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vendredi 21 novembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Au bagne !

Dernière idée de Nicolas Dupont-Aignan, leader de Debout la France : créer un Guantanamo national. Et tant qu'à faire dans le symbole, autant rouvrir le bagne de Cayenne pour y emprisonner les apprentis jihadistes !
Il l'a affirmé très sérieusement hier sur Sud Radio. Beaucoup seront tentés de répondre « pourquoi pas ? » Attention, ne nous emballons pas. N'oublions pas, pour les ignares en géographie, Cayenne est est le chef-lieu de la Guyane, département d'outre-mer qui accueille également la base spatiale de Kourou. Embastiller des terroristes à proximité de la pépite de la recherche européenne n'est peut-être pas l'idée du siècle. Entre sabotage et détournement, les évadés potentiels pourraient y trouver matière à réflexion.
Non, quitte à éloigner les jihadistes, autant choisir une destination encore plus éloignée de nos frontières. Pourquoi pas Mururoa ? Cet atoll du Pacifique Sud est désert depuis l'arrêt des essais nucléaires. De plus, en cas d'évasion, les prisonniers seront faciles à retrouver. Inutile de s'embêter avec les bracelets électroniques, un compteur geiger fera l'affaire. Mais des esprits chagrins trouveraient quand même à critiquer : soleil, cocotiers et lagon pour des terroristes, et pourquoi pas le club Med tant qu'on y est !
Reste la solution finale, la dernière extrémité : les Kerguelen. Question éloignement, on ne peut pas faire mieux. Côté climat, rude est un doux éphémisme. Et les évadés devront pagayer longtemps avant d'atteindre une terre ferme. Reste le problème des surveillants, pas sûr qu'ils n'unissent pas leurs forces à celles des condamnés pour échapper à cet enfer.

mercredi 18 septembre 2013

BD - Paco les mains rouges, un bagnard aimant

On a beaucoup écrit sur le bagne de Guyane. Inhumain, violent, mortel... Pourtant « Paco les mains rouges », roman graphique écrit par
Fabien Vehlmann et dessiné par Eric Sagot prend le lecteur à contre-pied  C'est une histoire d'amour, une simple romance, belle et tragique. Patrick Comasson, dit Paco, est instituteur. Il a tué un homme. La justice le condamne au bagne à vie. Tout heureux d'échapper à la guillotine, Paco réalise tardivement qu'entre la mort et l'enfer, le choix serait vite fait. 
Dans le bateau conduisant les forçats en Guyane, il se fait tatouer dans le dos un squelette armé d'une faux. Au dessin : Armand, dit la Bouzille, un ancien des Batdaf'. Paco, dès le premier jour au bagne, se fait violer par trois détenus. Le lendemain, il en tue un par vengeance, Pour se faire respecter aussi. L'ancien instituteur devient infirmier pour le bagne et croise de nouveau Armand. C'est dans la moiteur de l'infirmerie qu'il a le coup de foudre. Cette BD, étonnante voire déroutante, est d'une force incroyable.

« Paco les mains rouges » (tome 1), Dargaud, 14,99 €

dimanche 27 mai 2012

BD - Voir Biribi et mourir au centre du premier titre de la nouvelle collection "La grande évasion"


Alors que la nomination d'une nouvelle garde des Sceaux suspectée « d'angélisme » par la droite crée la polémique, la lecture de « Biribi », premier tome de la nouvelle série La grande évasion devrait remettre les pendules à l'heure. Certes on est plus laxiste actuellement, mais n'est-ce pas mieux que le sort réservé aux prisonniers au 19e siècle ? L'album, écrit par Sylvain Ricard d'après une histoire vraie et dessiné par Olivier Thomas fait froid dans le dos. Ange, souteneur Corse et soldat allergique à l'autorité, est condamné à passer quelques années dans le bagne de Biribi au cœur du désert marocain. Il va devoir tenter de survivre entre les brimades des gardiens et les humiliations des autres détenus. Mais Ange n'a qu'une obsession : s'évader. Il va longuement préparer son coup et tenter la grande traversée, sans eau ni vivres, en compagnie de trois autres parias. Une BD d'une rare dureté. Le Chaourch (chef du bagne) impose la règle des trois D : Discipline, discipline et discipline. Avec brimades à la clé à chaque désobéissance.

« La grande évasion » (Biribi), Delcourt, 14,95 €


lundi 5 juin 2006

BD - L’homme qui s’évada


En 1928, les reportages et livres d’Albert Londres sur le bagne de Cayenne en Guyane ont provoqué un vaste mouvement d’indignation. Il décrivait, avec ce sens du détail humain caractéristique du plus grand reporter français de tous les temps, l’enfer quotidien promis aux bagnards. Et dans les condamnés, il y avait des innocents comme Dieudonné, simple militant anarchiste ayant payé lourdement son amitié avec des membres de la bande à Bonnot. Dieudonné rencontré une première fois en prison, puis au Brésil, après son évasion. De ce récit, Laurent Maffre en a tiré un gros album noir et blanc de 128 pages. La première partie décrit la vie des bagnards et la seconde, la plus longue et passionnante, la cavale de Dieudonné et de ses compagnons. Ils ont du affronter les maladies, les bêtes sauvages, les chasseurs de primes et les escrocs avant de pouvoir enfin espérer reprendre une vie normale au Brésil. Un témoignage poignant sur la liberté. Et ce n’est pas si vieux, moins d’un siècle… (Actes Sud BD, 22 €)