vendredi 25 août 2017

Rentrée littéraire : Ras-le-bol urbain dans "La fuite" de Paul-Bernard Moracchini


Qui n’a pas rêvé un jour de tout plaquer et de fuir cette vie stressante moderne ? Oublier voiture, appartement, boulot, famille et se retirer tel un ermite au plus profond de la montagne. Le narrateur de ce premier roman de Paul-Bernard Moracchini a osé. On suit sa « Fuite » de la réalité insupportable. Son arrivée en train dans cette région reculée, qui a des airs de Pyrénées. Dans un bar de village, il croit de nouveau pouvoir supporter les gens. Erreur. « Plus je fuis et plus j’ai besoin de fuir plus loin encore. Mon seuil de tolérance envers mes semblables et au plus bas. Il ne s’agit plus de quitter le quotidien morne d’un carcan social, c’est au-delà...» Le récit se poursuit, raconte la progression dans la montagne, la forêt, pour rejoindre une cabane de chasseur perdue dans les bois.

Plus de présence humaine, juste un chien recueilli en chemin et la faune sauvage. Une thérapie efficace : « La boule de fiel qui roulait au creux de ma panse quelques semaines auparavant, se résorba. Je vivais en bon sauvage oublié de mondes que rien ne semblait vouloir me rappeler ». La suite est un peu plus compliquée. Vivre est aisé, survivre moins évident.

La solitude est aussi une épreuve qu’il est parfois difficile de surmonter sans tomber dans la folie. Un roman initiatique fort et prenant d’une voix survivaliste singulière. 

➤ « La fuite » de Paul-Bernard Moracchini, Buchet Chastel, 14 €

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