vendredi 15 avril 2016

Cinéma : Fritz Bauer, chasseur de nazis

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S'il est présenté comme un "héros allemand" dans le film de Lars Kraume, Fritz Bauer était bien seul quand il tentait de juger, en Allemagne, les nazis en fuite.

Un homme en colère et impuissant. Tel est Fritz Bauer (Burghart Klaubner), procureur chargé des enquêtes spéciales à la fin des années 50 en Allemagne de l'Ouest. D'origine juive, il a connu la prison durant les années 30 quand il était membre de la social-démocratie. Libéré, il trouve refuge au Danemark puis en Suède. On ne le sait pas toujours, mais des hommes ont tenté de s'opposer à la montée du nazisme. A la fin de la guerre, il fait partie des rares juifs à avoir choisi de revenir dans son pays. Pour le servir. Ce juriste d'exception n'a qu'une envie : que les criminels de guerre en fuite soient jugés dans leur pays. Une obligation si la nouvelle Allemagne veut tirer un trait sur ce passé d'abominations. Sa colère vient des oppositions rencontrées dans son travail. Beaucoup de fonctionnaires de la démocratie chrétienne sont en réalité des nazis blanchis qui continuent à protéger les responsables de la solution finale. "Nos enquêtes n'avancent pas" hurlent-ils à ses adjoints dont le jeune Karl Angermann (Ronald Zehrfeld).
Sur la piste d'Eichmann
Il tente de mettre en place le procès des gardiens d'Auschwitz (lire ci-contre) mais surtout espère capturer des officiers qui ont trouvé refuge en Argentine. La lettre d'un ancien déporté, lui-même exilé près de Buenos Aires lui redonne espoir. Adolf Eichmann, le grand organisateur de la déportation de millions de Juifs, vivrait tranquillement sous une nouvelle identité. Problème, si Bauer dit à la police allemande qu'il a repéré la cache de ce criminel, des taupes risquent de prévenir immédiatement le tueur nazi. Le film de Lars Kraume tourne autour de ce cas de conscience. Il existe une solution pour qu'Eichmann soit capturé : le Mossad israélien. Mais donner ses informations aux services secrets de Tel Aviv pourrait le conduire en prison. Il choisit finalement cette solution, se justifiant auprès d'Angermann "Si l'on veut sauver notre pays, il faut savoir le trahir". Eichmann sera capturé, jugé en Israël et pendu. Fritz Bauer poursuivra son combat. Jusqu'à sa mort en 1968. Plus qu'un biopic, ce film est une œuvre de salubrité publique pour les générations actuelles.
Fritz Bauer était effectivement seul contre tous à l'époque. Mais son opiniâtreté l'a transformé en héros allemand. Quant aux procès Auschwitz, ils ont duré de longues années. Un des derniers devait s'ouvrir aujourd'hui, mais Ernst Tremmel, qui avait 19 ans à l'époque des faits, est mort la semaine dernière, à 93 ans.
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 Un second film sur le même sujet sensible

Comme s'il fallait plusieurs générations pour comprendre, les jeunes cinéastes allemands actuels s'intéressent à cette période compliquée de l'après-guerre. La partition du pays entre Ouest et Est occupait tous les esprits. Le nazisme semblait une période à oublier. Place à la reconstruction. Mais dans les administrations, certains procureurs particulièrement attachés à la justice, se sont battus pour que les responsables et tous leurs auxiliaires soient jugés pour les millions de morts de la Shoah. "Le labyrinthe du silence" de Giulio Ricciarelli, sorti récemment en DVD (Blaq out), revient sur le même sujet que "Fritz Bauer, un héros allemand". Il raconte l'histoire d'un jeune procureur à peine sorti de l'école, cantonné aux infractions routières. Il découvre avec stupéfaction l'existence des camps d'extermination. Et les horreurs qui y ont été commises par l'armée allemande. D'une rigueur absolue, il considère que tout meurtrier doit être poursuivi. Même s'il a commis ses crimes en tant que soldat "obligé" d'obéir aux ordres de ses supérieurs. Il va tenter de retrouver le maximum de ces tortionnaires en recueillant le témoignage des rescapés. Mais le chemin est long, semé d'embûches, tel un véritable labyrinthe où il est vite fait de se perdre. Il croise à un moment le chemin de Fritz Bauer (interprété dans ce premier film par Gert Voss) qui ne pourra que lui conseiller de persévérer.

DVD : "Un plus Une", un Lelouch exotique

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Malgré la présence de Jean Dujardin au générique, la véritable vedette de "Un + Une", dernier film de Claude Lelouch, est l'Inde. Le long-métrage, tourné sur place, au milieu de millions de figurants, raconte la rencontre entre un homme désinvolte et une femme sérieuse et spirituelle (Elsa Zylberstein). Tout les oppose mais ils sont attirés l'un vers l'autre. Le DVD propose un making-of très complet et de longues interview des acteurs et les conséquences dans leur vraie vie de ce tournage particulier.
"Un + une", Metropolitan, 12,99 euros le DVD, 20 euros le blu-ray

jeudi 14 avril 2016

BD : Lucky Luke, 70 ans et plusieurs vies

Sur son cheval Jolly Jumper, il sillonne l'Ouest américain depuis 70 ans. Toujours seul à la fin de ses albums,ce cowboy a longtemps fumé cigarette sur cigarette. Désormais il mâchonne une brindille et continue ses aventures malgré la mort de son créateur, Morris. Lucky Luke, l'homme aux 70 vies.
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Selon la légende, il tire plus vite que son ombre. Lucky Luke, avec Tintin et Astérix, est un des rares personnages de bande dessinée à être connu de tout le monde. Pour ses 70 ans, il franchit un nouveau cap avec la parution de deux albums hommage. L'opportunité pour des auteurs affirmés de s'approprier le héros et d'en donner leur vision. Premier à dégainer, Matthieu Bonhomme. Il est presque à l'origine de l'opération. "Cela fait presque dix ans que je demande aux éditions Lucky Comics s'il est possible de faire un 'Lucky Luke vu par...' comme c'est le cas avec Spirou, se souvient l'auteur d'Esteban et de Texas Cowboys. Il y a deux ans, j'ai vraiment insisté. Par chance la maison d'édition réfléchissait à l'anniversaire des 70 ans. Ensuite c'est allé très vite." Une année de dessin et voilà 'L'homme qui tua Lucky Luke' dans toutes les bonnes librairies.
Vers plus de simplicité

Résolument réaliste, cette version étonne par sa maîtrise mais aussi sa fidélité à la personnalité du cowboy. L'action se déroule dans une petite ville minière. Le shérif, légèrement demeuré, est secondé par ses deux frères, beaucoup plus futés. Lucky Luke ne compte rester qu'une nuit. Mais les habitants lui demandent de rester pour retrouver une cargaison d'or volée. Une mission que Lucky Luke accepte, malgré l'hostilité des frères. L'enquête progresse, jusqu'à ce fameux duel, dessiné et mis en scène tel un film de Sergio Leone. Le scénario imaginé par Matthieu Bonhomme tourne en réalité autour de l'arrêt du tabac par le héros. "Quand j'ai eu l'autorisation de reprendre Lucky Luke, c'est la première chose que j'ai demandé 'Lucky Luke a-t-il le droit de fumer ?'» La réponse négative, arrange bien le dessinateur qui en profite pour expliquer comment et pour quelles raisons très humaines il arrête le tabac. Ce rêve de gosse permet aussi au jeune dessinateur de rendre hommage à Morris, un auteur qui l'inspire depuis son enfance.
Et quand il termine son école d'art et se dirige vers la BD, il rouvre des Lucky Luke pour trouver des solutions : "c'est génie, il a tout compris. Il faut aller vers plus de simplicité, l'évidence et le graphisme comme il le fait.» Même s'il regrette d'avoir dû abandonner le cowboy solitaire, Matthieu Bonhomme savait que ce ne serait que cette reprise ne durerait que le temps d'un album. "J'ai d'autres projets, notamment un nouveau cycle d'Esteban qui ne se passe pas en Patagonie" se justifie-t-il.
Maintenant, ce Lucky Luke différent est parti à l'assaut des librairies avant l'arrivée de la véritable nouveauté, en novembre, scénarisée par Jul et toujours dessinée par Achdé puis en janvier 2017 de la version humoristique de Bouzard. A 70 ans, Lucky Luke n'a pas fini de faire parler de lui.
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 Programme éditorial copieux
Pour les éditions Lucky Comics, l'anniversaire du héros de Morris repris par Achdé au dessin est un événement d'importance qui dure toute l'année. Un programme éditorial très chargé lancé en décembre avec le beau livre 'L'art de Morris' accompagnant l'exposition d'Angoulême. Pour Philippe Ostermann, directeur général des éditions Dargaud, cette monographie est "une exégèse de Morris et de son apport au 9e art. On peut y voir des œuvres de 1947 à 2000." Des réflexions sont en cours pour continuer à faire vivre cette exposition en dehors de la capitale de la BD.
Nouveauté en novembre
En janvier dernier, relance du fonds avec la sortie de 10 albums mythiques de la série pour la somme de 7 euros. Une opération petit prix à l'opposée de l'édition en version très grand format et luxe de 'Phil Defer' datant de 1956, véritable petit bijou vendu 99 euros, bénéficiant d'une reproduction exacte des planches d'origine. Seconde étape, la sortie de deux albums de Lucky Luke vu par... Matthieu Bonhomme tire le premier alors que Guillaume Bouzard propose sa vision humoristique de l'Homme qui tire le plus vite que son ombre en janvier 2017. Un album très attendu car, de l'aveu du directeur de Dargaud, le créateur de Plageman "est allé très loin dans le style parodique et 'montypythonesque'" En attendant, Le 4 novembre exactement, les millions de fans retrouveront un nouvel album dessiné par Achdé (repreneur officiel de la suite de Morris, choisi par ce dernier), mais cette fois sur un scénario de Jul, le créateur de 'Silex and the city'. "Le choix de Jul est issu d'une discussion commune, selon Philippe Ostermann. Il a une immense admiration pour Goscinny et Lucky Luke. Comme il travaille avec nous depuis très longtemps, cela s'est fait en toute confiance." Mais il a dû cependant composer avec certaines contraintes comme une pagination imposée et l'obligation d'être tout public. "C'était un défi pour lui de faire de la très grande BD classique lisible par les adultes comme les enfants." Un album qui sera très certainement en tête des ventes au moment de faire un cadeau de fin d'année.
Enfin, dernier étage de la fusée, la réédition des intégrales des albums de Morris, dans une nouvelle version, enrichie de cahiers thématiques.
"L'homme qui tua Lucky Luke", Lucky Comics, 14,99 euros
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Morris, la carrière d'un géant du 9e art
70 albums, 3 000 planches. Maurice de Bevere, dit Morris, n'a quasiment jamais ralenti sa production durant toute sa carrière. Jeune apprenti dessinateur, il intègre le studio de Jijé, animateur de Spirou à la fin de la guerre. Ce maître du dessin, pouvant passer du comique au réaliste avec une rare dextérité, tente l'aventure aux USA. Il part avec femme et enfants, sans oublier dans ses bagages ses deux jeunes assistants : Morris et Franquin. Le périple outre-atlantique vire au cauchemar. Tous se retrouvent finalement au Mexique. Franquin rentre le premier en Europe, Jijé tente de s'établir à Mexico et Morris, file à New York. Il y restera longtemps, rencontrant un autre francophone passionné de BD : Goscinny. On ne le sait pas toujours, mais plusieurs albums de Lucky Luke ont été dessinés en Amérique. Les planches rejoignaient Bruxelles par bateau. Certaines s'égarant en chemin... De retour en Europe, avec Goscinny, Morris quitte Spirou pour Pilote. Lucky Luke devient de plus en plus célèbre, l'égal d'Astérix. Tout en multipliant les dérivés (Rantanplan notamment), Morris surveille les adaptations à la télé. Et contrairement à Hergé, il voudra que son héros lui survive.


mercredi 13 avril 2016

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Un génie du trait juste et du mouvement. Le dessin de Morris, de pataud à ses débuts, s'est rapidement affirmé pour devenir une référence dans le style franco-belge. Pour les 70 ans de son seul et unique personnage, le festival d'Angoulême a présenté une exposition de grande ampleur avec pas moins de 150 planches et dessins originaux. L'occasion de voir l'évolution de l'art de Morris au fil des décennies. Cette exposition inaugurée en janvier dernier à la Cité internationale de la Bande dessinée d'Angoulême est toujours visible et ce jusqu'au 18 septembre. Pour l'accompagner, le beau livre sobrement intitulé "L'art de Morris" retrace sa carrière et ses influences, sous un écrin luxueux sur plus de 300 pages richement illustrées. Avec des interventions savantes de Jean-Claude Menu et du dessinateur Blutch.
"L'art de Morris", Lucky Comics, 45 euros

Polar : Les Poulets sont lâchés

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Comme dans toutes les professions, il y a des bons et des mauvais policiers. Ceux qui se retrouvent affectés à la brigade d’Anne Capestan font, en théorie, partie de la seconde. En réalité ce sont de bons flics, mais qui ont connu un problème dans leur carrière. Au bout de quelques semaines de cure de repos, ils sont mis au placard dans cette unité spéciale. Cela donne une dizaine de spécimens bizarres, dans la veine d’un Bérurier, avec l’efficacité en plus. Leur première enquête a connu un beau succès (“Poulets grillés” vient de sortir au Livre de Poche) et Sophie Hénaff remet le couvert, avec une histoire de flic abattu en pleine rue. Son ex-beau-père aussi. Ce qui explique qu’elle hérite de l’enquête. 
« Rester groupés» de Sophie Hénaff, Albin Michel, 18,50 euros.

BD : Un demi-génie au service des Schtroumpfs


Ils n'ont pas changé. Les Schtroumpfs poursuivent leur aventures dans cette fiorêt magique. Pour ce 34e album, le Schtroumpf costaud et le Schtroumpf à Lunettes partent cueillir des myrtilles. Mais en chemin ils découvrent une amphore. En l'ouvrant ils libèrent un petit génie qui se met à leur service. Mais il rate tous ses tours. En fait il a un jumeau, et ils n'exhaussent véritablement les vœux qu'ensemble. Un jumeau devenu l'esclave de l'abominable Gargamel. Une jolie histoire sur l'entraide, la famille et surtout les dégâts de la cupidité.
"Les Schtroumpfs" (tome 34), Le Lombard, 10,60 euros

Livre de poche : de Blanès à Londres, vers l'apocalypse


Un dimanche passé à Blanès, ville balnéaire près de Barcelone, change radicalement la vie d'Éva. Elle va y retourner et s'y installer pour tenter de comprendre. Voyage au bord de la folie, ce premier roman de Hedwige Jeanmart est souvent déconcertant. L'auteur semble parfois dépassée par son sujet. Mais elle reprend les commandes de son héroïne. Reste au final l'envie urgente d'aller visiter Blanès.
"Blanès", Folio, 7,70 euros

Quatre accidents d'avion, trois survivants. Des enfants... La presse s'emballe, des fanatiques parlent des cavaliers de l'Apocalypse. Ce thriller de Sarah Lotz, écrit sous forme de témoignages, articles de presse ou extraits de livres, est phénoménal. Un succès mondial qui se prolonge avec la publication chez Fleuve éditions de "Jour quatre", se déroulant cette fois au cours d'une croisière.
"Trois", Pocket, 7,90 euros

Londres, 1942. Profitant du couvre-feu, un tueur hante les rues de la ville. En quelques jours, il assassine et mutile quatre femmes. Son modus operandi interpelle Scotland Yard et la presse, qui le surnomme aussitôt le Blackout Ripper. Michel Moatti réussit à mélanger fait divers réel, fiction et fantastique. Son nouveau roman, "Alice change d'adresse", vient de paraître chez HC éditions.
"Blackout Baby", 10/18, 8,10 euros

mardi 12 avril 2016

BD : Petits magiciens cachés


Il faut avouer un petit air d'Harry Potter à cette BD écrite par Kid Toussaint et dessinée par deux auteurs italiens, Quattrocchi et La Barbera. Le jeune héros, Léo, débarque dans un nouveau collège. Il est immédiatement harcelé par les 'caïds'. Mais Léo n'est pas un enfant comme les autres. Il a un pouvoir magique lui permettant de converser avec les fantômes. Il se croit seul exceptionnel mais croise dans ce collège deux autres élèves originaux : Hamelin qui comprend le langage des animaux et Farah, capable de lancer des boules de feu avec ses mains. Ils sont trois dans ce premier tome, mais au total ils seront sept. Ce sera le fil rouge des autres albums à paraître cette année, le second tome en juin et le troisième en octobre. Frais et distrayant.
"Magic 7" (tome 1), Dupuis, 9,90 euros

lundi 11 avril 2016

BD : Zap Collège, les champions du rire


Les BD prenant pour personnages principaux des adolescents sont parfois un peu mièvres. Ce n'est véritablement pas le cas de Zap Collège de Téhem dont le 8e tome vient de paraître. La petite bande de Jean-Eudes se défoule en jouant aux Dumball. Un sport entre foot et... rien de connu. La balle, énorme, est habitée par un concurrent. Et il y en a une par équipe. Original et physique, ce sport encore peu connu (et totalement imaginaire) vient de sacrer les champions de France. L'équipe de Jean-Eudes. Avec à la clé une qualification pour le championnat du monde qui se déroule au Watar. Encore faut-il trouver le financement pour payer le voyage. Sur cette trame de recherche de sponsoring, Téhem utilise les atouts de ses personnages, des capacités culinaires de Hayat aux conseils de relookage d'Ecoline. Hilarant mais aussi émouvant avec l'arrivée dans l'équipe de Graziella, gymnaste incomprise, folle amoureuse d'Eddy, le benêt au bonnet.
"Zap Collège" (tome 8), Glénat, 9,99 euros


dimanche 10 avril 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Poire ou qpjsf ?

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La semaine dernière, j'évoquais ici même les messages codés trouvés dans un exemplaire du « Journal » paru en janvier 1902. Quelques amateurs perspicaces ont « craqué » le code avec une étonnante facilité.
Il paraît qu'il était déjà utilisé au temps de l'empire romain pour faire passer des consignes secrètes. Jacques B. sur Facebook, est persuadé que je me suis moqué des lecteurs et décodant « J'ai rarement vu aussi poire que toi » , m'écrit « Merci de votre humour je m'y suis fait piéger. » Je n'ai pourtant rien inventé, l'annonce est authentique et jamais je ne me permettrais de rire des lecteurs de l'Indépendant.
Un autre habitué de la chronique, par mail, m'explique comment décrypter ces annonces secrètes : « Le code est assez simple, c'est une transposition d'une lettre vers l'avant (a devient b, b devient c ...) sauf pour le v ». Donc « Kbj sbsfnfou xu bvttj qpjsf rof upj » signifie en réalité « Jai rarement wt (VU ?) aussi poire que toi ». Finalement j'ai eu chaud, car au lieu de parler de poires, j'aurais pu, sans même m'en rendre compte, traiter tout le monde de « dpo » voire de « cboef ef cbdijcpyapvt », même si je suis persuadé que cette expression n'était pas encore usitée au début du XXe siècle.
Ce petit jeu m'a donné l'idée de profiter de l'occasion pour vous faire une déclaration que ma timidité m'empêche d'écrire en clair. Sachez donc, chers lecteurs que « kf wpvt bepsf. Nbjt kf qsfoet vof tfnbjof ef wbdbodft. Sfoefa-wpvs mf mvoej 18 bwsjm. »