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jeudi 4 juin 2020

De choses et d’autres - La science de l’indécision



Ma grande foi dans la science vient d’en prendre un sacré coup. A se demander si tous ces chercheurs en infectiologie et autres sommités médicales n’étaient pas en fait de simples suppôts des créationnistes. Leur tactique pour tromper le peuple est simple : on dit blanc, puis noir, puis blanc pour finalement se mettre d’accord pour valider gris. La faute au docteur Raoult et sa pilule du bonheur, la chloroquine. 

La semaine dernière, une étude publiée par la prestigieuse revue The Lancet, démontrait que ce médicament ne servait pas à grand-chose dans le combat contre le covid-19. Immédiatement, la France décidait d’arrêter les essais. Et certains qui étaient pro-Raoult, mangeaient leur chapeau. Comme Ségolène Royal qui effaçait tous ses tweets réclamant au gouvernement de mieux distribuer la chloroquine.

Seul Raoult s’élevait contre une étude qu’il jugeait de « foireuse ». La chloroquine, jugée miraculeuse au début de la pandémie, puis dangereuse dans certains pays, semblait définitivement mise au banc des accusés. 

Jusqu’à hier... The Lancet émettait un « expression of concern » (de sérieuses réserves) à propos de cette étude qu’il a pourtant publié. En clair, le journal scientifique était beaucoup moins certain de la pertinence des résultats. Raoult en a profité pour s’offrir une petite vengeance en traitant The Lancet de « Pieds Nickelés ». 

Bref, on ne sait toujours pas si la chloroquine guérit du coronavirus. Et comme c’est parti, le virus aura complètement disparu de la surface de la planète sans qu’on n’ait de réponse claire et définitive. 

Quant à Ségolène Royal, elle cherche désespérément à réactiver les tweets quelle a placés dans sa poubelle numérique. 

Chronique parue en dernière page de l'Indépendant le 4 juin

mardi 18 novembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Le jeu de la Révolution

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Pas content Jean-Luc Mélenchon ! On ose s'attaquer au symbole de la Révolution française dans un vulgaire jeu vidéo ! La nouvelle version d'Assassin's Creed a pour cadre le Paris de la fin du XVIIIe siècle. Après les croisades, la saga imaginée par Ubisoft Montréal s'intéresse à la France. Durant cette période où la violence est partout, les Assassins et les Templiers continuent eux aussi à se combattre.
En vérité, le jeu n'accorde que peu de place aux événements historiques réels. Mais dans la bande-annonce de présentation de l'adaptation BD, Robespierre y est décrit comme "bien plus dangereux que n'importe quel roi". Mélenchon, alerté je ne sais comment (je l'imagine mal s'intéressant de lui-même aux gamers), se fend d'une de ces déclarations à l'emporte-pièce qui lui taillent son succès médiatique : "Je suis écœuré par cette propagande". De tels emportements n'aideront pas le Front de gauche à se défaire de son image de parti politique préhistorique.

On pourrait en rire si l'argument n'était pas tout simplement pathétique… Comme, en 1989, quand Ségolène Royal voulait interdire les mangas en France pour cause d'ultra violence…
Je ne joue pas à Assassin's Creed, mais j'ai lu l'adaptation en roman parue chez Milady. Il y est surtout question d'amour. Quant à la royauté : "Le couple royal, pendant qu'il festoyait, piétina solennellement une cocarde révolutionnaire (…) Un acte arrogant. Et stupide. Le peuple avait faim et le roi organisait des banquets. Pire, il piétinait le symbole de la Révolution". Avouez, le message antirévolutionnaire ne saute pas yeux…

jeudi 9 avril 2009

BD - Tous tocards !

A en croire Christophe Donner, le PS n'est qu'une écurie de tocards. Mais cela n'empêche pas le joueur de parier. Et gros...


« 20 000 euros sur Ségo ! » Le titre de cette sortie de Christophe Donner donne d'emblée le ton. Associer politique de gauche et jeu d'argent c'est encore plus révolutionnaire que de faire un meeting au Zénith en tunique de soie sauvage. Si Patrick Rambaud se paie notre « fulgurant président », Christophe Donner, lui aussi chez Grasset, préfère attaquer sur sa gauche. Il frappe dans le tas, de Ségolène à Hamon, en racontant les coulisses de ce fratricide congrès de Reims.

En fait, tout commence par une envie de femme. La femme du narrateur qui veut changer les fenêtres de leur appartement. Il faut trouver 20 000 euros. Madame a une idée : « Écris un livre, un livre qui rapporte des sous ! » Plus porté sur les paris hippiques que la politique, le narrateur obtient cependant une avance de son éditeur en lui expliquant qu'il allait raconter, de l'intérieur, le congrès de Reims du parti socialiste.

La curée de Reims

C'est en constatant qu'il y a six motions en concurrence que l'idée lui est venue de parier sur le résultat. Après un rapide tour d'horizon, il se décide et lance la fameuse phrase à son bookmaker anglais. Ce texte, vif et enlevé, alterne les explications savantes sur les humeurs de turfistes (déjà lues dans les précédents livres de Christophe Donner) et des considérations sur la politique, les politiques, les partis et les militants. Avec un final immergé dans le congrès, quand tout le monde espérait le duel Martine – Ségolène.

Au début, avant de se consacrer à ses deux principales héroïnes, il tente de s'intéresser aux autres candidats. Le beau Benoît Hamon n'est pas le plus mal traité. Par contre Bertrand Delanoë en prend pour son grade quand l'auteur analyse un de ses discours : « Fidélité, rénovation, croire, changer l'Europe, justice sociale, plus de démocratie, le maire de Paris appuyait sur chacun de ces mots, comme de nouveaux clous qu'il enfonçait dans sa langue de bois. »

Ode aux banquiers

Alors que la lutte devient plus serrée, que la crise économique mondiale s'accélère, la côte de Ségolène baisse de plus en plus. Bien qu'elle ait la majorité de l'appareil du parti contre elle, les militants se montrent de plus en plus enthousiastes. Comme le narrateur. Il n'est pas convaincu de la pertinence de son programme (ce fils de communiste avoue même qu'il a voté Sarkozy), mais simplement car il est entraîné par le jeu. Il risque gros et n'a qu'un désir pour l'avenir : qu'elle l'emporte. Même à 2 contre 1, il double sa mise. Au détour des péripéties contées par le menu avec force de détails, le narrateur a cette tirade pour défendre les banquiers, en totale opposition avec l'air du temps mais très visionnaire : « Les banquiers sont les gardiens, les bergers de l'économie. Ils veillent sur nous. Seulement, à force de se faire accuser de tous les maux, leur mauvaise conscience se réveille. Déjà qu'à l'état normal ce sont des gens ravagés par le doute, si toute l'opinion se dresse contre eux, c'est fini, ils vont craquer. »

La fin de l'histoire, tout le monde la connaît : Martine Aubry l'emporte avec quelques dizaines de voix d'avance. Pari perdu alors pour Christophe Donner ? Pas sûr, le bougre a plus d'un atout dans sa manche. Ce livre par exemple. Son ton résolument caustique envers le PS et la politique en général devrait lui assurer un petit succès. De quoi payer les « fenêtres en or » tant désirées par sa femme.

« 20 000 euros sur Ségo ! », Christophe Donner, Grasset, 12 €