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jeudi 8 mars 2018

Livres de poche : la sélection du week-end

Les lois du ciel


Les enfants d’une classe de CP, partent pour deux jours d’excursion en forêt. Aucun n’en reviendra. Parents d’élèves et instituteurs sont à leurs côtés. Mais pour les enfants, le froid, la faim, l’obscurité, un simple grincement deviennent le terreau de l’imagination. Bientôt la terreur s’insinue au cœur de l’équipée. Les barrières entre le monde des contes et la réalité s’effritent, jusqu’à ce que l’impensable se produise. Un polar à la limite du fantastique signé Grégoire Courtois.
➤ «Les lois du ciel», Folio Policier, 6,60 €

Vostok

Vingt ans après la fermeture d’une base en Antarctique, un groupe d’hommes et de femmes y atterrit et vont réchauffer le corps gelé de Vostok, réveiller ses fantômes.
Situé dans le même futur qu’Anamnèse de Lady Star, Vostok de Laurent Kloetzer narre l’incroyable aventure d’une très jeune femme, Leonora, condamnée à laisser les derniers vestiges de son enfance dans le grand désert blanc.
➤ «Vostok", Folio SF, 8,30 €

lundi 13 mars 2017

Livres de poche : de l’inédit à petit prix



Bastien Regnault part à la recherche de Diane, sa sœur jumelle, dont la famille n’a plus de nouvelles depuis plusieurs mois. Des indices convergents le mènent très vite à la Défense. Le quartier d’affaires, chargé d’histoire, va, petit à petit, se dévoiler à lui, lui révé- lant un monde inconnu et souterrain, où, semble-t-il, officie une mystérieuse et très ancienne société secrète : la Panse. Après Le casse du continuum, Léo Henry poursuit, avec La Panse, son exploration des genres dits « populaires ». Il propose cette fois un thriller d’infiltration lovecraftien ancré dans l’ici et maintenant.
➤ « La panse », Folio SF, 8,20 €



De Primo Levi, chacun connaît l’inoubliable récit qu’il écrivit à son retour d’Auschwitz. Des souvenirs du lager, il sera peu question ici, mais bien plutôt du jeune garçon qu’il était en y entrant. D’une enfance timide et bourgeoise, à Turin, de la chimie qui fut sa première passion (et son autre métier), des livres, de l’amitié, d’un parcours scolaire soumis aux lois fascistes, des premiers émois amoureux, de la montagne et du goût du risque – témoignage rare, pré- cis et pudique de celui qui devint, malgré l’horreur et à travers elle, « un homme ».
➤ « Moi qui vous parle, entretien avec Primo Levi », Pocket, 6,30 €



Nouvel an tragique à Cologne. Des centaines d’Allemandes sont agressées. Une riche Iranienne, dont la fille compte parmi les victimes, charge Kali Grant et son jumeau Odys de découvrir la vérité… L’enquête traverse une Europe menacée et déchirée par l’extrême droite. En suivant la piste des réfugiés, Kali ira jusqu’à Mossoul. Dans cette ville tombée aux mains de Daech, une jeune Yézidie est sur le point de connaître un sort tragique. Pour la libérer, Kali monte une opération commando extrêmement périlleuse…
➤ « Opération Mossoul », Le Livre de Poche, 7,60 €

lundi 10 août 2015

SF - La fabrique des Dieux selon Serge Brussolo

Lâchez trois petits dieux sur une planète déserte, mettez-les au travail et vous obtenez un roman de science-fiction foisonnant signé Serge Brussolo, un maître du genre.


Sans limite. Les romans de Serge Brussolo, notamment de science-fiction semblent totalement sans limite. Son imagination féconde ne cesse d'élaborer mondes, peuples, planètes, sociétés et même religions. Il s'était fait un peu rare dans son domaine de prédilection pour explorer d'autres genres comme le roman historique ou le fantastique pour adolescentes (Peggy Sue). Il marque son retour dans une collection de référence : Folio SF. En plus de la réédition de ses œuvres majeures parues en « Présence du futur », il propose des romans inédits. « Frontière barbare » en 2013 et la suite cette année, « Anges de fer, Paradis d'acier ». La religion est au centre de ce roman un peu déroutant au début, mais très cohérent dès que les personnages principaux arrivent sur la planète Almoha.
David Sarella, exovétérinaire, est toujours au service du pape Nothanos III. La religion dominante a du plomb dans l'aile. Les révolutionnaires et dissidents mènent une guerre sans merci. Replié dans une forteresse craquelante, David est chargé d'alimenter les défenses aériennes en munitions. Cela donne une ouverture digne de meilleures attaques aériennes.
Le héros, vieillard dans un corps jeune, ne se console pas de la perte de sa femme. Il a tout fait pour la faire revenir à la vie. En vain. Sa situation change quand le pape (un clone du précédent) l'envoie dans un pénitencier délivrer trois détenus. Pas n'importe qui. Ce sont trois Dieux, neutralisés depuis des siècles, mais qui pourraient de nouveau être utile en cette période trouble de guerre de religion. Le roman prend alors toute son ampleur.

Un monde à créer
Une fois sa mission évasion terminée, David, accompagné de sa fille, une redoutable guerrière, vogue vers la planète Almoha. Une boule sans la moindre vie. Mais c'est là que les dieux pourront être utiles. Ils auront une semaine pour rendre Almoha fertile et vivable. Sept jours pour fabriquer un paradis destiné à accueillir les religieux persécutés sur terre. Dans le trio, David apprécie particulièrement Anatalia : « une adolescente aux cheveux roux, à la peau très blanche. Sa beauté surannée évoquait les portraits féminins de l'époque victorienne. » Ces jeunes Dieux, aux pouvoirs immenses, semblent étonnés de leur mission. Mais ils acceptent de se mettre au service du pape (un paradoxe complet).
Comme ils ont carte blanche, les trois mondes qu'ils créent chacun de leur côté est assez déroutante. Anatalia a une vision très enfantine du paradis habité par des moutons, « grosses pelotes d'une laine dont les couleurs changeaient toutes les deux minutes. Ils ne bêlaient pas produisaient à intervalles réguliers, une sonnerie téléphonique des plus incongrues. » Et tout le reste est à l'avenant, entre loufoquerie et délire cauchemardesque. Car il y a aussi quelques animaux nuisibles dans cette jeune planète comme des lions méduses ou des moustiques dont la piqûre provoque l'explosion du corps. Rapidement hors de contrôle, les dieux n'en font qu'à leur tête et réclament des sacrifices humains. Comme si le sang frais servait d'engrais à la terre depuis peu féconde de la planète.
Sous couvert d'aventures spatiales, Serge Brussolo signe une réflexion sur les dérives des religions. Entre dieux virtuels et réels, les exigences sont parfois contradictoires. Mais le clergé restera toujours le grand gagnant de l'abrutissement des masses. Même quand le grand subterfuge (la véritable grande originalité du roman) est découvert par David. Une histoire sans temps mort, avec quantité de rebondissements comme cet extraordinaire conteur sait si bien truffer ses textes jamais insipides.

« Anges de fer, paradis d'acier » de Serge Brussolo, Folio SF, 8 €


dimanche 17 octobre 2010

Science-fiction - Starfish et Canisse préfigurent les océans du futur

Ce n'est pas la femme mais la mer qui est l'avenir de l'homme. Deux romans de SF se déroulant sur et sous les océans nous le démontrent.


La science-fiction a toujours été un excellent moyen pour quitter la morne grisaille du quotidien et s'évader vers des mondes imaginaires et merveilleux. L'espace, l'infini... Il existe pourtant un lieu qui y ressemble et est presque à notre portée : le fond des océans. « Starfish », roman du canadien Peter Watts se déroule dans une station posée au fond des abysses. « Canisse », récit d'Olivier Bleys, nous fait découvrir cette planète entièrement recouverte d'eau et peuplée de créature aquatiques gigantesques. Deux mondes à découvrir en plongeant au cœur de ces deux romans.

Stations abyssales

Dans un avenir proche, la crise de l'énergie a poussé des multinationales à récupérer l'énergie géothermique s'échappant de failles au fond des océans. Si la surface du globe peut encore s'éclairer et se chauffer, c'est grâce à ces centrales posées à des milliers de mètres de profondeur. Et pour les entretenir, il faut du personnel très qualifié, modifié génétiquement pour sortir dans ces eaux glacées sous une pression titanesque. Première opération, l'ablation d'un poumon remplacée par un appareillage permettant de respirer sous l'eau, tel un poisson. Le port de lentilles spéciales permet d'y voir dans le noir. Les ouvriers se transforment en hommes amphibies, coupés du monde. Des équipes de six, qui sont également le prétexte à des expériences sur les rapports humains. Car ce ne sont pas véritablement des volontaires qui descendent au fond. Tous sont des névrosés, présentant une psychologie déviante.

Ce huis-clos au cœur des abysses est magistralement mené par Peter Watts, auteur canadien, biologiste marin de formation. Le personnage principal est Lenie Clarke, une jeune femme à la double personnalité. Elle devra côtoyer pédophile, violeur, tabasseur et serial-killer. Totalement autonomes, ils vont aller de surprise en surprise, de plus en plus attirés par l'extérieur, y trouvant un certain bonheur à vivre au milieu des poissons des profondeurs, gigantesques, toujours affamés, mais si fragiles. « Des dents comme des cimeterres se referment sur son épaule. Clarke se retrouve face à une tête de cinquante centimètres de large recouverte d'écailles noires. » Sa collègue va aller à sa rescousse « Ballard le met en pièces, à main nues. Les dents en stalactites de glace se fendent et se brisent. » En lisant ce roman, on est sans cesse entre l'horreur de l'âme humaine et les beautés des profondeurs glacées.

La chasse au mégathalos

Olivier Bleys, dans un roman inédit publié dans la collection Folio SF qui fête ce mois-ci ses 10 ans, s'intéresse également au milieu aquatique. Mais il fait quitter la Terre à son héros, Xhan, un garde-pêche à la retraite, pour rejoindre Canisse, la planète qui donne son nom au livre. Canisse est entièrement recouverte d'océans. Dans ces eaux vivraient des mégathalos, les plus gros poissons du monde. Xhan est sceptique avant de découvrir l'œil d'une de ces créatures dans un hangar, « c'était un genre de globe immense, de sphère démesurée. Elle n'était pas ronde mais un peu aplatie, comme affaissée sous son propre poids qu'on devinait considérable. » Un œil de bébé, de « 28 mètres de diamètre » lui explique son contact. « Les doyens de l'espèce, à ce que l'on dit, dépassent la centaine de kilomètres. » Bien évidemment Xhan accepte de partir en expédition, rêvant secrètement de capturer ce qui serait son plus beau trophée. Mais la vie sur Canisse se révèlera très compliquée et au moment de la confrontation avec la bête, rien ne se déroulera comme prévu. Olivier Bleys, dont c'est la première incursion dans la science-fiction, signe un roman flamboyant, plein d'action et de magie, au final déconcertant et philosophique, dépassant largement la simple exploration d'une planète vierge.

« Starfish » de Peter Watts, Fleuve Noir, 22 €

« Canisse » d'Olivier Bleys, Folio SF, 5,60 €

samedi 1 juillet 2006

Roman - SF - Notre passé fout le camp

Andrew Wiener joue avec deux réalités parallèles pour donner encore plus de relief à son histoire de détective privé du futur. 

Amateurs d’histoires alambiquées, ce roman de science-fiction inédit d’Andrew Wiener devrait totalement assouvir votre vice. Cela débute comme un polar américain classique. Joe Kay est détective privé. Blasé, pas très vaillant, il s’est spécialisé dans la recherche des personnes disparues. Sa ténacité et son opiniâtreté font qu’il est devenu au fil des affaires le meilleur dans son secteur d’activité. Quand Victor Lazare, avocat, pénètre dans son bureau pour lui demander de retrouver Walter Hertz, simple cadre aux archives municipales, Kay accepte et, tel un fauve reniflant la piste fraîche d’un animal, il va rapidement plonger dans le passé du disparu.
 A priori, Lazare agit pour le compte de la femme de Hertz. Ce dernier aurait filé après avoir rencontré une autre femme, Marcia Tromb, une peintre. Or, dans ce futur très aseptisé décrit par Andrew Weiner, les artistes ont très mauvaise presse. Accusés de propager des idées subversives, ils ont rarement l’occasion de s’exprimer librement.

Disparition inéluctable
 Les doutes de Kay vont naître quand Marcia va lui prétendre mordicus que Hertz n’est pas marié. Sa femme ne serait qu’une actrice embauchée pour donner le change. En se penchant sur le passé de Hertz, Kay va réaliser que toutes les traces de l’existence de l’archiviste sont en train de s’effacer. Les personnes l’ayant connu vont lentement mais sûrement disparaître. Hertz est en train de s’évanouir. Seule la mémoire de Kay va le pousser à prolonger son enquête. Mais pourquoi retrouver cet homme puisque même le commanditaire semble n’avoir jamais existé ? Un cauchemar ? Non, la découverte par Kay que sa réalité n’est peut-être qu’une vaste mise en scène. Et il fait de plus en plus attention aux graffitis ornant les murs de la ville. Des appels à la révolte ou à une certaine prise de conscience comme « franchis la ligne », « la réalité n’est que temporaire » ou « rendez-vous au mur ». Pour tenter de comprendre ce qui lui arrive, il entre en contact avec les jeunes taggueurs. Ces derniers, se cachant dans les tunnels désaffectés du métro, lui expliquent que, régulièrement, les autorités effacent la mémoire de certains habitants et les déportent hors de la ville. Kay, très sceptique au début, finira finalement par accepter ce fait quand il lui sera impossible de franchir un pont. Au-delà d’une certaine limite, il perd connaissance, comme plongé dans un brouillard noir et dense, incapable d’agir mais surtout de se souvenir de son identité.

On reprend les mêmes…
C’est sur cette scène que s’achève la première partie assez ténébreuse de l’histoire. Nouveau début avec l’entrée en scène de Joseph Kaminsky, le meilleur limier de la ville. Un certain Victor Lazare lui demande de retrouver sa femme, disparue depuis quelques jours. Le lecteur a l’impression de revoir le même film mais avec un nouveau décor et des acteurs différents.
 Le détective, lui, ayant de vagues souvenirs de la précédente affaire, se pose de plus en plus de questions sur son monde. Ne serait-il pas un simple jouet dans les mains de savants fous à la recherche de cobayes dociles ? En toile de fond de ce roman déroutant, il y a l’interprétation des rêves. Mais est-ce véritablement des rêves ? Pourquoi pas des réminiscences de réalités parallèles ou de vies antérieures ? Andrew Wiener semble prendre beaucoup de plaisir à décrire la dérive de son héros, de plus en plus dépassé, de plus en plus individualiste, de plus en plus humain, tout simplement…

« Boulevard des disparus », Andrew Weiner, Folio SF, 7 €