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Gérard Depardieu endosse le pardessus du commissaire Maigret avec humilité, lui conférant une incroyable humanité. SND
Deux monuments. De la littérature francophone et du cinéma français. La rencontre de Gérard Depardieu avec le personnage de Maigret fait partie de ces miracles qui redonnent confiance à la puissance de la création. Souvent cantonné dans des seconds rôles peu valorisants ces dernières années, Depardieu retrouve son statut d’immense vedette avec le nouveau film de Patrice Leconte. Un Gérard Depardieu fatigué physiquement, taciturne, tourmenté et qui pourtant donne une humanité incroyable au commissaire imaginé par Simenon.
Ce flic, usé, n’a plus l’envie. Il perd l’appétit, ne veut plus sortir et se voit même interdire le tabac et la pipe par son médecin. Mais les affaires continuent. Une jeune femme d’à peine 20 ans est retrouvée morte dans un parc. En robe de soirée, poignardée à cinq reprises. Une inconnue qui n’a pas de papiers d’identité. Maigret va mener l’enquête pour donner un nom à cette morte qui lui rappelle tant cette enfant qu’il a perdu. Il va errer dans les rues de Paris, posant des questions, écoutant les voisins, retrouvant des connaissances de la morte.
Un Maigret tellement obsédé par cette jeune morte qu’il va mettre dans son petit appartement populaire une autre jeune fille perdue, Betty (Jade Labeste), autant pour la protéger que pour l’utiliser comme appât pour piéger les principaux suspects. Une famille de bourgeois, comme souvent dans les romans de Simenon. Une réalisation classique et efficace de Patrice Leconte, expert en reconstitution du Paris historique (les années 50) atténue la maigreur de l’intrigue un peu trop prévisible.
Reste Depardieu, immense, monumental. Il prouve dès les premières minutes, en trois regards, deux répliques et par la suite avec sa présence totale qu’il est le plus grand comédien de sa génération. Et des suivantes.
Film de Patrice Leconte avec Gérard Depardieu, Jade Labeste, Mélanie Bernier

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