samedi 27 mai 2017

De choses et d'autres : Jean-Christophe Averty, « morveux » de génie


Il a fait les beaux jours de la télévision, quand il n’y avait qu’une seule chaîne, que l’audimat n’existait pas et que l’imagination était (parfois) au pouvoir. Jean-Christophe Averty a secoué le PAF (paysage audiovisuel français) avant même la création de la TNT et la téléréalité. Voilà bien un genre qu’il ne devait pas porter dans son cœur à en juger par le titre de recueils d’entretiens avec Noël Herpe : « La réalité me casse les pieds ».
Pour France Culture, le réalisateur des « Raisins verts » et animateur des « Cinglés du Music-hall » revient sur cette immense carrière. Un bouquin terminé au début de l’année et qui parait quelques semaines après la disparition de l’interviewé, mort en mars dernier à 88 ans. Il n’est pas tendre pour lui, ni ses contemporains. Mais raconte avec faconde les grands moments de sa carrière. On retiendra notamment la réalisation du film « Autoportrait mou de Salvador Dali ». A la base, Fellini devait réaliser le film. Ce fut Averty. « Et pourtant, en 1966, entre Fellini et Averty il y avait une sacrée différence ! D’un côté un homme génial et de l’autre, le morveux que j’étais ». Le tournage sera épique. Comme toujours quand il s’agit de Dali. Averty pas encore complètement fou, et Dali qui l’était complètement, le résultat a été ébouriffant. « Au final, ce film sur Dali a été mon heure de gloire, estime Averty. Le reste a ressemblé à une lente décrépitude. »
Pourtant, il en manque aujourd’hui à la télévision des Averty en herbe, « des morveux ambitieux dans mon genre » selon sa terminologie.
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