Noël Herpe, historien du cinéma, réalise un catalogage du Fonds Max Douy déposé à l'Institut Jean Vigo de Perpignan.
Une lettre de Danielle Darrieux à la Continental ou le témoignage d’une ouvreuse de cinéma lors des séances d’interrogatoires menées à la Libération : les archives de Max Douy, léguées récemment à l’Institut Jean-Vigo, sont d’une richesse insoupçonnée. Noël Herpe, historien du cinéma, enseignant à Paris, écrivain et réalisateur, va les parcourir durant une semaine, faisant un premier travail de défrichage pour ensuite proposer dans un mémo un classement de ces pièces historiques.
L’idée de se plonger dans ces archives du cinéma français durant l’occupation vient de Ghislaine Gracieux. Cette productrice originaire de Perpignan a déjà travaillé avec Noël Herpe sur Clouzot. Ils ont en projet de réaliser un documentaire sur cette période si particulière dans le 7e art national. Or Max Douy, grand décorateur qui a notamment travaillé avec Claude Autant-Lara sur « La traversée de Paris », faisait partie du Comité de Libération du Cinéma Français et à ce titre a participé à de nombreux interrogatoires la Libération venue.
Une accusation ou une rumeur à vérifier, un rôle à préciser : beaucoup ont été inquiétés une fois l’envahisseur chassé. Souvent avec un non-lieu à la clé.
Le rôle de la Continental
Ce sont ces témoignages que Noël Herpe passe en revue. Un premier survol lui a permis de découvrir une lettre de Danielle Darrieux. « Elle y explique qu’elle veut bien tourner pour la Continental, la grande société de production française la plus collaborationniste, mais à la condition que le tournage se déroule en zone libre. »
« Les archives me permettent de replonger dans l’atmosphère de l’époque », explique Noël Herpe, lunettes rondes sur le nez pour défricher ces feuillets dactylographiés reliés par des trombones qui ont rouillé depuis des décennies. Une approche méthodique, avec mise en répertoire de toutes ses notes et photographies des documents les plus importants ou significatifs. Un travail qu’il compte prolonger avec d’autres documents, consultés ailleurs qu’à Perpignan, toujours avec ce projet de « Chroniques du cinéma français sous l’Occupation ». Avec sans doute la possibilité de « battre en brèche certaines légendes ».
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