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samedi 8 septembre 2018

Joann Sfar en stock



Il est partout auraient constaté avec dégoût quelques nostalgiques d’une certaine époque, celle tombée dans les oubliettes de l’Histoire quand les lettres roussillonnaises brillaient à la capitale en la personne d’un certain Robert B. Joann Sfar, en cette rentrée littéraire 2018, est omniprésent. Mais qui peut s’en plaindre tant ses livres et BD sont de qualité, intelligents et distrayants. Un roman « Modèle vivant », le tome 8 de sa série vedette « Le chat du Rabbin », sans oublier le fantastique album « Aspirine » sorti en juin dernier. Sans oublier l’adaptation en cours de Petit vampire en série animée et son investissement dans la toute nouvelle « Ligue des auteurs professionnels », structure pour défendre le statut des auteurs mise à mal par les dernières mesures du ministère de la Culture (dirigé par une éditrice, le paradoxe...). Bref du Sfar en stock pour notre plus grand plaisir.

Dans « Modèle vivant », il revient longuement sur ses années aux beaux-arts. Quand il assistait aux cours de Jean-François Debord. Ce prof qui refusait de parler de « dessin anatomique » mais de « morphologie ». Un homme qui a compté dans sa formation, dont il regrette la disparition dans les équipes d’enseignement d’homme de cette stature. Il se souvient qu’à l’époque, «nous, les petits daims qui aimions plus que tout dessiner un visage, (...) on était vraiment ultraminoritaires ». Aujourd’hui Sfar dessine toujours au quotidien avec des modèles vivants. Il donne dans le roman le nom des jeunes femmes qui posent pour « interpréter » Zlabya, la femme du fils du Rabbin. Et de faire la comparaison entre femme, caresses, chat et dessinateur : « Je dis chat, entendez dessinateur ; j’évoque ce réconfort du dessin, au moment où l’on ressent la caresse de son modèle, même s’il est loin ou mort : on l’aime en son absence. » Il parle de lui, un peu de l’actualité, des femmes et de ses névroses de l’enfance. De l’autobio avec sans doute un embryon d’autofiction. Excellent, comme ses BD, lues par 80 % de femmes (information tirée de « Modèle vivant »).


Le nouveau chat du Rabbin devrait leur plaire vu qu’elles ont le premier rôle. Il y a Aline, catholique, blonde aux yeux bleus qui veut se convertir au judaïsme par amour de son fiancé Roger. Le fils du Rabbin refuse. Alors c’est Zlabya, sa femme, qui accepte de lui donner des cours. C’est une experte. Quand Aline lui demande si elle sera « capable de m’inculquer le mode de vie d’un primitif comme lui ? », la réponse fuse : « Disons que j’en ai un à la maison ». Deux femmes, trop simple pour Joann Sfar qui y rajoute un beau grain de sel, exactement un « petit panier aux amandes », pâtisserie oranaise, traduction littérale du prénom de Knidelette. Elle va tout faire pour ravir Roger à Aline. Dans cet imbroglio, le chat du Rabbin va régulièrement mettre son grain de sel, ne récoltant que coups et blessures. Mais il a l’habitude : les Humains n’aiment pas la vérité...

Deux bandes dessinées  


Le panorama des activités éditoriales de Joann Sfar ne serait pas complet si l’on ne parlait d’Aspirine, adolescente en pleine crise depuis 300 ans. Aspirine est une vampire qui traîne ses cheveux rouges dans un Paris qu’elle déteste de plus en plus. Elle vit avec sa sœur, Josacine, 23 ans, elle aussi vampire depuis 300 ans. Régulièrement elle se suicide en sautant dans la Seine du pont des arts. En vain : elle est immortelle. Son ennui va voler en éclat quand elle rencontre Ydgor, étudiant en philosophie comme elle et passionné de fantastique. Comme tout ado attardé, il rêve que quelque chose de véritablement magique arrive dans sa vie. La découverte de cette vampire sur les nerfs va lui permettre de s’affirmer en devenant son serviteur. Un beau ménage à trois, avec du sang, des beaux mecs massacrés, des gros cons massacrés, des professeurs pédants massacrés et un monstre issu de l’univers de Cthulhu. 

« Modèle vivant » de Joann Sfar, Albin Michel, 18 €
« Le chat du Rabbin » (tome 8), Dargaud, 13,99 €
« Aspirine » (tome 1), Rue de Sèvres, 16 €

mercredi 12 novembre 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES : Fautes professionnelles

A chaque métier sa faute professionnelle impardonnable. Celle qui vous discrédite complètement et annihile toute seconde chance. Parfois, elle est différente de ce qui semble évident.
Prenez un footballeur, par exemple. Pas un amateur mais un pro, de ceux qui gagnent des millions à chaque match. Ne croyez pas qu'il sera viré s'il marque contre son camp. Par contre, si par malheur il se coiffe normalement ou pire avec un peu d'élégance, cette faute de goût le mettra au ban de la société footballistique. Si, en plus, il parvient à formuler une phrase sans erreur d'accord avec des vrais mots du dictionnaire, alors il est bon pour Pôle emploi. Car depuis des années, mauvais goût capillaire et syntaxe approximative sont obligatoires pour mériter ce titre de footballeur.
Un homme politique perd-il toute crédibilité s'il ment à ses électeurs ? Non, ce petit jeu est autorisé (et même recommandé dans bien des cas). Le politique devient fautif au moment où il se fait prendre. Et encore, faut-il ensuite qu'il soit condamné.
top, modèle, mannequin, mode, couture, sourireChez les top-models qui défilent en ce moment pour les grands couturiers, ne croyez pas que manger un cassoulet et dix choux à la crème puisse leur porter tort. Par contre, si un seul de ces squelettes sur pattes avait la mauvaise idée de sourire, il serait lynché sur le champ par le public, ses collègues, les couturiers et les photographes…
Quant à moi, la faute professionnelle qui me pendait au bout du nez et qui aurait pu me mettre au placard pour de longues années je l'ai évitée, au terme d'un douloureux combat intérieur : ne pas parler une troisième fois d'affilée d'une certaine N…