mardi 14 août 2018

Roman - La belle évaporée d'Andrea Camilleri


Grand maître de la littérature policière italienne, Andrea Camilleri aime faire quelques infidélités à son personnage préféré, le commissaire Montalbano. Exemple avec « Noli me tangere » (Ne me touche pas), court roman élaboré comme un puzzle à remettre en ordre.

Pas de longues descriptions ni de mise en scène savante pour amener les coups de théâtre : le texte est composé à 80 % de dialogues, le reste étant des « documents » authentiques comme des lettres, des coupures de journaux ou des dépêches d’agence.

Tout commence par la disparition de Laura Garaudo. Cette jeune femme savante, qui allait sortir son premier roman à la rentrée, est l’épouse de Mattia Todini, célèbre romancier. Ils ont 30 ans d’écart mais semblent s’aimer. Le placide commissaire Maurizi est chargé de l’enquête. La plus discrète possible. Car si l’écrivain est persuadé qu’il s’agit d’un enlèvement, la police penche plutôt pour une fugue amoureuse.

Avec une subtilité sans égale, Camilleri promène le lecteur dans le monde de cette femme qui de vénale dans un premier temps (elle collectionne les amants), semble en réalité plus complexe. Et surtout comme gagnée par une grâce spirituelle depuis la découverte de la signification de la fresque de Fran Angelico montrant Jésus, après sa résurrection, dire à Marie-Madeleine « Ne me touche pas ». Un roman à énigme sur une femme complexe et attachante.

➤ « Noli me tangere », Métailié, 16 €

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