaloux, envieux de la fortune colossale de feu Michele Ferrero...