jeudi 1 septembre 2016

Rentrée littéraire : Petits désagréments et gros poissons chez le "Capitaine Frites"

L'Afrique est parfois folklorique. Celle du « Capitaine frites » d'Arnaud Le Guilcher est au-delà des clichés.

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Quand une femme vous pourrit la vie, divorcer n'est pas toujours la meilleure solution. Arthur Chevillard plaque tout pour fuir sa Morgane et quand on lui propose un boulot dans un pays africain, il signe. Arthur débarque à Yabaranga, capitale du Konghia, pays pauvre placé sous la coupe d'un président, élu à vie. Le job d'Arthur a tout du gag. Ce spécialiste en poissons (c'est comme ça qu'il a rencontré Morgane) doit étudier la possibilité d'implanter une variété de poisson amazonienne dans les rivières locales.
Après plusieurs mois à vivre aux frais de l'Etat, le feu vert est donné et un Indien d'Amazonie débarque avec deux spécimens de pirarucus. Les ennuis débutent pour Arthur, obligé de travailler. Heureusement, il y a Fée-Morgane, une beauté locale « Fée-Morgane et moi on a joué au docteur pendant deux jours et deux nuits. J'avais l'impression de bâfrer dix-neuf parts de gâteaux après une interminable grève de la faim. » Langage imagé pour cet auteur qui a certainement beaucoup lu San-Antonio.
On retrouve « l'esprit Dard » dans les titres de chapitres (« Guère épais », « Président ciel » ou le très local « A boubou de nerfs »). L'humour est omniprésent. Même si parfois on devine un peu de désespoir dans la vie décousue d'Arthur. Et ce n'est qu'un début. Quand sa femme débarque à Yarabanga, c'est immédiatement la guerre totale. Une Morgane très remontée et suffisamment persuasive pour lui chiper sa Fée-Morgane. Le voilà en pleine guérilla féminine et obligé de faire ceinture. L'occasion pour l'auteur de faire cette comparaison culte : « A ce tarif, je ne me laisse plus que quelques semaines avant de me frotter aux arbres... Si je veux pas être papa de petits arbustes, j'espère que les platanes du coin portent des stérilets. » Arnaud Le Guilcher a l'imagination débridée et excessive. Reste à savoir si les poissons amazoniens vont supporter le marigot africain, eux qui ont la réputation de ne pas avoir peur des piranhas.
« Capitaine frites » d'Arnaud Le Guilcher, Robert Laffont, 18€ (le précédent roman d'Arnaud Le Guilcher, « Ric-Rac », sort en poche chez Pocket le 1er septembre)

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