Benoit, ancien dentiste, a pris sa retraite loin de Montréal l’urbaine. Il a acquis et retapé un chalet isolé dans le parc national du Saguenay, au bord du lac. Là loin de la civilisation, il vivote au calme avec son vieux chien Dan. L’automne arrive avec la saison de la chasse. Les esprits s’échauffent, les meilleures gâ- chettes espèrent tuer un caribou. Mais aussi des loups qui semblent s’approcher de plus en plus près des habitations de la petite ville. Benoit n’a que deux voisins. Rémi, sauvage et asocial. Il aime les bêtes. Sans doute car il leur ressemble. Mina, tout aussi sauvage. Mais si Rémi est dans la force de l’âge, Mina est en train de s’éteindre. Seule dans sa maison, elle refuse tout soin.
Benoit, lui, se penche sur son passé. Quand il ne vivait que pour le profit et les week-ends dans le grand nord qu’il rejoignait en pilotant son hydravion. Il a changé du tout au tout. Avec l’arrivée de Dan, son chien, offert par un vieil Indien. Et quand il reçoit un visiteur, le calme et l’ennui s’invitent dans la conversation : « Je pense souvent que ce qui va me faire le plus de peine lorsque je vais mourir, c’est de ne plus voir la nature » explique Benoit qui continue, sur l’ennui: « Je mets de la musique et je regarde le lac. C’est un ennui doux, ça ne rend pas anxieux. » Une langue imagée, poétique, une quiétude éternelle : ce roman donne envie de vivre calmement, loin de la fureur de la rentrée.
➤ « L’habitude des bêtes », Lise Tremblay, Delcourt, 15 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire