lundi 3 janvier 2022

De choses et d’autres - Dans de beaux draps (eaux)

 

Il n’aura pas fallu deux jours pour que 2022 ressemble à 2021 sur le plan des polémiques à tendance populiste et nationaliste. Année électorale oblige, le moindre symbole est prétexte à s’indigner, main sur le cœur, regard braqué sur l’horizon, tel un général si fier de sa ligne Maginot qui mettrait le pays à l’abri des visées expansionnistes de voisins turbulents. Donc, pour marquer le fait que la France préside le conseil de l’Europe depuis le 1er janvier, le drapeau européen a flotté durant deux jours sous l’Arc de Triomphe. Exit le bleu blanc rouge, juste du bleu et 12 étoiles.

 

De Pécresse à Ciotti, ils ont tous tenté de surréagir plus vite et sur un ton encore plus offusqué que les « patriotes » patentés que sont Philippot, Le Pen ou l’autre candidat d’extrême droite pour qui « impossible n’est pas Français », « l’année de tous les possibles » selon le président Macron. Franchement, je me réjouis de leurs réactions. Au moins cela prouve qu’ils connaissent le drapeau européen. Il y a 40 ans, la majorité d’entre eux auraient été incapables d’identifier ces couleurs symboles de la paix dans le vieux continent.

La palme de la réaction déplacée revient à Éric Ciotti. Comment peut-il s’indigner de ce grand remplacement temporaire de drapeau « au-dessus de la flamme du soldat inconnu » ? Au moins, le soldat inconnu aura servi son pays. Pas comme le député des Alpes-Maritimes qui a réussi à échapper au service militaire, « l’appel sous les drapeaux » comme on disait à l’époque.

Et dire qu’Éric Ciotti milite pour un retour au service militaire obligatoire. Il mériterait d’être nommé ministre des réformés, pour ne pas utiliser un terme plus dégradant.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 3 janvier 2022

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