lundi 21 mars 2022

De choses et d’autres - La guerre des bêtes

La rivalité entre chiens et chats vient carrément de terminer aux assises des Bouches-du-Rhône. Tout débute en 2018 par un fait divers peu commun.

Un homme se rend à la gendarmerie en avouant qu’il vient d’abattre son voisin. La cause de ce différend ; une histoire de chien et de chat. Le chat du meurtrier s’aventure dans le jardin du futur mort. Là, le félin tombe nez à nez avec le chien qui le mord. Peu de temps après, le chat meurt de ses blessures. Dans la foulée, le propriétaire du minou prend son fusil, va chez le voisin et tire.

Il a expliqué avoir l’intention de tuer le chien. Finalement c’est sur le maître qu’il a déchargé son arme. Il vient d’être condamné à 12 ans de prison.

Cette histoire de la vraie vie doit sembler hallucinante aux millions d’internautes qui passent leur temps à partager des vidéos de gentils chiens et d’adorables félins. La rivalité entre ces deux animaux de compagnie n’est pourtant pas une invention digne des fake news. Mais si l’on en croit les images les plus partagées sur le net, c’est l’entente parfaite, la paix permanente, voire de l’amour absolu. Qui n’a pas souri devant un chaton espiègle (et inconscient) jouant avec la queue d’un gros chien placide.

Mais pour une vidéo vue des millions de fois, il y a 25 bébés chats qui ont fini croqué d’un seul coup de dent sans avoir les honneurs de Facebook.

Enfin, puisqu’on parle de chien du Sud de la France, Douglas, le militant à quatre pattes qui a voté à la primaire des Républicains, a officiellement annoncé ne pas vouloir faire partie du futur gouvernement de Valérie Pécresse. Après Teddy Riner ou Leïla Slimani, cela en fait un de plus qui semble insensible aux arguments de la candidate de droite.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 21 mars 2022

dimanche 20 mars 2022

Ciné nanar : le meilleur du pire

TV connectée. Les possesseurs de téléviseurs Samsung ont la chance (toute relative parfois) d’avoir accès à plusieurs chaînes exclusives. Lancée récemment, Ciné Nanar propose une grille composée exclusivement de films navrants, idiots et mauvais.  Le meilleur du pire du cinéma de genre… 

Pour en être certain, ne ratez pas la « chose » signée Nick Everhart et intitulée « 2012 ; Doomsday ». S’il y est question de fin du monde (en décembre 2012), l’action ne se déroule pas à Bugarach mais au Mexique. Pas d’effets spéciaux, jeu d’acteurs abominable, lumière crasseuse : cela devrait déjà suffire pour être catalogué nanar d’or. Mais en plus le scénario n’est qu’un ramassis de clichés sur la force de Dieu et la puissance de la religion.  

Pas loin de remporter le titre de plus mauvais film du monde de tous les temps.  Et si vous en redemandez, sur Ciné Nanar vous aurez aussi à des Nazis au centre de la terre. On devrait y envoyer Poutine !


De choses et d’autres - Dommages collatéraux russes

La guerre lancée par la Russie contre l’Ukraine semble à certains très lointaine. Pourtant elle a de plus en plus des conséquences directes pour notre vie quotidienne. Voici trois exemples, heureusement assez futiles.

Depuis le début du conflit, le satellite chargé de fournir internet aux abonnés de Nordnet est en panne. Il serait victime d’une cyberattaque commanditée par Moscou. Car l’Ukraine utilise le système… Certains n’ont donc plus Facebook en Haute Vallée de l’Aude et dans le Capcir, à cause de Poutine. Qui l’eut cru ?

Asphalt 8 Airborne est un jeu de courses de voitures pour téléphone portable, très utilisé partout dans le monde et produit par la société française Gameloft. Un moyen de se distraire, même dans les pires conditions. Mais depuis quelques jours, un message à l’ouverture du programme explique que les mises à jour seront compliquées à réaliser, car l’équipe chargée de maintenir le jeu à niveau est basée à Kharkiv, au cœur des combats. Il est donc quasi impossible pour les employés d’avoir accès à leurs ordinateurs et même leurs logements. Si le jeu plante, ce sera la faute de Poutine. Qui l’eut cru ?

Enfin, sachez que le chanteur de rap français Booba vient de rompre son contrat avec l’équipementier sportif Puma. La marque allemande a fermé provisoirement ses magasins en Russie. Grosse colère de Booba qui décide, en rétorsion, de ne plus travailler avec ceux qui, selon ses accusations, « font de la politique ». Et de continuer selon une rhétorique guerrière très inappropriée à destination de la marque : « Sachez qu’en cas d’agression, la riposte sera là. » Booba va devoir refaire sa garde-robe à cause de Poutine. Qui l’eut cru ?

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 8 mars 2022

samedi 19 mars 2022

DVD et Blu-ray - Des Bodin's exotiques

La Thaïlande a toujours attiré les comédies françaises. Les Bodin’s n’échappent pas à la règle avec un film se déroulant dans ce pays touristique aux célèbres masseuses. Le film de Frédéric Forestier, en pleine pandémie, a battu des records de fréquentation. Sa sortie en DVD et blu-ray (avec quelques scènes coupées en bonus chez M6 Vidéo), permet de découvrir ou de se remémorer cette sympathique farce. 

Les gags s’enchaînent, les dialogues sont truculents et le film offre l’avantage de présenter le pays sous tous ses aspects. Un peu de plage et d’hôtel de luxe, puis direction Bangkok, ses marchés et clubs louches pour finir dans un village traditionnel au cœur de la jungle. Il fallait du dépaysement au Christian très dépressif, c’est le spectateur qui en profite le plus. 


De choses et d’autres - Le chaos après la mort

Les publicités un peu provocantes sont passées de mode. Je me souviens des fausses pubs de Hara-Kiri qui ont sans doute donné des idées à ces enfants de Pub des années 80-90 pour des slogans et visuels décoiffants. Comme ce slogan un peu long mais qui ne passe plus en ces temps de wokisme pur et dur : « J’aime ma femme. J’aime la Kronembourg. Ma femme achète la Kronembourg par pack de six. C’est fou ce que j’aime ma femme. »

Maintenant, le politiquement correct est la ligne à respecter. Comme si titiller les potentiels clients dans leurs pires instincts était une faute de goût éliminatoire. Il existe, pourtant, quelques iconoclastes qui sont persuadés qu’un sourire aura plus d’effet qu’un message édulcoré.

Transmissio, une société contre le chaos après la mort, vend « un service sécurisé d’organisation, de sauvegarde, et de transmission - à vos proches - de l’inventaire de vos biens matériels, de vos souvenirs numériques et de vos volontés obsèques » et joue ouvertement la carte de l’humour. On voit, gravé sur des urnes funéraires ou des plaques mortuaires, le dernier message de proches mécontents.

Quelques exemples : « A notre grand-mère, décédée sans avoir dit où elle cachait ses lingots, bordel. » « À notre grand-père, mort sans avoir rien prévu pour ses obsèques, le relou », « A notre cousin, mort sans avoir communiqué le code de son coffre-fort… »

Il existe même un petit spot racontant comment un homme participe à son premier saut en parachute. Enthousiaste, il saute… sans parachute. Et le film de quelques secondes de prévenir à la fin : « Mourir, ça arrive dans la vie. Préparez votre transmission à l’avance. »

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 9 mars 2022

vendredi 18 mars 2022

De choses et d’autres - Vert comestible

Il y a quelques années, pour la sortie d’un épisode de la saga Star Wars, une chaîne de fast-food avait proposé, sur quelques jours, un hamburger Dark Vador. Le pain, additionné d’un colorant alimentaire, était aussi noir que la tunique du grand méchant.

Du noir, on est passé au vert. Une autre chaîne, mais de plats préparés surgelés, propose actuellement, dans ses magasins, un hamburger d’une étrange couleur verdâtre. Rien à voir cette fois avec un film sur Hulk, le superhéros qui devient très musclé dès qu’il est en colère, mais plus simplement une opération marketing pour vendre un « veggie burger ».

Et de vanter ce burger végétarien avec « sa galette de champignon de montery jack, sa compotée de tomate, son cheddar et sa sauce burger ». Certainement, que de très bonnes choses, mais allez savoir pourquoi, à la vue de ce pain très vert, on a surtout l’impression d’une préparation pas très naturelle, un paradoxe pour un produit qui se veut à la pointe des nouvelles consommations.

Mettre du vert partout n’est pas signe d’écologie ou de respect de la nature. On sent, dans ce burger vert, une grosse opération publicitaire destinée à caricaturer les standards de l’écologie. Comme si le consommateur était trop bête pour comprendre que même si ce n’est pas vert, c’est végétal.

D’ailleurs, dans ce burger, il n’y a que le pain qui a cette étrange couleur. La galette de champignons est grise, les tomates rouges et le fromage jaune. J’ai comme l’impression que le vert est de trop, un simple artifice d’emballage pour faire croire que le produit est différent. Les végans risquent de bouder le produit.

Reste à conserver tous les stocks aux congélateurs et remettre le tout en vente dans un an en rebaptisant le produit le Saint-Patrick Burger.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 19 mars 2022

jeudi 17 mars 2022

BD - Élysée blues


Portraits croisés de Nicolas Sarkozy et François Hollande dans cette « Obsession du pouvoir », récit minutieux des journalistes d’investigation Gérard Davet et Frédéric Lhomme. Ces 120 pages, aussi passionnantes qu’un thriller, sont illustrées par Pierre Van Hove. Entre le président hyperactif et le président normal, la détestation aura toujours été un moteur supplémentaire pour arriver au sommet de l’État. 


Les deux journalistes, tout en se mettant en scène dans leur parcours jalonné de scoops, racontent aussi en creux comment un petit jeune, croisé à l’Élysée, a joué finement. Résultat, Emmanuel Macron, en route pour un second mandat, a mis au placard ces deux politiciens qui n’ont toujours pas compris comment ils se sont retrouvés sur la touche.

« L’obsession du pouvoir », Delcourt, 17,95 €

De choses et d’autres - Pas de miracle matinal

On s’indigne de la censure des derniers moyens d’information russes, mais qui a relevé cette « censure » sur TF1 dimanche matin ? La première chaîne de télévision en France la plus regardée et de très loin, a coupé plus de 3 minutes d’une série diffusée à 9 h 30, un dessin animé pour la jeunesse.

La série c’est Miraculous. Imaginée par un Français, Thomas Astruc, elle se déroule à Paris mais est réalisée au Japon et en Corée. Diffusée dans ces deux derniers pays ainsi qu’aux USA sur Disney, Miraculous est un succès planétaire. Dans l’épisode de dimanche, la mère, d’origine chinoise, de l’héroïne principale, Marinette, prend le bus. Mais c’est la fille qui a les billets et est en retard au rendez-vous. Résultat, un contrôleur donne une amende de 50 euros à la pauvre maman.

C’est toute la suite qui n’a pas été diffusée sur TF1. Comme la mère proteste, le contrôleur demande le renfort de la police. Un agent arrive, escorté de quatre gorilles en tenue antiémeute. Le contrôleur accuse sournoisement la fraudeuse qui se retrouve menottes aux poignets. Quand le récit reprend, tous les policiers de Paris sont aux trousses de la maman qui a pris la fuite. Mais les jeunes téléspectateurs français ne savent pas pourquoi…

Le débat faisait rage pour savoir qui a « censuré » l’épisode : TF1 ou le studio ? Et à la demande de qui : la préfecture de police ou le gouvernement ? Pas de réponse évidemment. Pures spéculations.

La seule certitude c’est que les jeunes étrangers qui eux ont eu droit à la version complète de l’épisode, quand ils viendront à Paris, se méfieront des contrôleurs dans les transports en commun et encore plus des policiers français, capables d’embastiller arbitrairement des innocents.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 7 mars 2022

mercredi 16 mars 2022

BD - Des monstres électriques peuplent les "Mondes électriques"


Pour son premier album en solo, Christophe Alliel plonge ses jeunes héros dans une situation cauchemardesque. Un premier tome copieux de 72 pages se déroulant de nos jours à Londres. Louise, adolescente, et son jeune frère, Jason, changent d’école. Pour leur premier jour, ils sont séparés. Sortie scolaire pour la jeune fille, cours en salle de classe pour le garçon. 


Mais aux deux endroits, des coupures de courant vont rendre les adultes comme fous, possédés par des monstres se cachant dans l’obscurité. Tels des zombies détraqués, ils attaquent les enfants. Les deux vont se défendre, l’un en se réfugiant dans la cantine, l’autre en utilisant les ressources du Musée d’histoire naturelle. Angoissant et très réussi.   

« Les mondes électriques » (tome I), Glénat, 15,95 €

De choses et d’autres - Propre et solide

Étrange mode depuis quelque temps que celle du shampooing solide. Depuis des décennies, se laver les cheveux passe par des flacons contenant des produits liquides qui moussent et donnent une bonne odeur. Il existe quantité de formules, pour tout type de chevelure.

Et puis, sans doute sous la pression des écolos-bobos qui n’osent plus prendre en main un flacon fabriqué en plastique (« Le plastique c’est moche et ça détruit la planète ! »), le shampooing devient solide. En fait ces prétendus sauveurs de la planète Terre n’ont rien inventé.

Depuis très longtemps, pour se laver tout court, le savon est solide. Pas très pratique quand il glisse, mais efficace et simple d’utilisation. Pourtant là aussi, face aux progrès dans les salles de bains et notamment l’avènement des douches, le savon est devenu gel douche. Dans un flacon en plastique lui aussi. Mais là, les écolos ont moins de scrupules. Car quand même, utiliser une marque qui porte le nom d’une célèbre émission d’un encore plus célèbre écologiste, c’est chic.

L’argument ultime des promoteurs du shampooing solide, est l’économie. On n’utilise que ce dont a besoin. Le problème étant le stockage après la douche car s’il reste humide, il va se dissoudre lentement mais sûrement. Et à près de 10 € les 70 grammes, le trou dans le budget risque de ressembler à celui dans la couche d’ozone.

Par contre, ma religion (l’hygiénisme) m’interdit absolument de m’approcher à moins de dix mètres d’une bombe de shampooing sec. Cette poudre qu’on applique sur la saleté ne nettoie pas, elle ne fait que masquer la crasse. Comme au temps des perruques poudrées

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 5 mars 2022