mardi 1 avril 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Tabou, Tintin

Tintin, Hergé, moulinsart, procès, droits, milou
Pas touche à la houppette ! Tintin, tel le dieu de la bande dessinée moderne, est devenu quasiment intouchable. Hergé, avant de mourir, a clairement dit qu'il ne voulait pas que son personnage lui survive. Sa veuve, Fanny, en fait encore plus. La moindre case extraite des albums est considérée comme une œuvre d'art, il est donc interdit de la reproduire sans l'autorisation de la fondation chargée de veiller sur l'héritage. Les avocats des éditions Moulinsart sont sollicités au moindre dérapage.
Dernier exemple en date un blog intitulé "Le petit XXIe", résumant l'actualité forte du jour en une seule image tirée des aventures du journaliste belge. Une idée pas vraiment novatrice, les animateurs du blog, journalistes à Libération, se contentent de prolonger au quotidien le numéro historique paru au lendemain de la mort d'Hergé (le 3 mars 1983), uniquement illustré de dessins du maître de la Ligne Claire.
Si les éditions Moulinsart sont dans leur bon droit, elles ont une nouvelle fois énervé les fans du petit reporter avec un jusqu'au-boutisme quasiment intégriste. Tintin, de héros contemporain, semble se figer dans un carcan passéiste de plus en plus rigide. Là où les majors américaines autorisent les fans à utiliser les images des super-héros (du moment que ce n'est pas pour les dénigrer), Moulinsart bloque toute initiative, même positive.
Cela n'augure rien de bon pour la parution, en 2052, d'un possible nouveau Tintin, une année avant que les droits patrimoniaux ne tombent dans le domaine public.
Chronique "De choses et d'autres" parue lundi en dernière page de l'Indépendant. 

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