jeudi 16 mai 2024

BD - Le cadeau de Frédéric Bihel


Même démarche vers l’autofiction que Gwen de Bonneval pour Frédéric Bihel. Il a cependant privilégié la forme sur le fond. Les dessins de cet album intitulé Les crayons sont d’une étonnante beauté et sérénité.

Étonnante car c’est d’un violent traumatisme dont il est question dans ces pages alternant dessins gris au crayon à papier et jolies compositions en couleurs.

Frédéric Bihel, avec sa mère, a voulu retrouver les lieux de son enfance. Première étape dans un petit village de Dordogne. Il se souvient de sa rentrée à la maternelle, son premier copain, fils de paysan qui lui a fait découvrir les joies des découvertes de la nature encore sauvage par endroits. Ou ses premiers tours de roue à vélo, sans les petites roues stabilisatrices.

Puis il s’installe à Limoges dans un appartement. C’est là qu’il va découvrir l’école buissonnière. Un matin, au lieu de descendre et rejoindre l’école (sa mère est déjà au travail), il monte au grenier et y passe la journée. Il le fera une semaine.

Quelques jours qu’il raconte selon ses souvenirs, notamment de cette fameuse boîte de crayons de couleur, puis y reviendra, adulte, toujours avec sa mère. Ce passage, nœud de l’album et de la vie du jeune Frédéric Bihel transforme cet album nostalgique en boule d’émotion.

La fin est rayonnante, comme si l’auteur, en dessinant ces planches, en mettant ses souvenirs sur le papier, se libérait d’une charge émotionnelle qui était devenue trop lourde à porter.

« Les crayons », Futuropolis, 120 pages, 23 €


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