Ce récit en noir et blanc de Benoît Springer traite,avec une grande pudeur et une délicatesse extrême, de la découverte par une fillette de la différence entre la vie et la mort. Luce, petite fille de six ans, est en vacances chez son papi, retraité encore très actif. Elle aide au jardin, au marché, dans les taches quotidiennes de ce vieillard encore alerte mais seul.
Une solitude temporairement brisée par la venue de Luce durant ces quelques jours. Luce qui ouvre de grands yeux sur ce monde qu'elle découvre petit à petit. Un jour, au marché, elle voit passer une petite fille drapée dans un crêpe noir, accompagnée d’un homme nu. Un couple qu'elle revoit quand le voisin de son papi, un retraité veuf lui aussi, met fin à ses jours. Luce, avant de comprendre ce qu'est la mort, la croise, mystérieuse et silencieuse.
Un album de 80 pages qui prend le temps de montrer les sentiments. Springer, par exemple, dessine toute la détresse de la solitude en deux planches ne représentant qu'un chat mangeant ses croquettes avec en toile de fond le son d'un jeu télévisé. Une histoire entre réalisme social cru et fantastique masqué. Un cocktail étonnant et séduisant.
« Les funérailles de Luce », Vents d'Ouest, 15 €
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire