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lundi 16 décembre 2013

BD - Zarkass, la planète aux calembours


Dans la vague d'adaptation des romans de Stefan Wul aux éditions Ankama, une série détonne. Si Niourk, La peur géante et Oms en série sont fidèles aux romans de SF de l'écrivain français, Piège sur Zarkass prend beaucoup plus de liberté. La faute à Yann, le scénariste, incorrigible plaisantin qui retrouve au passage un peu de son esprit « Hauts de pages » repris dans une belle réédition chez Dargaud. 
Sur la planète Zarkass, les colons humains (humaines exactement puisque dans ce futur imaginaire la gent féminine a enfin le pouvoir absolu) tentent de mettre la main sur un vaisseau extraterrestre abandonné en pleine jungle. Ce sera la mission de Marcel et Louis, accortes aventurières aux prénoms masculins mais aux formes délicieusement féminines sous le pinceau élégant de Didier Cassegrain. Il y a l'intrigue. Et tous les à-côtés imaginés par Yann. Prenez le temps de savourer les jeux de mots et clins d'œil placés par le scénariste. Vous y trouverez (en vrac) des allusions au rédacteur en chef de Spirou, aux paroles de la Marseillaise, à Lewis Trondheim et même au Major Jones, personnage de la série XIII dont Yann a imaginé par ailleurs l'enfance. Jubilatoire !  

« Piège sur Zarkass » (tome 2), Ankama, 13,90 €

mardi 1 octobre 2013

SF - Mondes wuliens à redécouvrir


Stefan Wul, après quelques années d'oubli, revient sur le devant de la scène. Une intégrale des œuvres de cet écrivain de SF français vient de sortir chez Bragelonne.

Il n'a pas beaucoup « produit ». Et sur un temps très court. Il a pourtant influencé plusieurs générations d'auteurs, de Laurent Genefort à Jean-Claude Mézières, parmi les plus connus. Stefan Wul est un maître de la SF française. Cette reconnaissance à rebours n'est que méritée.
Au commencement, il y a un jeune dentiste qui s'amuse à écrire des romans populaires durant ses loisirs. Nous sommes dans les années 50, l'espionnage est un genre en plein essor. Pierre Pairault aimait raconter cette anecdote et Laurent Genefort, dans une postface très instructive, la reprend. La femme de Pierre lit un roman de SF et s'exclame « Nom d'un chien, ce que c'est mauvais ! Tu devrais essayer, tu ferais bien mieux ! » Pairault la prend au mot : « Je vais t'écrire un roman de SF, et celui-là sera bon ! ». Quelques jours plus tard, sous le pseudonyme de Stefan Wul, le texte « Retour à O » est finalisé. Proposé au Fleuve Noir, il est accepté dans la collection Anticipation en plein développement. Ce premier essai n'est que l'adaptation d'un précédent roman d'espionnage. Pour le second, Stefan Wul se prend au jeu et se lâche au niveau imagination. Ce sera « Niourk », premier titre de cette intégrale et chef d'œuvre devenu classique.

Adaptation en BD chez Ankama
Dans un monde post-apocaliptique, les humains ont régressé. Ils vivent en tribu comme à la préhistoire. Le héros est un enfant noir, rejeté par son clan en raison de sa couleur. Il va partir à l'aventure, sillonnant les villes abandonnées et les vestiges de la civilisation. Une écriture fluide, des sentiments forts et des décors frappants : toute l'efficacité de Wul est déjà présente dans Niourk. On peut lire le roman ou en découvrir l'adaptation BD faite par Olivier Vatine pour les éditions Ankama.
Le premier tome de l'intégrale reprend deux autres romans de Wul, « La peur géante », archétype du space opéra, genre dans lequel l'auteur français excellait, et « La mort vivante », plus marqué par le fantastique. Dans un château abandonné au cœur d'une chaîne de montagne un vieux savant mène des expériences de clonage le rapprochant de Dieu. Un texte pessimiste en diable, où l'angoisse est omniprésente. Et puis en fin de volume, ne manquez pas les pépites que sont les nouvelles signées Wul. Il n'a pas beaucoup signé de textes courts, il avait besoin de temps, d'espace et de lignes pour développer ses mondes, mais on retrouve dans cette dizaine de nouvelles toute sa faconde. Il y a un petit air Fredric Brown dans certaines idées, comme « Echec au plan 3 » ou « Expertise ». « Jeux de vestales » est plus axée sur les paradoxes temporaux.
La collection « Trésors de la SF », lancée avec Julia Verlanger (alias Gilles Thomas) ne pouvait qu'accueillir en son sein Stefan Wul. La dizaine de romans promet encore au moins deux autres gros volumes, dont le cultissime « Noô », roman fleuve publié en 1977, sorte de testament de Stefan Wul. Pierre Pairault a repris le dessus, le dentiste s'est remis au travail à plein temps. Et une fois à la retraite, il s'est contenté de cultiver son jardin. Comme s'il avait entièrement tarit sa source d'imagination. Mais il a créé suffisamment de mondes pour permettre à plusieurs générations de lecteurs de s'évader loin, très loin....
Michel LITOUT

« L'intégrale Stefan Wul » (tome 1), Bragelonne, 22 €

dimanche 28 octobre 2012

BD - Hommes de compagnie d'après Stéfan Wul


Connaissez-vous Pierre Pairault ? Ce nom ne doit pas dire grand chose au grand public. C'est pourtant le véritable nom d'un des plus grands écrivains de science-fiction français. Il a 12 romans (chefs-d’œuvre plus exactement) à son actif sous le pseudonyme de Stéfan Wul. Un univers qui a inspiré des centaines d'auteurs contemporains et qui est remis au goût du jour par les éditions Ankama. Olivier Vatine a revisité « Niourk » alors que Morvan et Mike Hawthorne ont relevé le défi de « Oms en série ». Un défi car ce roman, certainement le plus connu, a servi de trame au long métrage d'animation de René Laloux « La planète sauvage ». La vision de cette histoire d'asservissement de l'homme par des extraterrestres bénéficie de la virtuosité du dessinateur américain, ayant fait ses premières armes chez Marvel et Dark Horse. 
Sauvage et violent, le scénario de Morvan est fidèle au texte de Stéphan Wul
« Oms en série » (tome 1), Ankama, 13,90 €