mardi 20 mars 2007

Roman - L'été d'un souvenir

Antoine se souvient de cet été en Normandie. Il a rencontré Bérénice, aurait pu l'aimer. Mais Antoine l'a simplement enviée...

Amour de vacances ? Non, révélation de vacances. Quand Bérénice arrive dans la résidence d'été d'Antoine, il ne se doute pas que cette ancienne amie de sa sœur allait tant compter dans sa vie. Il a 15 ans, elle en a 20. Il a entendu parler depuis très longtemps de cette Bérénice, meilleure amie de sa sœur. Une sœur qu'il n'a jamais connu. Elle est morte, renversée par une voiture alors qu'il était encore dans le ventre sa mère. 

Bérénice, bien des années plus tard, vient donc passer quelques jours dans la maison de Normandie, à quelques centaines de mètres des dunes et de la mer. Dès le premier jour Antoine va se baigner avec Bérénice. La jeune femme est belle, désirable. Elle fait tout pour séduire Antoine mais ce dernier, en découvrant ce corps idéal ne le désire pas charnellement. Il l'envie simplement.

Bérénice, un modèle

Ce court roman de Fabrice Pataut est écrit à la première personne. C'est Dorine qui se souvient. Dorine, nouveau prénom d'Antoine qui a changé de sexe depuis ce bel été. Avec Bérénice, le jeu de la séduction n'est pas allé plus loin qu'un baiser langoureux. « Nous n'avons jamais parlé de ces journées passées ensemble à se tourner autour, de ce ballet improvisé, de ces passes et de ces esquives, des regards de désir sans concupiscence par lesquels je vous prenais pour modèle » se souvient Dorine. 

Par contre le père d'Antoine, séducteur redoutable, fier d'avoir un fils, déçu de son manque d'entrain avec le genre féminin, a rapidement trouvé l'occasion de transformer Bérénice en fruit défendu à déguster en cachette de sa femme, traumatisée par la mort de sa fille. 

Un roman triste, sur une famille blessée, où les non-dits sont devenus le pain quotidien. Entre Antoine et Dorine, notre cœur oscille. Il chavire aussi.

« En haut des marches », Fabrice Pataut, Seuil, 13 €

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