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samedi 18 janvier 2025

BD - La Marne en 1918, première véritable bataille de chars

Nouvel opus de la collection lancée par Glénat retraçant « Les grandes batailles de chars ». C’est à l’origine de ce type de combat que Brugeas et Bianchini (scénario et dessin) convient le lecteur amateur de faits militaires et de mécanique. Alors que les poilus meurent par milliers dans les tranchées, les gradés tentent de trouver des solutions pour enfoncer les lignes ennemies.

Les blindés (avec l’aviation), font leur première apparition. Lourds, fragiles, peu maniables, ils ne pèsent pas sur les combats. Jusqu’à l’apparition, début 1918, du char Renault FT. Un conducteur, un mitrailleur, une tourelle qui pivote à 360 degrés, des chenilles capables de franchir des tranchées : ces engins vont peser sur les ultimes attaques allemandes.

Les chars vont participer à la défense des positions des alliés, puis servir de pointe acérée pour lancer des contre-attaques payantes. Pour raconter le parcours de cette machine révolutionnaire, qui a inspiré tous les autres blindés, les auteurs se penchent sur le parcours d’un officier français, mécanicien, concepteur dans les usines Renault du FT et ensuite courageux combattant de la bataille de la Marne.

C’est très patriotique, un peu fleur bleue mais cela illustre parfaitement le fonctionnement de ces équipages, véritables cobayes et indirectement inventeurs de la guerre moderne.
« Les grandes batailles de char : la Marne », Glénat, 64 pages, 15,50 €

dimanche 16 janvier 2022

BD - Monstre d’acier


Les amateurs de technologie et d’histoire militaire adorent cette série imaginée par Pécau. Dans Machines de guerre, il raconte comment des ingénieurs mettent au point des chars de légende. Nouvelle livraison (dessinée par Mavric), avec l’histoire courte mais très meurtrière du Loup Gris, le plus gros tank jamais construit. 


Il existait deux prototypes mis au point pas les Nazis. 188 tonnes de fer et d’acier et une puissance d feu redoutable. Il faudra le courage d’une combattante soviétique (d’après la BD), pour arrêter ce monstre de métal. 

« Machines de guerre : le Loup gris », Delcourt, 15,50 €

dimanche 19 janvier 2014

Roman - Andréï Makine écrit sur un soldat oublié

La guerre de Jean-Claude Servan-Schreiber a duré 6 ans. De la débâcle à la Libération, parcours d'un Français d'exception sous la plume d'Andréï Makine.

Tout commence après la publication du livre « Cette France qu'on oublie d'aimer ». Dans cet essai, Andréï Makine, Russe écrivant en français, s'indigne de la perte de certains repères dans son pays d'adoption. Dans tout le courrier reçu, Andréï Makine remarque la lettre de Jean-Claude Servan-Schreiber, 88 ans, «
 médaille militaire à Dunkerque en 1940, débarqué le 16 août 1944 à La Nartelle à la tête de mon peloton de chars et terminé en Bavière à la frontière autrichienne en mai 1945. » Le lecteur invite l'écrivain à partager un whisky et termine sa missive par cette formule : « Je suis petit-fils de juifs allemands immigrés en 1877, et fier de m'être battu pour mon beau pays. » Cette rencontre a eu lieu. Le courant est passé entre les deux hommes. Ce livre en est la plus belle preuve. Le lieutenant Schreiber a tout du personnage de roman. A peine âgé de 20 ans, il est aux premières loges quand les Allemands foncent sur la France. Il se battra, risquera souvent sa vie pour tenter de faire passer les ordres d'unités en unités. Sur sa moto, il sillonne le front, passant parfois derrière les lignes ennemies. Il ne sera que blessé alors que nombre de ses compagnons d'armes perdront la vie.

Antisémitisme
Arrive alors l'événement qui va bouleverser sa vie. Converti au catholicisme mais d'origine juive, il est exclu de l'armée française. Une injustice qui le poussera à quitter le pays et rejoindre les forces libres en Afrique du Nord, après un long passage en prison en Espagne. Ensuite il libérera ce pays qu'il aime tant.
Entre le vieil homme et l'écrivain, une complicité s'instaure. Et le romancier de trouver trop injuste que cet homme, qui s'est battu durant 6 années, tombe dans l'oubli. Il lui glisse l'idée de raconter sa guerre, sa vie. Une bonne partie du livre raconte les difficultés quasi insurmontables qu'ils doivent affronter pour que le livre soit édité. Dans ces années 2000, la vie d'un soldat ne semble plus intéresser personne. D'un patriote encore moins. Et quand enfin l'autobiographie du Lieutenant Schreiber est disponible en librairie, c'est pour passer totalement inaperçue entre des romans estivaux et les considérations footballistiques de la coupe du Monde...
Paradoxalement, c'est Andréï Makine qui vit le plus mal cet échec. Il ne supporte pas cette indifférence. Et c'est certainement pour cela qu'il a décidé de le raconter dans ce livre. L'occasion de donner une nouvelle fois la parole au lieutenant Schreiber si clairvoyant quand il parle de la guerre : « La guerre est un sacré condensé du monde. La mort, l'instinct de survie, la haine, l'amour, la chair, l'esprit – le soldat a la chance de sonder tout cela jusqu'au fond et en très peu de temps. Et s'il n'est pas idiot, il apprend des choses essentielles ! » Encore une fois, merci à Andréï Makine de permettre à ce militaire français d'exception de sortir de l'oubli. Que ces leçons ne se perdent jamais dans les méandres de l'édition.
Michel Litout

« Le pays du lieutenant Schreiber », Andréï Makine, Grasset, 17 €