mercredi 17 mai 2017

Ouverture de Cannes : le festival arrive presque chez vous avec la sortie du film d'Arnaud Desplechin

LES FANTÔMES D’ISMAËL. Le nouveau film d’Arnaud Desplechin en ouverture du festival et déjà à l'affiche dans les salles de la région.

Le festival de Cannes, en plus d’être le rendez-vous mondial du cinéma de qualité, est une opportunité forte pour mettre en lumière certains longs-métrages. Une sélection au festival, si elle se combine à une sortie dans la foulée dans les salles françaises, assure une visibilité maximale car ce sont des centaines de journalistes français qui couvrent l’événement. Avec un bémol, l’impossibilité de voir les œuvres avant leur première diffusion au Palais.
C’est le cas des « Fantômes d’Ismaël », film d’Arnaud Desplechin hors compétition mais qui a le grand honneur d’être présenté en ouverture, avant le début des choses sé- rieuses. Présenté ce mercredi soir, il est aussi à l’affiche dans des centaines de salles. Dans la région il est programmé au Castillet à Perpignan, au Colisée à Carcassonne et au Cinéma (théâtre) de Narbonne. On retrouve en tête de distribution trois vedettes françaises habituées des grands rendez-vous. D’abord la star incontestée, Marion Cotillard, souvent décriée pour ses apparitions dans les grosses productions américaines après le succès de « La Môme », mais qui gère avec une grande classe et un réel talent ses films d’auteurs (Mal de Pierres, Juste la fin du monde). Elle interprète la femme disparue, et qui revient on ne sait d’où. C’est elle qui va hanter Ismaël, le cinéaste qui a refait sa vie avec une femme plus jeune. Mathieu Amalric endosse l’habit du veuf (mais pas trop) torturé. Charlotte Gainsbourg est l’espoir, le renouveau, l’avenir. Un trio classique ? Pas du tout, Arnaud Desplechin est à la manœuvre et le réalisateur de « Trois souvenirs de ma jeunesse » n’est pas un adepte du vaudeville.



■ Cinq films en un
Dans des notes de production, seules indications sur le film résumé par la phrase sibylline « À la veille du tournage de son nouveau film, la vie d’un cinéaste est chamboulée par la réapparition d’un amour disparu… », Arnaud Desplechin explique que « Les Fantômes d’Ismaël » est un film comprenant cinq films. « C’est le portrait d’Ivan, un diplomate qui traverse le monde sans n’y rien comprendre. C’est le portrait d’Ismaël, un réalisateur de film qui traverse sa vie sans n’y rien comprendre non plus. C’est le retour d’une femme, d’entre les morts. C’est aussi un film d’espionnage… Cinq films compressés en un seul, comme les nus féminins de Pollock. Ismaël est frénétique. Et le scénario est devenu frénétique avec lui ! Pourtant, Ismaël dans son grenier essaie de faire tenir ensemble les fils de la fiction… »
Les autres films de Cannes, notamment les étrangers, ne sont pas encore programmés. Par contre deux autres créations hexagonales seront diffusées en salles le jour même de leur présentation au jury présidé par Pedro Almodovar.
Mercredi 24 mai (au Castillet et au Cinéma (théâtre) de Narbonne), découvrez le « Rodin » de Jacques Doillon avec Vincent Lindon et Izia Igelin. Un biopic du célèbre sculpteur dans lequel on retrouvera avec curiosité Séverine Caneele, la jeune Nordiste, ouvrière en usine, qui a débuté sa carrière cinématographique dans « L’Humanité » de Bruno Dumont en remportant, à la surprise générale, le prix d’interprétation féminine.
Enfin à partir du 26 mai (programmé au Castillet) place à « L’amant double » de François Ozon. En compétition, il pourrait faire beaucoup parler de lui pour son côté sulfureux, écopant même d’une interdiction aux moins de 12 ans avec avertissement. Chloé (Marine Vacth), une jeune femme fragile et dé- pressive, entreprend une psychothérapie et tombe amoureuse de son psy, Paul (Jérémie Rénier). C’est peu de dire que nous sommes impatients de découvrir la nouvelle pépite du réalisateur toujours novateur de « Frantz » (en noir et blanc) ou « Une nouvelle amie » (avec Romain Duris en travesti).

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