vendredi 16 mai 2014

Cinéma : La santé insolente des comédies françaises

Après « Supercondriaque » et « Les trois frères », d'autres comédies attirent les foules.

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Le millésime 2014 sera une excellente cuvée pour le cinéma français. La moitié de l’année n’est pas encore écoulée et plusieurs films remportent un incroyable succès. Après le retour attendu et gagnant des Inconnus dans la suite des « Trois frères », Dany Boom a frappé un grand coup avec son « Supercondriaque ». Sans atteindre le niveau des « Ch’tis », la barre des 5 millions d’entrées a facilement été passée.


A côté de ces succès prévisibles, la grosse surprise de ces trois dernières semaines : « Qu’est-ce qu’on a fait au bon Dieu ? » de Philippe De Chauveron a aussi dépassé les 5 millions d’entrées. Mais à la différence du film de Dany Boom, il se maintient en tête de la course, même face aux grosses productions américaines. A ce rythme, les producteurs peuvent envisager de doubler la mise et frôler les 10 millions. Pourtant le scénario est on ne peut plus risqué. Mettre en vedette une famille française catholique de droite, obligée de voir ses filles se marier avec des immigrés en cette période de repli communautaire, c’est marcher sur des braises. La justesse des dialogues, l’excellence des acteurs et la multitude de gags transforme le pari en jackpot. Claude et Marie Verneuil (Christian Clavier et Chantal Lauby) ont quatre filles. La première épouse un avocat musulman d’origine algérienne, la seconde un entrepreneur juif et la troisième un banquier chinois. Pour ces Français de souche, traditionalistes et provinciaux, la pilule est difficile à avaler. Ils revivent quand leur cadette, Laure (Elodie Fontan), leur annonce son intention de se marier avec Charles, comédien mais fervent catholique. Le détail que Laure n’ose pas avouer immédiatement c’est que Charles (Noom Diawara) et noir d’origine ivoirienne. Les Verneuil vont mériter encore plus le surnom de « famille Benetton » dans la bourgeoisie de Chinon.
Les deux pères
Le ressort comique réside dans les clashs incessants entre les quatre gendres, alimentés par la mauvaise foi crasse de beau-papa. Le film fait carrément œuvre de salubrité publique en se moquant du racisme. Ou plus exactement de tous les racismes. Car aucune des communautés n’est épargnée par les scénaristes. Christian Clavier, après quelques errements, excelle à nouveau dans ce rôle sur mesure. Il bénéficie en plus de l’apport comique de son double de couleur, le père de Charles, interprété par Pascal N’Zonzi, hilarant dans son personnage de patriarche africain très à cheval sur les principes.
Dans le sillage de « Qu’est-ce qu’on a fait au bon dieu », d’autres comédies remportent un beau succès comme « Babysitting » ou « Barbecue » toujours à l’affiche.
Et devraient surfer sur la vague « Amour sur place ou à emporter » d’Amelle Chahbi (où l’on retrouve Noom Diawara) le 28 mai et « Les vacances du Petit Nicolas » de Laurent Tirard début juillet.
Bref, la France est en crise... de rire.


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