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jeudi 9 mai 2024

Un essai : Femmes de polars

 

François Rivière s’est imposé comme un grand spécialiste de la littérature policière. Critique dès son plus jeune âge, il a signé nombre de biographies et d’études sur les maîtres du roman policier. Dans cet essai très personnel, malicieusement intitulé De l’assassinat considéré comme une affaire de femmes, il revient sur ses relations avec plusieurs grandes romancières.

Il est donc beaucoup question d’Agatha Christie (même s’il ne l’a jamais rencontrée), mais aussi de Patricia Highsmith, P. D. James et surtout Ruth Rendell. C’est cette dernière qu’il a le plus côtoyée, devenant un ami, souvent invité chez elle pour parler littérature et politique. Les amateurs de thrillers psychologiques et autres polars anglo-saxons adoreront.

« De l’assassinat considéré comme une affaire de femmes », Calmann-Lévy, 200 pages, 18,50 €

mercredi 9 novembre 2011

Biographie - Frédéric Dard, dernière ! Entretiens inédits avec le père de San-Antonio

Plus de 10 ans après la mort de Frédéric Dard, Francis Gillery et François Rivière publient des entretiens inédits avec le père de San-Antonio.

Serial-écrivain ayant des centaines de titres à son actif, Frédéric Dard a longtemps vécu dans l'ombre de son personnage vedette, San-Antonio. Ils sont pourtant nombreux a avoir tenté de casser la carapace et de comprendre l'homme, le romancier, le raconteur d'histoires. En 1995, Francis Gillery et François Rivière se sont longuement entretenus avec Frédéric Dard dans le cadre de la préparation d'un documentaire télévisé. Ce sont ces passages, non retenus dans le montage final, qui sont repris dans ces 200 pages 100 % Dard.

Famille, origines, amours : on en apprend beaucoup en lisant de livre. De ses racines paysannes et lyonnaises, Frédéric Dard conserve surtout cet amour pour sa grand-mère. C'est elle qui lui a donné l'envie de raconter des histoires. Comme quand il a imaginé qu'un avion s'était posé dans un champ près de la ferme. Au début c'est un petit mensonge, puis cela devient une véritable histoire, l'aviateur a même un nom.

 L'écriture, un véritable vice

 De son enfance à Lyon, Frédéric Dard se souvient de la pauvreté de ses parents. Pourtant il est heureux. Et en ces temps difficiles (c'est la seconde guerre mondiale), il trouve du travail dans un journal local. Apprenti journaliste il y rencontrera les premiers personnages qui lui inspireront les Bérurier, Pinaud et autres Félicie. Le jeune homme ne se reconnaît qu'un seul vice ; l'écriture. Il a besoin, chaque jour, de passer plusieurs heures derrière sa table de travail à imaginer des histoires. Plusieurs romans paraîtront grâce à un éditeur lyonnais. Sans grand succès.

 Après la Libération, marié, père de famille, il décide de « monter à Paris » pour réussir. Il se donne six mois. Ce sera effectivement le temps qu'il lui faudra pour convaincre un éditeur, Armand de Caro, le créateur des éditions Fleuve Noir.

 Réussite enivrante

La mode est aux héros américains. Il donnera le nom d'une ville texane à son personnage principal. San-Antonio est né. Une première histoire était parue à Lyon, Armand de Caro veut que Frédéric Dard continue dans la même veine. Mais l'éditeur impose ses conditions : « Il faut une programmation, explique-t-il à Frédéric Dard. Alors vous allez entrer en San-Antonio comme d'autres rentrent en religion et vous allez me pondre des San-Antonio et moi je me charge du reste. » Rapidement les tirages explosent, le commissaire devient une légende, chaque nouvelle aventure est attendue par des milliers de fans. Et Dard de se souvenir de cette époque : « c'était quelque chose de grisant, vraiment de grisant parce que toute réussite est enivrante. » Le succès, la fortune mais le doute aussi, « sincèrement, ça me culpabilisait presque. » Conséquence, une période noire, qu'il évoque entre les lignes, notamment ce jour où il a tenté de se suicider.

 Ensuite il y a eu la Suisse, son nouvel amour (avec la fille de son éditeur), et une sorte d'équilibre avec des romans plus ambitieux venant casser la routine des San-Antonio. Ces entretiens, réalisés 5 ans avant sa disparition, montrent un homme apaisé, conscient de son œuvre, heureux de vivre, enchanté surtout de se souvenir de sa jeunesse simple et gaie dans l'ombre protectrice d'une grand-mère aimante.

« Je me suis raconté des histoires très tôt », propos inédits de Frédéric Dard recueillis par Francis Gillery et François Rivière, Fleuve Noir,13 € 

lundi 26 janvier 2009

Roman - Star miniature dans L'usine à rêve de Hollywood racontée par François Rivière

François Rivière joue la nostalgie à fond dans ce roman relatant l'éphémère carrière d'un enfant-acteur dans « L'usine à rêves » du Hollywood des années 50.


En juin 1955, Charles Dulac est un gamin de 11 ans tout ce qu'il y a de plus mignon : « une chevelure blond châtain bouclant en désordre, un petit nez mutin et de bonnes joues dorées par l'éclat du soleil printanier ». Un gentil garçon, élevé par sa grand-mère, qui va voir le cours de son existence modifié quand il croise, sur les plages de Biarritz, la route d'un couple d'Anglais, Alex et Donnie Bliss. Charles va devenir Little Charlie et partir à la conquête d'Hollywood en compagnie de Donnie, la scénariste de cette série policière télévisée devenant rapidement un succès d'audience. Charles se souvient encore parfaitement de ces moments où il découvre le 7e art, la gloire, la vie. Une certaine vie. Pas simple et pleine d'excès.

Dans ce roman de François Rivière, c'est Charles le narrateur. De nos jours, il vit reclus dans sa grande villa en France sur la côte Atlantique. Il lit beaucoup et, régulièrement, se passe les bobines des aventures de Little Charlie. Il vit dans le passé mais pourtant n'ose pas affronter une certaine partie de son existence. Quand le petit Charlie a du interrompre sa carrière brutalement et trouver refuge à Bruxelles. Bruxelles où il décide aujourd'hui de se rendre, à la demande de Nico Pharrel, impresario belge qu'il a connu à Los Angeles et qui vit ses derniers jours, rongé par une longue maladie. Charles est réticent car Pharrel est l'homme qui lui a enlevé son plus grand amour, Teddy.

Apprenti acteur

Le roman alterne souvenirs très nostalgiques et redécouverte de Bruxelles par un Charles hésitant de plus en plus à affronter un Pharrel qui semble en savoir plus qu'il n'y paraît sur les secrets de Little Charlie. On se délecte de la découverte du métier de comédien par ce gamin de 12 ans, s'ouvrant à la vie après avoir vécu dans le giron d'une grand-mère possessive. Avant de traverser l'Atlantique, Charles prend des cours de comédie en Angleterre avec une certaine Binkie. « Nous nous enfermions dans le bureau de Binkie où elle déclamait des textes dont je devais ensuite apprendre par cœur certains passages. J'adorais ça. Pour la première fois de ma vie je m'amusais. Être un apprenti acteur était mille fois plus excitant que tout ce que j'avais connu jusqu'alors. »

Sous le charme de Teddy

Une fois à Hollywood, Little Charlie fait un carton. Le gamin, très entouré, va découvrir, en accéléré, tous les travers de la célébrité. A peine adolescent, il prend conscience de son homosexualité en tombant sous le charme d'un de ses partenaires, guère plus âgé que lui. Mais ce dernier l'ignore. Cruelle déception. « Il me fallut les trois semaines de tournage pour admettre que j'avais vécu tout seul mon premier coup de foudre. »

Peu de temps après, Teddy fera son apparition. Teddy, le playboy, toujours entouré de jolies filles, des starlettes en général. Teddy encore présent à l'esprit de Charles et qui va le hanter durant son voyage à Bruxelles.

Ce roman de François Rivière, par ailleurs spécialiste de littérature policière et scénariste de bande dessinée, décrit minutieusement le Hollywood des années 50 et le Bruxelles de nos jours. Avec en lien, le petit Charlie, enfant-acteur ayant oublié de grandir.

« L'usine à rêves » de François Rivière, Robert Laffont, 18 €