mercredi 2 décembre 2015

Cinéma : Les amours interdits de 'Marguerite et Julien'

Frère et sœur, Marguerite et Julien s'aiment d'un amour fou. Une passion mortelle racontée par Valérie Donzelli.



Le scénario original est de Jean Gruault. Destiné à François Truffaut, il est longtemps resté au fond d'un tiroir. Œuvre sulfureuse et oubliée, elle est exhumée par Valérie Donzelli et Jérémie Elkaïm qui la transforment en fable tragique portée par l'interprétation d'Anaïs Demoustiers, exceptionnelle dans le rôle de cette jeune femme passionnée, exclusive, désespérée. Tout commence comme un conte raconté à des enfants dans un dortoir. Dans un grand château, la famille de Ravalet vit heureuse. Le seigneur vit dans l'opulence, entouré de sa femme et de ses trois enfants. Les deux derniers, Julien (Jérémie Elkaïm) et Marguerite (Anaïs Demoustiers), sont inséparables. Ils jouent, apprennent et dorment ensemble. Deux gamins complices et en parfaite harmonie. Julien aime peindre sa sœur.
Éloignement
Une proximité qui inquiète l'oncle de la famille (Sami Frey). Il décide de séparer le frère et la sœur, persuadé que cette dernière détourne le premier du droit chemin. Pendant que Julien découvre la vie aux quatre coins de l'Europe, Marguerite se morfond dans le château dans l'attente de son retour. Ses parents tentent de la marier. Mais elle refuse tous ses prétendants. Quand Julien revient, devenu un beau jeune homme, l'amour enfantin se transforme en passion incontrôlable. Ils consomment et deviennent un sujet de conversation avant d'être pourchassés. Inspiré de la véritable histoire incestueuse de deux jeunes nobles au XVIIe siècle, cette histoire est transposée dans une époque indécise, mélange entre un lointain passé et des éléments très contemporains. Ce choix déstabilise un peu le spectateur, cherchant en vain quelques repères tangibles pour s'arrimer au récit. Mais une fois ce concept accepté, on entre véritablement dans le film, essentiellement une relation fusionnelle entre deux amoureux seuls contre tous.
La jeune Anaïs Demoustiers dans ce rôle entre folie et désespoir prouve une nouvelle fois qu'elle peut endosser tous les rôles, son joli minois s'adaptant à toutes les extravagances. Elle est convaincante, beaucoup plus que Jérémie Elkaïm, sans doute trop investi dans un projet qu'il porte depuis des années avec son ancienne compagne et réalisatrice Valérie Donzelli.

mardi 1 décembre 2015

BD : La jeunesse d'Holmes


L'œuvre de Conan Doyle passionne des génération d'auteurs. Sherlock Holmes, archétype du détective privé champion de la déduction, est en réalité un personnage beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît. A côté des dizaines de nouvelles et romans, nombreux sont ceux qui ont tenté d'imaginer les pans secrets de la vie du célèbre locataire de Baker Street. La série Holmes de Brunschwig (scénario) et Cecil (dessin) est une des plus fidèle au personnage. Après que Sherlock meure en compagnie de son ennemi Moriarty dans les Chutes de Reichenbach en Suisse, le docteur Watson s'interroge. Le frère d'Holmes prétend que c'est un suicide, Holmes ne supportant plus son addiction à la drogue. Watson va tenter de découvrir la vérité en retraçant la vie de son ami. Ce quatrième volume met en lumière la mère du détective. Dès que Sherlock vient au monde, elle quitte le foyer pour aller aider le personnel de santé de l'armée anglaise en pleine guerre de Crimée. Ce récit vient de la nourrisse du bébé et de la supérieure de Violet Holmes. Quand elle revient en Angleterre, elle a changé de personnalité. Plus qu'une enquête, c'est une plongée savante dans l'histoire britannique du 19e siècle qui est proposée dans cette série passionnante.

« Holmes » (tome 4), Futuropolis, 13,50 €

lundi 30 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : L'étoile noire de nos nuits blanches


Comment sortir de la spirale infernale des mauvaises nouvelles ? Comment se "laver" l'esprit de ces images de mort et de tristesse ? Vendredi, dans le flot d'informations, une nouvelle sort du lot : le dernier titre de David Bowie mérite le détour. Je ne suis pas spécialement fan du chanteur androgyne. Je lance néanmoins le clip, un peu de musique ne peut pas faire de mal vu le contexte général. Le choc. Dix minutes de rythmes lancinants au cours desquelles le chanteur ne cesse de répéter "I'm a black star". Peut-être est-ce mon état d'esprit actuel (sombre, très sombre), mais il me semble que ce titre, pourtant composé et enregistré bien avant le vendredi 13, illustre parfaitement l'époque. Cette étoile noire, qui irradie toutes les scènes d'une lumière crépusculaire, brille encore au fond de mes yeux. Des yeux qui ne veulent plus voir ces horreurs. Bowie, dans toute la première partie, semble aveugle également, une large bande de tissu blanc nouée sur le haut du visage. Derrière lui, des hommes et des femmes, en transe tels des danseurs vaudous, semblent tout aussi absents, ailleurs, possédés. Dix minutes hors du temps, de la réalité. A la fin, difficile de quitter ce monde fantasmagorique. Le lendemain, dès le réveil, après une nuit de cauchemars (je ne dois pas être le seul en ce moment), la Black Star de Bowie m'obsède, me revient sans cesse à l'esprit. L'évidence s'impose : dans ma mémoire, cette chanson bizarre et dérangeante personnifiera pour toujours cette période, ce malaise général installé depuis les premières explosions au Stade de France.

dimanche 29 novembre 2015

Livre : Politique fiction à droite toute !

Pour beaucoup d'observateurs, l'élection de 2017 sera une revanche de 2012 entre Hollande et Sarkozy. Geoffroy Lejeune imagine la victoire d'un outsider : Éric Zemmour.

Faut-il aimer se faire peur ? Imaginer le pire pour se contenter du raisonnable ? On se pose forcément la question en refermant ce livre de politique fiction signé par un rédacteur de « Valeurs actuelles », hebdo ouvertement à droite pour ne pas dire à l'extrême droite. Geoffroy Lejeune se met dans la peau d'un journaliste chargé de couvrir la campagne présidentielle de 2017. Affecté au staff de Marine Le Pen, il se réjouit d'être enfin dans le camp qui a toutes les chances de l'emporter. Mais avant cela il raconte comment, en coulisses, tout se met en place. Par exemple il détaille la façon dont Sarkozy l'emporte aux primaires des Républicains et fait le ménage autour de lui. Il découvre également comment le Front National se retrouve profondément divisé depuis que sa présidente décide de la dédiabolisation et surtout de l'inflexion de la ligne vers un nationalisme protecteur qui doit beaucoup aux idées de Chevènement. Conséquence, les plus à droite du FN se rebellent. Le père, mais surtout la nièce, Marion, obligée de quitter le parti pour désaccord et tentée de se retirer de la vie politique.
Mais un phénomène va la faire changer d'avis. Quelques conseillers occultes, dont le sulfureux Patrick Buisson, sont persuadés que les Français ne veulent pas d'un remake de 2012. Ils font tout pour qu'un outsider émerge. L'énorme succès de librairie du « Suicide français » d'Éric Zemmour les persuadent qu'il peut être l'homme de la situation. Clairement à droite, mais pas trop sectaire, apprécié par une large frange de la population pour sa façon d'exprimer avec des mots simples ce que certains pensent sans oser le dire. De plus, considéré par les autres candidats comme un saltimbanque, il cache bien son jeu.

Zemmour, du saltimbanque au président
Buisson se lance dans la bataille quand il est persuadé que Sarkozy n'a plus aucune chance de l'emporter, tant devant Hollande que Le Pen, mal conseillé par une Carla beaucoup trop à gauche selon certains. Le conseiller qui a enregistré secrètement ses conversations avec l'ancien président se réjouit de lui annoncer sa décision : « Nous ne travaillerons plus ensemble, Nicolas, c'est fini. Tu ne peux plus gagner et je ne te fais plus confiance. Tu as trahi, tu trahiras. » Sarkozy se montre menaçant mais Buisson a cette réplique qui éclaire peut-être l'ancien président sous un jour nouveau : « Je te connais par cœur, Nicolas. Tu as beaucoup de défauts, mais le pire d'entre eux, c'est que tu ne sais pas tuer. C'est ta plus grande faille. » Trop gentil Sarkozy ? Étonnant, mais c'est bien sous cet aspect qu'il est décrit.
Par contre Hollande est machiavélique. Il devine l'impact Zemmour. Une division supplémentaire de la droite qui ne peut que lui être bénéfique. Sauf si il parvient à coiffer sur le poteau les autres candidats. Il va alors ratisser très large, de NKM à Marion Maréchal-Le Pen, en passant par quelques apparatchiks de gauche. Ce texte se lit comme un thriller, avec trahison et coups de théâtre. Il y a même quelques morts célèbres. Comme un antidote à ceux qui croient trop vite que tout est déjà joué.
Michel Litout
« Une élection ordinaire », Geoffroy Lejeune, Ring, 18 euros



samedi 28 novembre 2015

Cinéma : Rêverie audoise des frères Larrieu

Tourné dans la Montagne noire, "21 nuits avec Pattie" des frères Larrieu est un film fantasmagorique sur la force sensuelle et érotique de la nature en été.


Pattie existe. Le personnage principal du nouveau film d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu n'a rien d'imaginaire. Les cinéastes français au parcours si singulier ont écrit ce scénario original (ils ont jusqu'à présent surtout adapté des œuvres littéraires comme "L'amour est un crime parfait" de Djian ou "Les derniers jours du monde" de Dominique Noguez) l'été dans la maison familiale de Castans dans la Montagne noire audoise. Cette amie racontait sans cesse ses conquêtes sexuelles, ses exploits avec les gars du pays, son goût pour le sexe, la chair, le plaisir. Un univers qui parle à ces créateurs filmant à la perfection la beauté féminine et les mystères de la passion. Pattie au centre de l'intrigue, il suffisait ensuite de dérouler une histoire qui s'adapte aux décors d'origine.

Le sexe parlé


Après les Pyrénées et les Alpes, les frères Larrieu ont décidé de filmer cette Montagne Noire qu'ils connaissent si bien pour y avoir passé tous les étés de leur enfance. A Castans, dans ce petit village aux pentes raides, entouré de forêts profondes et de légendes ancestrales, la mort et la vie font bon ménage. Et parfois, la barrière entre les deux états s'estompe au profit d'une situation plus complexe, où la raison est mise sous l'éteignoir des croyances. La mort, Caroline (Isabelle Carré) ne l'a jamais côtoyée. En vacances en Espagne en compagnie de son mari (Sergi Lopez) et ses deux filles, elle doit rentrer d'urgence pour s'occuper des obsèques de sa mère, Isabelle (Mathilde Monnier), morte d'une crise cardiaque. Entre la fille et la mère, cela n'a jamais été l'osmose ni le grand amour. Caroline va s'occuper des tracas administratifs (avis de décès, obsèques, mise en vente de la maison) et retourner bien vite au soleil de la Catalogne. C'est sans compter avec les facéties d'une morte qui aime s'évaporer… Le cadavre disparaît, la gendarmerie enquête, Caroline doit rester à Castans, qui justement est en pleine fête votive estivale.



Elle va donc cohabiter avec Pattie (Karin Viard), la meilleure amie, confidente et femme de ménage de sa défunte mère. Pattie qui ne s'embarrasse pas de fioritures pour entretenir la conversation. Elle parle de ce qu'elle connaît le mieux : le sexe. Et de comparer les techniques, mensurations et habitudes des divers hommes du village qu'elle croise et qu'elle semble avoir tous testés. Pour Caroline, introvertie et à la libido totalement morte, c'est un choc qui n'est pas sans effet. Quelques jours dans la nature exubérante de cette forêt audoise, entre arbres moussus et torrents rafraîchissants, vont changer la personnalité de la blonde Parisienne, sous le regard bienveillant de sa mère, fantôme agissant. Si les dialogues, notamment dans la jolie et élégante bouche de Karin Viard, sont d'une verdeur extrême (à ne pas mettre dans toutes les oreilles), les images restent sages. Belles comme un baiser chaste, préambule à'un déferlement de passion physique, que l'on imagine mais qui n'est pas montré.

vendredi 27 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : La parole aux gens


La presse papier aurait sans doute un bel avenir devant elle si elle comprenait qu'il faut cesser de donner toujours la parole aux experts et autres "qualifiés".
L'expérience vient d'être tentée par le quotidien gratuit "20 minutes" dans son édition de mardi. Deux journalistes de la rédaction ont écumé les stations de métro, arrêts de bus et terrasses pour rencontrer ces anonymes dont on parle trop rarement. Une initiative lancée bien avant les attentats et qui résonne étonnamment dans cette France toujours en état de choc. Une première partie sérieuse, avec les avis simples et tranchés de ceux que 20 minutes appelle la "génération 404" (comme l'erreur informatique), quelques portraits et un volet plus satirique et carrément punk.
Le traditionnel horoscope est remplacé par un "Hackoscope" à vous donner la chair de poule. Du signe de la Balance, on me prévient : "Tu avais déjà un cul gros comme le Mont-Blanc et un bide à faire pâlir d'envie Carlos (pas le terroriste, l'autre)... Désormais, c'est ta tête (de con ?) qui ne passe plus les portes." Me voilà habillé pour l'hiver (hélas, ils tapent dans le mille à 80 %). Pas mieux pour les Cancer : "Tu passes une bonne journée ? Profites-en bien, parce que tu vas prendre très cher d'ici à ce soir."
En détournant l'horoscope de sa fonction première (affirmer qu'aujourd'hui est mieux qu'hier et moins bien que demain), les sales gamins nous donnent une formidable leçon de vie. On pourrait même élever ce "hackoscope" au niveau d'une doctrine philosophique digne des meilleurs nihilistes.

jeudi 26 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Fausse info, vrais rires


 Sur la base d'une citation déformée de Valérie Pécresse, le réseau Twitter a rebondi et transformé cette supposée bourde en une chaîne hilarante. En meeting, la tête de liste de la droite aux régionales en Ile de France fait le rapprochement entre fraude au métro et terrorisme et prend pour exemple la vidéo-surveillance d'Abaaoud franchissant un portique. Résultat, Valérie Pécresse semble dire qu'en "oubliant" son ticket on devient terroriste, "ça commence par là... » En réalité son discours n'établit pas de lien direct, elle remarque juste que les terroristes vivent dans un tel sentiment d'impunité qu'ils osent au vu et au su de tous de se comporter comme des délinquants. 
Des propos sortis de leur contexte, repris sur Twitter et rapidement moqués avec le mot-dièse #commentjesuisdevenuterroriste. Un jeu très naïf où chacun prend plaisir à confesser ses premières "bêtises", lesquelles heureusement n'ont jamais provoqué le moindre bain de sang. Florilège. 
La plus gentille : "Une fois j'ai mangé un grain de raisin dans le rayon fruits et légumes de chez Lidl, je ne l'ai pas signalé". 
La plus rebelle : "Une fois, j'ai mis mon disque du stationnement sur 17 h 00, alors qu'il était 16h45". 
La plus geek : "J'ai accepté les conditions d'utilisation d'un logiciel en attestant que je les avais lues, et en fait, non". 
La plus chipie "Le jour où j'ai volé la carte Club Dorothée de Vanessa en primaire". 
Enfin la plus bizarre (parce que tout le monde l'a fait sans penser mal) : "Petite, je remontais le toboggan à l'envers". Rires authentiques pour fausse info.

DVD : Papy Terminator revient

Schwarzy bouge encore : vieux mais pas encore obsolète dans le rôle du Terminator.



Difficile de résister à une nouvelle version du film culte "Terminator", toujours avec Arnold Schwarzenegger, dans le rôle-titre, mais avec plus de 30 ans dans les dents (les rouages plus exactement). Curiosité malsaine ? Sentiment peu glorieux rapidement balayé par un film d'action qui s'appuie aussi sur une jeune génération d'acteurs en devenir. Sarah Connor, la femme de John, le sauveur de l'humanité, est interprété par Emilia Clarke, jeune actrice anglaise qui a explosé dans son rôle de dresseuse de dragons dans Game of Thrones. Plus habillée que dans la série HBO, elle apporte une touche de rébellion dans une suite maligne. Le début de "Terminator Genesys" est comparable à l'original de James Cameron. Dans un futur dévasté, les machines sont sur le point de perdre leur guerre contre les hommes. Dernière solution, envoyer dans le passé un robot pour abattre la mère du leader de la révolte.
Un fidèle soldat, Kyle Reese (Jai Courtney) le suit à la trace pour protéger la belle. Mais Sarah se défend très bien seule, aidée par un vieux modèle, version cheveux blanc du méchant du film d'origine. Son "Papy Terminator", protecteur, qu'elle tente d'humaniser. Et comme le propre de l'homme est de rire, Schwarzy endosse son vieux costume de comique quand il grimace un sourire particulièrement flippant. Ces quelques moments de détente permettent de faire passer un déluge d'effets spéciaux et de combats destructeurs. Le tout vaut largement les films d'action contemporains, le scénario s'étale sur trois périodes (1984, 2017 et le futur) et autant de réalités parallèles. Quant au méchant, mieux vaut ne pas en dévoiler l'identité…
Si la version DVD est pauvre en bonus (15 minutes de making of), le blu-ray est riche de près de deux heures de productions originales qui satisferont notamment les amateurs d'effets spéciaux.

"Terminator Genesys", Paramount, 17,99 euros le DVD, 22,99 euros le blu-ray.

mardi 24 novembre 2015

BD : Marcel Pagnol en images



Monument de la littérature française, « La gloire de mon père », souvent adaptée au cinéma, n'avait jamais intéressé le milieu de la bande dessinée. Une erreur de réparée grâce à l'initiative des éditions Bamboo qui inaugurent avec ce premier titre une collection « Marcel Pagnol ». Le récit de l'enfance de l'écrivain et cinéaste provençal a été adapté par Serge Scotto et Éric Stoffel, dessiné par Morgann Tanco, sous la supervision de Nicolas Pagnol, petit-fils de l'auteur et gardien du temple. Un gros album de plus de 80 pages, avec un cahier historique pour clôturer la première partie des souvenirs de Pagnol. On retrouve avec délice l'émerveillement du petit Marcel dans cette garrigue provençale, chaude et vivante, monde imaginaire qui a fait rêver tous les enfants de France et de Navarre depuis des décennies. Fidèle à l'œuvre, la partie « chasse » n'est pas l'essentiel de l'album, on découvre aussi la jeunesse des parents de Marcel, leur vie simple dans une époque en pleine mutation. Un programme éditorial riche, Bamboo prévoyant de sortir deux à trois adaptations par an. En 2016 sont déjà annoncés « Le château de ma mère » et la première partie de Topaze avec Hübsch au dessin.

« La gloire de mon père », Bamboo Grand Angle, 18,90 €

lundi 23 novembre 2015

BD : Burma par Barral


Après Tardi, Après Moynot, Nicolas Barral est le nouveau titulaire de la collection Nestor Burma. Toujours fidèle aux romans policier de Léo Malet parus au Fleuve Noir dans les années 50, le dessinateur a conservé le style imposé par Tardi pour son second album dans la collection, le 9e titre de la série, “Micmac moche au boul’ Mich”. En plein hiver, la belle Hélène, grippée, est malheureusement peu présente danqs cette enquête. Burma est embauché par une jeune étudiante (striptisease la nuit dans un cabaret) désespérée après le suicide de son fiancé. Sceptique, le détective à la pipe va malgré tout enquêter et découvrir que ce suicide cache bien des mystères. Drogue, racisme, avortements clandestins : les thèmes sont multiples, pas forcément modernes mais totalement intégrés dans l’univers du maitre du polar français. Nicolas Barral, au dessin, agrandit les cases, accélère le rythme mais reste fidèle aux décors parisiens immortels.

Nestor Burma” (tome 9), Casterman, 16 euros