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samedi 29 octobre 2022

Thriller - « La leçon du mal », matière principale d’un lycée japonais

Il faut parfois se méfier des professeurs trop gentils, efficaces et prévenants. Ils peuvent cacher de dangereux psychopathes capables de tout pour arriver à leurs fins, rarement enviables pour les jeunes lycéens. Au début du roman La leçon du mal du romancier japonais Yûsuke Kishi, comme ses élèves, on est sous le charme de Seiji Hasumi. Ce professeur d’anglais dans un lycée de la banlieue de Tokyo e tout pour plaire. 

Jeune, sportif, dévoué à ses classes, investi dans le fonctionnement de son lycée, il anime un atelier de conversation une fois les cours terminés. Prévenant auprès de ses collègues, il est toujours présent quand la direction le sollicite pour résoudre les problèmes. La première partie du roman ressemble à un documentaire sur la vie rêvée dans un lycée japonais. Mais on devine rapidement que Hasumi n’est qu’une façade. Que derrière cet homme prévenant se cache un être plus torturé. Une simple histoire de corbeau, oiseau très protégé, permet de remettre les choses à leur place. Hasumi peut tuer sans difficulté. Un oiseau. Des humains aussi. 

Au fil des chapitres, on découvre comment Hasumi, dès son plus jeune âge, a manipulé son entourage pour assouvir des pulsions criminelles. Et plus l’intrigue progresse, plus on découvre que ce petit monde lycéen est très sombre. Car en plus d’Hasumi on découvre des élèves violents, des enseignants imposteurs, d’autres qui utilisent leur statut pour séduire les jeunes et même une infirmière nymphomane. Le ton du roman bascule quand trois des élèves d’Hasumi découvrent sa véritable personnalité et tentent de l’empêcher de nuire. Un combat sans pitié pour un thriller d’une exceptionnelle noirceur. 

« La leçon du mal » de Yûsuke Kishi, Belfond Noir, 24 €

jeudi 19 mars 2020

Roman. Et si le mal arrivait ?


 Dans « Et le mal viendra » de Jérôme Camut et Nathalie Hug qui vient de sortir en poche chez Pocket et qui est disponible en version numérique sur le site de Fleuve Noir on retrouve deux des protagonistes de leur précédent thriller, « Islanova ». Julian Stark, le flic et Morgan Scali, le terroriste. Le récit se déroule avant et après les événements racontés dans « Islanova », roman lui aussi disponible en version numérique.

Au début du roman, Scali, traumatisé par la mort de sa femme dans l’attentat du Bataclan, a tout plaqué. Il vient d’arriver dans une réserve au Congo. Il va utiliser sa science des drones pour tenter de mettre fin au braconnage. Il s’enfonce dans la forêt et se retrouve nez à nez avec un silverback, un gorille, mâle dominant à dos argenté. Les scènes dans la jungle sont comme toujours avec les Camug d’une vérité criante. On s’y croit. Comme on sent les odeurs immondes des bidonvilles qui ouvrent les yeux de Scali. En Afrique, des milliers d’enfants meurent tous les jours en raison de l’eau impure. Il faut changer cette fatalité. Il essaiera en douceur.

Puis de façon plus directive, comme pour donner un électrochoc à l’Occident opulent.

Le récit va de l’Afrique à New York en passant par l’Allemagne et bien sûr l’île d’Oléron. Les auteurs, sans justifier la dérive de Morgan Scali, ont tenté de comprendre comment on peut basculer dans des actions extrêmes. Comment, aussi, on entraîne des hommes et femmes derrière soi. Bref, comme l’expliquent Jérôme Camut et Nathalie Hug « imaginer le parcours d’un humaniste qui finira par prendre les armes pour imposer ses idées. » En cette période de confinement et de pandémie, ces deux romans qui peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre dressent le constat d’une société de plus en plus individualiste. Espérons que l’épreuve que le pays (le monde…) traverse actuellement fera un tout petit peu avancer les choses dans ces domaines si précieux de la solidarité, de l’entraide et du partage des richesses. Sinon, effectivement, « Le mal viendra… »

« Et le mal viendra » de Jérôme Camut et Nathalie Hug, Pocket, 8,70 €, disponible en version numérique.




jeudi 31 mai 2012

Billet - Candidats aux législatives et affiches improbables


Vous étiez un peu déçu, l'élection présidentielle, en dehors de Jacques Cheminade, manquait d'originalité. Vous pourrez vous rattraper avec les législatives.

Des milliers de candidats et parmi eux quelques perles. Un site, LOLgislatives 2012 répertorie les affiches les plus décalées. Près de chez nous, en Ariège, la pulpeuse Céline Bara a déjà fait le buzz. Ancienne star du porno, elle regarde l'électeur droit dans les yeux. Lequel (la gent masculine en particulier) aurait plutôt tendance à loucher sur une autre partie de son anatomie parfaitement mise en valeur sur l'affiche...

Pierre Guiraud, lui, n'en est pas à son coup d'essai. Mais cette fois, il a pu se présenter à Lodève dans l'Héraut sous son nom de scène : Pierrot le Zygo. Son emblème, un âne car Pierrot est « têtu comme une mule ! »

Le site LOLgislatives a déniché ces candidats improbables grâce à ses nombreux contributeurs. Philippe Gautry, « candidat loyal » se met en scène tel un James Bond en action avec silhouette féminine sur fond d'Assemblée nationale. Gregory Berthault, écologiste, pose tout sourire avec... un furet dans les bras.

Il y a aussi ceux qui ont un patronyme difficile à porter. Un candidat socialiste nommé Podevyn, prémonitoire même s'il ne se présente pas à Marseille ? L'herbe n'est pas plus verte à l'UMP, Jack-Yves Bohbot brigue un poste de député à Paris.

Martine Croquette, Florence Perdu, Jean-Paul Mordefroid, Annie Fouet... Vous êtes prié de voter, pas de rire bêtement dans l'isoloir !

(Chronique "ça bruisse sur le net" parue ce jeudi matin à la dernière page de l'Indépendant) 

samedi 25 août 2007

BD - Obscurantisme maladif

Le Mal étend son emprise sur le pays. Le Mal c'est une maladie venue du fond des temps et qui provoque dans cette France rurale contemporaine, un regain de croyance et de fanatisme. Le Mal provoque la perte des mains, des pieds ou du nez. Des lépreux de plus en nombreux, comme les scouts militarisés, imposant un ordre totalitaire dans certains villages. 

Dans cette atmosphère délétère, le héros tente de restaurer une vieille bâtisse dans le village de Pont-Saint-Esprit. Il assiste impuissant et prudent au déchaînement de violence découlant de ces événements troubles. Il entretient une relation très physique avec une belle et mystérieuse rousse. Il croise également une vieille femme qui vit dans les bois en compagnie d'une vingtaine de chats. Considérée par les villageois comme étant une sorcière, ils vont brûler sa masure avec tous les animaux enfermés à l'intérieur. Devenue véritablement folle, elle racontera son drame et choisira la mort en maudissant tout le monde.

Scénario très intrigant de Py, illustré par Houot. Cet ancien professeur a débuté sa carrière sur le tard. Dans un style ressemblant parfois à Dethorey, il restitue à merveille le climat de haine et de suspicion sévissant dans le village. 

("Le Mal", Glénat, 12,50 €)