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jeudi 21 novembre 2024

BD - XIII à Moscou


Toujours en délicatesse avec sa mémoire, Jason Mac Lane, alias XIII, navigue entre passé et présent. Désormais animé par Yves Sente (scénario) et Iouri Jigounov (dessin), le héros tatoué quitte Cuba pour la Russie. Dans un jet privé, il vole vers la capitale russe, à la recherche d’une microcassette qu’il aurait cachée, en 1984, dans l’ambassade américaine, la fameuse Spaso House.

En plus de quelques scènes du passé, la BD propose une longue et passionnante course-poursuite dans les rues de Moscou. Car XIII, toujours dans les coups compliqués, se retrouve au centre d’une guerre d’influence en deux services russes, le GRU et le FSB. Le premier, le renseignement militaire, veut prendre le dessus sur la sécurité intérieure.

Un terrain d’action idéal pour Jigounov, successeur de Vance, à l’aise pour dessiner la ville qui l’a vu naître il y a 50 ans. Un album charnière, sur le passé du héros mais qui permet aussi de préciser le prochain thème, très lié à l’actualité, des albums à venir.
« XIII » (tome 29), Dargaud, 48 pages, 13,50 €

vendredi 31 janvier 2014

Cinéma - Jack Ryan, espion, patriote et cachotier

Action et romance dans The Ryan initiative de Kenneth Branagh avec Chris Pine.

Imaginé par Tom Clancy, le maître incontesté du roman d’espionnage contemporain, le personnage de Jack Ryan, après bien des aventures sur papier et au cinéma, change une nouvelle fois de visage dans cette production hollywoodienne à gros budget. Après Alec Baldwin, Harrison Ford et Ben Affleck, c’est Chris Pine qui prête ses traits à cet Américain au patriotisme vissé au corps. Jack Ryan, jeune et brillant étudiant en Angleterre, assiste choqué à l’attaque des tours jumelles. Trois années plus tard il est en Afghanistan dans un hélicoptère, volontaire pour combattre les talibans, Al Qaïda et l’axe du mal. Grièvement blessé, il mettra des mois à récupérer l’usage de ses jambes.

Presque handicapé, Jack Ryan se croit perdu pour la patrie. Jusqu’à l’arrivée de Thomas Harper (Kevin Costner), un officier de la CIA intéressé par son profil. Officiellement il travaille dans une banque. Officieusement il surveille les mouvements d’argent à l’affût des multiples financement du terrorisme. Un travail ingrat, d’autant qu’il est totalement secret. Jack n’en a même pas parlé à sa fiancée, Cathy, la jolie toubib interprétée par Keira Knightley. Quand le banquier suspecte une conspiration russe pour faire vaciller le dollar, Harper l’envoie immédiatement à Moscou. Cathy, croyant à une infidélité, le suit. L’espion, sous couverture, se retrouve à tenter de stopper une attaque terroriste avec sa fiancée aux trousses. Que les amateurs de scènes d’action se rassurent, le quiproquo digne d’un vaudeville est rapidement levé et la course conte la montre débute. Montée d’adrénaline assurée.
A la réalisation on retrouve Kenneth Branagh, acteur britannique qui s’est réservé le rôle du méchant russe. Comme si diriger cette superproduction ne lui suffisait pas et qu’il voulait retourner aux bases de son métier d’origine. Il est brillant dans la peau d’un homme blessé et rancunier. Le film est très rythmé avec Moscou et New York en décors de rêve.

jeudi 21 décembre 2006

Roman - Moscou nocturne

Le Moscou décrit par Serguei Loukianenko dans ce roman fantastique est terrifiant. La ville serait le théâtre d'un combat entre Sombres et Clairs.


Anton, le narrateur de ce roman fantastique vendu à plus de deux millions d'exemplaires en Russie est informaticien. Il semble mener une vie tout ce qu'il y a de plus classique. Mais Anton est différent. Il fait partie des « Autres », des individus ayant des pouvoirs surnaturels. Ils ne sont pas très nombreux et cohabitent avec les humains, ces derniers ne soupçonnant jamais l'existence des sorciers, mages, vampires ou lycanthropes. Anton, en réalité, est employé au Contrôle de la nuit. Il est chargé de repérer et de neutraliser les « Sombres » ne respectant pas les règles en vigueur depuis 1342. Car entre la Nuit et le Jour, les Sombres et les Clairs, un pacte a été signé à cette lointaine époque. Et chacun se surveille mutuellement. L'équilibre doit être minutieusement respecté. Les Sombres ne peuvent tuer ou tisser des maléfices que sur licence du Contrôle de la Nuit. De même, les mages blancs, les Clairs, ne peuvent guérir et jeter des sorts bénéfiques que sur licence du Contrôle du Jour. Quand il y a affrontement, c'est toujours dans la Pénombre, une dimension parallèle à notre réalité, uniquement perceptible par les « Autres ».

L'adolescent et les vampires

Ce monde très manichéen, aux règles strictes mais qui sans cesse est sur le point de basculer est issu de l'imagination de Serguei Loukianenko, médecin psychiatre de formation, figure de proue de la nouvelle vague du fantastique russe.

Anton, plus habitué au travail de bureau, se retrouve donc sur le terrain, tentant dans la première histoire (il y en a trois dans ce gros recueil de 500 pages) de sauver Egor, un adolescent, « Autre » n'ayant pas encore découvert ses capacités, des crocs d'un couple de vampires hors-la-loi. Anton tue le mâle, mais la femelle prend Egor en otage. Anton, doit en plus tenter de trouver l'origine d'une malédiction se formant au-dessus de Svetlana, une jeune femme, médecin, ne se connaissant pas d'ennemi.

Zébulon, l'ennemi

Une malédiction d'une ampleur encore jamais vue : « Devant moi, sur fond de ciel enneigé, un cyclone noir tournait lentement sur lui-même. C'était bien plus qu'une tornade, un cyclone gigantesque. (...) D'après le chef, la tornade qui a précédé la bombe d'Hiroshima était moins haute. » Anton va devoir trouver l'origine de la malédiction en peu de temps. Sinon, ce sera toute la ville de Moscou qui sera rasée. Il découvrira, avec l'aide de sa collègue Olga (qui a l'apparence d'une chouette), que tout cela n'est qu'une vaste machination du Chef du Contrôle de la Nuit, Zébulon, sorcier puissant qui en voudra énormément à Anton d'avoir déjoué son plan.

Sans révolutionner le genre, Serguei Loukianenko parvient à surprendre le lecteur. Description détaillée de la Pénombre, personnages aux résonances très humaines malgré leurs pouvoirs, actions et coups de théâtre fréquents, le premier tome de cette trilogie, bientôt adaptée au cinéma, devrait faire rêver et frémir ses lecteurs.

« Les sentinelles de la nuit », Serguei Loukianenko, Albin Michel, 18,50 €