En pleine période de #metoo, cet éclairage sur la vie de Violette Morris a le mérite de montrer que le féminisme n’est pas une invention du siècle. Kris et Bertrand Galic ont exhumé les heures de gloire de cette femme forte. Ou forte femme. Un biopic romancé, car c’est une de ses plus anciennes amies, Lucie Blumenthal, qui raconte le destin atypique de Violette. Lucie, avocate avant guerre, a été rayée du barreau en 1941 car d’origine juive. Après une période très active dans la Résistance, elle est devenue enquêtrice privée pour retrouver les milliers de disparus de cette période sombre de l’Histoire de France. En Normandie, on l’appelle car des corps sont découverts enterrés près d’une ferme. Des collabos, exécutés à la Libération. Parmi les cadavres, une femme dont les seins ont été coupés. Lucie a la certitude qu’il s’agit de Violette. Le premier tome de la série prévue en quatre raconte les jeunes années de Violette, quand elle est interne chez les sœurs (avec Lucie justement), puis jeune adulte se défoulant dans le sport. Elle nage, court, lance le javelot ou le poids. Elle s’essaye même à la boxe. Sa particularité : elle se mesure toujours à des hommes. Car elle se sent homme. Mariée de force, elle s’émancipe et ne garde de son mari que sa garde-robe : des costumes trois pièces et des cravates. Dessiné par le Barcelonais Javi Rey, la vie de Violette est passionnante, même si le personnage est souvent dans la provocation et l’excès.
« Violette Morris » (tome 1/4), Futuropolis, 16 €
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