mercredi 2 mars 2022

De choses et d’autres - Un (très) léger retard

Certaines informations semblent parfois tomber comme un cheveu sur la soupe. Lundi le masque ne sera plus obligatoire dans les lieux clos soumis au passe vaccinal. De plus, selon Gabriel Attal, la prochaine étape courant mars sera la levée dudit passe tant décrié par les « adorateurs de la liberté individuelle ». Bref, sur le front du Covid, tout va mieux.

On n’est pas sorti de la crise, mais on a l’impression de pouvoir reprendre une vie normale. C’est pile à ce moment tant attendu depuis des mois et des mois par les Français épuisés après couvre-feu, attestation de déplacement, confinement et triple vaccination que le laboratoire français Sanofi annonce la mise au point de son vaccin anti-covid.

Dans un proche avenir, l’expression « arriver après la bataille » sera remplacée par « utiliser le vaccin Sanofi ».

J’espère que le gouvernement ne s’est pas engagé à acheter des millions de doses de ce nouvel anti-virus car au rythme où est tombée la vaccination ces dernières semaines, il faudra des années pour écouler tous les flacons. On est comme ça en France : quand la situation est grave, on prend son temps pour réagir. Et même quand on arrive longtemps après la plupart, on continue à claironner qu’on est une grande puissance.

Par chance, cette annonce du vaccin de Sanofi est passée relativement inaperçue dans le flot d’informations de la journée de mercredi. Pas à cause de la crise ukrainienne. Non, un certain Douglas (qui en réalité se nomme Clovis) a agité la sphère des commentateurs politiques. Douglas, le premier des chiens à voter lors de la primaire des Républicains.

Non mais sans blague, cette campagne n’est plus « Impossible n’est pas français », mais plutôt « le pire est toujours français ».

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le 24 février 2022

mardi 1 mars 2022

Série animée - The Boys Diabolical


Amazon Prime Vidéo prolonge le succès de sa production originale, « The Boys ». La série de super-héros pas du tout politiquement correcte bénéficie d’une déclinaison en version animée interdite aux moins de 18 ans. « The Boys Diabolical » vient de débarquer sur la plateforme de streaming et les amateurs de second degré, de gore et d’excès en tout genre seront comblés. Ces épisodes de 14 minutes sont indépendants les uns des autres. Ils utilisent les ressorts du monde imaginé par Eric Kripke. Les Supes sont au centre des intrigues. 

Le premier épisode, quasiment muet, comme un toon de la grande époque, raconte comment un chercheur de chez Vought, tente de sauver un bébé dont les pouvoirs ne sont pas convaincants. Un adorable bébé qui devient redoutable quand il éternue : ses yeux se transforment en laser et détruisent tout ce qu’il regarde. Un exemple parmi les 8 épisodes qui semblent aller crescendo dans l’hémoglobine

De choses et d’autres - Menu unique : poutine

Poutine par-ci, Poutine par-là : l’actualité internationale manque de diversité. Le maître du Kremlin impose son tempo et dicte son menu à tous les autres grands du monde. Il n’y a qu’au Canada que le Vladimir est considéré avec amusement. Car là-bas, le mot Poutine, loin de signifier une menace de 3e guerre mondiale est associé au plat national. La poutine canadienne est par excellence le plat qui réchaufferait un mort par - 40 degrés.

Des frites chaudes, garnies de morceaux de fromage (généralement de la mozzarella) et recouvertes d’une sauce brune à base d’échalotes, de sucre, de maïzena et de bouillon de volaille. Environ un million de calories aux 100 grammes. Il est sûr que si Poutine mange une bonne part de poutine, après le repas du midi, il n’aura pas envie d’aller guerroyer aux frontières de l’Ukraine mais plus certainement de s’allonger dans un canapé et de lentement digérer cette arme de destruction massive fabriquée outre-Atlantique.

On pourrait d’ailleurs imaginer une tactique culinaire des alliés occidentaux pour mettre l’ours russe hors d’état de nuire. Le chancelier allemand arrive avec une choucroute, le président Macron avec un cassoulet, Joe Biden avec une dinde de Thanksgiving (minimum 5 kg, avec la confiture aux airelles qui colle aux dents) et Boris Johnson avec n’importe quoi de mitonné dans un foyer anglais.

Si après ça Justin Trudeau propose une poutine à Poutine pour clore les négociations, on assistera à une débandade intestinale du nouveau Tsar.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le 23 février 2022

mercredi 23 février 2022

De choses et d’autres - Soutiens introuvables

À moins de 60 jours du premier tour de la présidentielle, il serait temps de savoir qui soutien qui ? Car si depuis quelques semaines la campagne passe essentiellement par des ralliements (Woerth ou Guigou pour Macron, Peltier ou Ravier pour Zemmour…), on ne sait pas encore pour qui voteront les célébrités.

Or c’est un signe important que nombre d’électeurs attendent avec impatience. C’est Giscard en 1974 qui le premier a misé gros sur ces consignes de vote autres que politiques. Son équipe de campagne a publié quantité de listes où les people de l’époque s’engageaient pour le ministre des finances.


C’était très éclectique. On trouvait dans la même publicité Francis Blanche et Johnny Hallyday, Dani et François Nourrissier, Gainsbourg et De Funès. En face, Mitterrand n’avait que les artistes clairement engagés à gauche comme Piccoli, Juliette Gréco ou… Dalida.

Aujourd’hui, les soutiens sont beaucoup moins tranchés. Exactement comme les Français, les artistes ne s’y retrouvent plus entre un Macron qui se revendique autant de la droite que de la gauche, d’une Pécresse qui lorgne vers l’extrême-droite, déjà bien occupée par Zemmour et Le Pen et qui généralement ne remportent que peu de succès en raison de leurs positions clivantes.

Ne parlons même pas de la gauche, là où le cœur de la majorité des people est ancré. Mais comment faire un choix entre la ribambelle de « candidatures utiles », à tel point que pas une seule ne sera au second tour ?

Alors si à 60 jours de la présidentielle vous ne savez toujours pas pour qui vous allez voter, n’attendez pas des consignes de vos stars préférées. Faites-vous votre propre opinion, ça ira plus vite.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 21 février 2022

mardi 22 février 2022

Cinéma - Un film catalan triomphe à la Berlinale


Le film catalan Alcarràs de Carla Simón a remporté l’Ours d’Or de la Berlinale, festival international qui a également vu la Française Claire Denis récompensée.

Alcarràs raconte la dernière saison de cueillette d’une famille d’agriculteurs catalans dans la région qui a donné son titre au film. Cela fait trois générations que les Sole vivent de la production de fruits. Mais les changements dans le commerce mondial condamnent leur exploitation.

La cinéaste, dont ce n’est que le second long-métrage, a emporté l’adhésion de tout le jury présidé par le cinéaste américain d’origine indienne M. Night Shyamalan. Pour l’instant, ce long-métrage n’est pas encore distribué en France. Le précédent film de Carla Simón, Eté 93, était sorti dans les salles françaises en 2017.

Extraits du film fournis par Cineuropa.

lundi 21 février 2022

De choses et d’autres - Limace poisseuse

La pluie a fait un timide retour en ce début de semaine dans la région. Pas suffisamment cependant pour faire sortir les escargots. Encore moins les limaces. Pourtant cette peu appréciée bestiole s’est retrouvée à l’honneur dans la campagne de la présidentielle.

C’est Marine Le Pen qui a utilisé l’image de la limace pour stigmatiser le supposé ralliement de Nicolas Bay à l’autre candidat d’extrême droite. Porte-parole de la candidate du Rassemblement National, Nicolas Bay est accusé d’avoir joué l’espion au profit de la Zemmourie divulguant aux ennemis héréditaires les plans pour conquérir l’Élysée.

Il a donc été suspendu du parti et la candidate, qui pourtant, depuis longtemps, tente d’adoucir son image, a été sanglante dans son commentaire : après avoir parlé de « haute trahison » et de « sabotage » elle a fustigé « la stratégie de la limace », la limace car « elle est lente, mais aussi parce qu’elle est poisseuse ».

Nicolas Bay, une « limace poisseuse », le voilà habillé pour l’hiver. Cette campagne électorale semblait un peu morne. Rien de transcendant, pas encore de gros scandales et encore moins d’affrontements tonitruants. Pour l’instant, on devait se contenter de la bataille de cour de récréation entre les très nombreux représentants de la gauche, en espérant que le président Macron n’attende pas le dernier jour pour déclarer sa candidature.

Et puis, comme à chaque fois, l’extrême droite est arrivée avec ses gros sabots et a changé la donne. La « limace poisseuse » a fait des taches indélébiles. Désormais, les insultes et anathèmes en tous genres risquent de pleuvoir entre les anciens meilleurs amis. On a beau tenter de chasser le naturel, il revient toujours au galop.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 17 février 2022

dimanche 20 février 2022

De choses et d’autres - Métavers solitaire

Si le mot de l’année 2020 a été coronavirus et celui de 2021 test PCR ou passe vaccinal, je crains que ce qui restera de 2022 commence par « méta » et se termine par « vers ». Une sorte de logique virtuelle en quelque sorte.

Dans le vrai monde, la maladie nous a poussés à rester chez nous, à nous couper complètement des autres. Et quand on osait reprendre une vie normale, on était rapidement puni avec, au mieux, l’introduction d’un coton-tige interminable dans la narine ; au pire, quelques jours en réanimation.

Ainsi, le concept de métavers a pris son envol. Pourquoi prendre des risques dehors alors qu’un univers infini et totalement sûr est à disposition ? J’ai toujours bien aimé les nouveautés technologiques. Mais je sens que ce métavers va rapidement se transformer en grosse escroquerie pour gogo.

Certains signes ne trompent pas. En premier lieu, Facebook veut absolument y être présent. Dès que le géant du réseau social tente de s’accaparer d’un concept ou d’une idée, méfiez-vous : il y a sans doute des données à utiliser à l’insu de votre plein gré. Ensuite, je suis bombardé d’emails expliquant pourquoi les cadres-artistes-retraités (cochez la catégorie voulue) doivent être présent sur le métavers. Quand on veut vous attirer à un endroit précis, c’est pour vous faire les poches.

Le métavers a d’ailleurs anticipé cet attrait, puisque certaines entreprises ont acheté des zones de ce monde virtuel. En déambulant au hasard, vous risquez de vous retrouver dans un magasin Carrefour ou une usine Nike

Dernier indice prouvant que le métavers est à éviter : face à des signalements de harcèlement, les avatars ne peuvent désormais plus se rapprocher de plus de 3 mètres les uns des autres. Mais alors, pourquoi avoir créé un métavers solitaire ?

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 16 février 2022

samedi 19 février 2022

Cinéma - La cavale du “King”

King a tout d’une peluche. King c’est le nom de ce lionceau perdu dans la ville d’Orly après qu’il se soit échappé de la cage qui l’amenait en France. Une adorable peluche qu’on a envie de caresser et de dorloter. Inès (Lou Lambrecht), adolescente mal dans sa peau depuis la mort de sa mère et l’arrivée d’une belle-mère au foyer familial, craque immédiatement en découvrant ce bébé lion dans sa chambre.


Mais il faut se méfier. Selon un vétérinaire (Artus), ce genre de fauve grandit très vite. Dans deux mois il fera deux fois son poids et mangera cinq poulets vivants par repas. Voire autre chose s’il est toujours en liberté…

Mais Inès n’a pas l’intention de garder King. Ce qu’elle veut avant tout c’est le ramener en Afrique, chez lui, et de le confier à une réserve spécialisée dans la réintroduction des fauves nés en captivité.

Ce film de David Moreau, loin d’enjoliver la situation, décrit avec réalisme la triste condition de ces animaux déracinés. King, dont le propos plaira aux plus jeunes, s’apparente à un road trip mouvementé de Troyes à Vulcania, en passant par le Lac du Salagou dans l’Hérault et finalement Sète. C’est aussi une belle histoire de famille. Pour réussir son projet, Inès recevra l’aide de son frère (Léo Lorléach) et surtout de son grand-père (Gérard Darmon), escroc qui se cache sous une fausse identité dans une maison de retraite. Un drôle d’équipage pour sauver le petit King.

Film français de David Moreau avec Gérard Darmon, Lou Lambrecht, Léo Lorléac’h

vendredi 18 février 2022

De choses et d’autres - Redoutable Macarena

D’un côté les flashballs, de l’autre la Macarena. Deux concepts radicalement différents, mais qui, pourtant, peuvent servir en théorie à la même chose : disperser des manifestations anti vaccin. Les premiers sont copieusement utilisés par les policiers français, avec les dégâts physiques qui vont parfois avec. L’autre, c’est l’ultime arme dégainée, ce week-end, par la police de Nouvelle-Zélande.

Dans les faits, la technique française est beaucoup plus efficace. Ce week-end, à Auckland, le Parlement a décidé de ne plus faire appel à la force, les précédentes charges ayant fait plusieurs blessés et renforcé la détermination des opposants. Alors, un responsable a eu l’idée lumineuse de tenter la guerre psychologique. Face aux protestataires, les forces de l’ordre ont déployé d’énormes haut-parleurs et diffusé sans cesse des tubes comme la Macarena ou Baby Shark.

En théorie, tout être normalement constitué prend ses jambes à son cou en entendant plus de deux fois d’affilée ce genre de succès. Mais il en fallait plus pour déloger les antivax. Non seulement ils ont supporté, mais ils ont, eux aussi, en représailles, diffusé des tubes du même acabit. Aux dernières nouvelles, la technique dite de la Macarena est définitivement abandonnée.

En raison de son inefficacité et surtout à la demande des policiers postés sur place et forcés, eux aussi, d’entendre les « armes psychologiques » de la police néo-zélandaise.

À la place de la Macarena, la police d’Auckland aurait peut-être dû taper dans des chansons véritablement détestées par les Néo-Zélandais. Facile à trouver : n’importe quelle chanson en français a un effet dévastateur sur les oreilles kiwis.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 15 février 2022

jeudi 17 février 2022

De choses et d’autres - WC sur roulettes

Les propriétaires de voitures sont souvent des maniaques de la propreté. Après chaque pluie de sable, ils sont des dizaines à faire la queue pour passer leur belle auto sous les rouleaux afin de la récupérer rutilante.

Le problème, c’est que si la saleté extérieure est visible et donc rapidement à éliminer, la crasse intérieure elle se voit beaucoup moins. Et pourtant elle est beaucoup plus importante. Une étude (britannique), révèle que l’intérieur d’une voiture est plus sale que des toilettes. Cinq voitures récentes ont été analysées de même que deux cuvettes de toilettes.

Résultat il y a beaucoup plus de bactéries fécales dans les véhicules que dans les WC. Le lieu les plus contaminé ? Le coffre, suivi du siège du conducteur.

Si en temps normal les voitures sont donc sales, je préfère ne pas imaginer l’état des véhicules qui ont participé aux « convois de la liberté ». Durant cinq jours, les protestataires ont roulé, mangé et dormi dans leur véhicule chéri. Arrivés à Paris, les forces de l’ordre n’ont pas pris de pincettes pour arrêter et immobiliser ces hypothétiques fauteurs de trouble.

Pourtant, s’ils avaient eu connaissance de cette étude, ils auraient sans doute pris un peu plus de précaution avant de déloger les conducteurs de derrière leur volant.

En fait, le meilleur argument que l’État aurait dû sortir pour stopper le cortège de protestataires, c’est tout simplement de mettre en avant le risque sanitaire. Car en réalité, ces voitures étaient de véritables bombes bactériologiques qui s’ignoraient.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 14 février 2022