jeudi 17 avril 2014

Cinéma : La belle et les toiles du film "The Best Offer"

L'art et l'amour s'imbriquent à l'unisson dans The Best Offer, film italien de Giuseppe Tornatore.

best offer, italie, tornatore
Brillant commissaire-priseur depuis des décennies, Virgil Oldman mène une vie quasi monacale. Seul l’art l’intéresse. Cet expert, capable de déceler d’un simple coup d’œil une imitation d’un original ne supporte plus le contact humain. Dans sa vaste maison, silencieuse et déserte, il a une armoire remplie de gants de toutes sortes. Jamais il n’en sort sans avoir auparavant protégé ses mains.


Les dix premières minutes du film de Giuseppe Tornatore montrent le quotidien de ce sexagénaire interprété par un Geoffrey Rush distingué et distant. À vrai dire, il n’est pas très sympathique. Il donne des ordres tranchants à son personnel, maltraite ses assistants, particulièrement les femmes.
Les femmes, il ne peut les voir qu’en peinture. Au propre. Derrière son armoire à gants, il a dissimulé l’entrée secrète de sa salle coffre-fort dans laquelle il accumule les chefs-d’œuvre. Des dizaines de toiles, exclusivement des portraits féminins d’une valeur inestimable.

Automate et faussaire
Ce n’est qu’une fois ce décor planté qu’intervient la mystérieuse Claire Ibbetson (Sylvia Hoeks) et que le film entraîne le spectateur dans un suspense digne des meilleurs thrillers. Mais tout en parlant d’art. Claire veut une estimation des meubles et œuvres d’art stockés dans sa villa. Cette jeune orpheline refuse de sortir de chez elle. Agoraphobe, elle reste cloîtrée dans sa chambre depuis près de 10 ans.
Virgil, intrigué, accepte de se déplacer. En découvrant un engrenage dans la cave, il flaire la trouvaille d’exception. Malgré les sautes d’humeur de la jeune fille, il insiste, notamment pour récupérer d’autres pièces de ce qui pourrait être les restes d’un automate de Vaucanson. Il confie les rouages à un jeune virtuose de la mécanique, Robert (Jim Sturgess). Virgil, tout en rêvant de l’automate, se passionne surtout pour la jeune propriétaire dont il n’a toujours pas vu le visage. Une obsession qui va tourner à l’amour fou. Il tente de la séduire, mais n’a aucune expérience. Il va demander des conseils à Robert, beau gosse qui collectionne les conquêtes. Un vieil homme sans expérience, une jeune femme timide à l’excès : l’histoire d’amour est improbable. Mais tel un dresseur qui apprivoise une bête sauvage, Virgil va gagner la confiance de Claire et même tenter de la soigner.
Loin de n'être qu'une histoire d’amour compliquée, le film de Giuseppe Tornatore parle aussi de contrefaçon et de l’art des faussaires. Ils sont partout et ont souvent le dernier mot.

Aucun commentaire: