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jeudi 29 août 2024

En vidéo, “N’avoue jamais”


Si la vengeance est un plat qui se mange froid, l’adultère est la sauce pimentée qui rendra le repas encore plus compliqué à digérer. N’avoue jamais, film d’Ivan Calbérac qui sort en DVD chez Wild Side, marque la 12e collaboration entre Sabine Azéma et André Dussollier.

20 ans après Tanguy, ils sont toujours mariés. Mais à plus de 70 ans, le mari découvre que son épouse l’a trompé… 40 ans plus tôt. Ancien militaire, à cheval sur les principes, il décide d’aller corriger son rival joué par Thierry Lhermitte. Mais l’arthrose et les rhumatismes ne font pas toujours bon ménage avec la vengeance. Une comédie enlevée, sur un 3e âge tonitruant et plein de principes.

On rit. Jaune parfois, mais on rit de ces déboires conjugaux à rebours.

jeudi 6 avril 2023

DVD et blu-ray - « Le torrent », film sur un enchaînement de mensonges

Persuadé qu’on va l’accuser du meurtre de sa femme, un mari s’enferre dans le mensonge entraînant sa fille dans une spirale infernale.

Si l’écriture cinématographique d’Anne le Ny pour ce film penche vers le thriller et le polar, c’est en réalité un drame familial qui est proposé aux spectateurs. Un peu comme un roman de Simenon, avec enchaînement de mensonges et situation de plus en plus inextricable. Une étude sociale des rapports familiaux plus qu’une enquête policière sur un possible féminicide.

Le torrent se déroule dans les Vosges. Des montagnes sombres et oppressantes. La jeune Lison (Capucine Valmary) vient de réussir son permis de conduire. Elle fait sa valise et va rejoindre son père Alexandre (José Garcia) qui vit avec sa nouvelle épouse Juliette (Ophélia Kolb) dans un luxueux chalet de montagne. Mais dans cette famille un peu éclatée, la communication passe mal. Lison se retrouve transformée en nounou pour son jeune demi-frère pendant que le père et sa jeune femme vont au théâtre. Lison en profite pour fouiner et découvre sur une clé USB les preuves de l’infidélité de Juliette.

Des photos qui déclenchent une dispute, Juliette quitte la maison et un enchaînement malheureux fait qu’elle se tue accidentellement en tombant dans un ravin. Alexandre panique. Il est persuadé que les gendarmes vont l’accuser de meurtre. Il décide de mettre sa fille dans la confidence et met au point un scénario pour faire croire à un bête accident. Mais c’est sans compter avec la sagacité de l’enquêtrice en chef et les doutes du père de la victime (André Dussolier).

Si le scénario manque un peu de peps, de rebondissements et de surprise, le film vaut surtout par sa grande finesse dans la description des rapports ambigus dans une famille recomposée. Comment une fille va tout faire pour protéger son père.

Regrettons que cette réalisation sorte en vidéo chez M6 dans une version minimaliste. Juste le film, pas le moindre bonus pour aller plus loin. Dommage.

mardi 11 janvier 2022

DVD - Attention au départ, sympathique galère ferroviaire

 

Souvenez-vous la joie des départs en vacances en train de nuit. Le film « Attention au départ ! » de Benjamin Euvrard agit un peu comme une madeleine pour ceux qui ont eu la chance de dormir dans une couchette, heureux de se réveiller en vacances loin de chez soi. 

Mais dans cette comédie qui vient de sortir en DVD chez M6 Vidéo, la nuit en question est très agitée. Normal, au moment du départ, les six enfants sont seuls dans le train, les deux adultes chargés de les accompagner restant sur le quai. Ces deux grands idiots sont interprétés par Jérôme Commandeur (père d’un des gamins) et André Dussollier (grand-père de deux autres).

 Pendant que les jeunes font les 400 coups dans le wagon et tournent en bourrique le contrôleur (Jonathan Lambert), les adultes traversent la France en voiture, ambulance et… pédalo. 

Une excellente comédie, rythmée et truffée de gags.

jeudi 27 mars 2014

Cinéma - George, marionnettiste en sursis dans "Aimer, boire et chanter", dernier film d'Alain Resnais

Trois couples et un malade. Avec cette configuration inhabituelle, Alain Resnais imagine nombre de combinaisons dans Aimer, boire et chanter, son dernier film.


George ! George ! George ! Elles sont trois, trois femmes mariées (Caroline Silhol, Sandrine Kiberlain et Sabine Azéma), toutes les trois de plus en plus obnubilées par ce fameux George, véritable vedette du dernier film d’Alain Resnais, « Aimer, boire et chanter ». Mais qu’a-t-il de si exceptionnel ce George dont tout le monde parle mais que l’on ne voit jamais ? Il est charmeur, vif, séduisant, plein d’allant... et condamné. Un cancer qui ne lui laisse que six mois à vivre.

Adaptée d’une pièce de théâtre anglaise, cette comédie met en scène trois couples. Colin (Hippolyte Girardot) est le médecin traitant de George. C’est lui qui vend la mèche à sa femme Kathryn qui s’empresse de le répéter à Jack (Michel Vuillermoz), meilleur ami du malade. Par ricochet, Tamara, femme de Jack l’apprend et l’annonce à Monica, l’ancienne compagne de George, aujourd’hui en ménage avec Simeon (André Dussollier), fermier. Des Britanniques aisés et cultivés, qui s’adonnent au théâtre en amateurs. Ils auront l’idée de proposer un rôle à George, histoire de lui changer les idées.
Quatre saisons
Alain Resnais a découpé son film au fil des saisons. L’annonce de la maladie se fait au printemps, les répétitions en été, les représentations en automne. L’hiver...
Rapidement, le rapprochement de George avec Tamara et Kathryn (actrices dans la pièce) va bouleverser leur quotidien. Elles vont tout faire pour l’aider et rapidement tomber sous le charme. Tamara, trompée par son mari, va se sentir désirée. Kathryn, qui s’ennuie mortellement, va redécouvrir la joie des imprévus. Quant à Monica, elle doute de plus en plus de son amour pour le paysan bougon et se met à regretter la vie avec George. Ce dernier, tel un marionnettiste se tenant hors cadre, manipule tout ce beau monde. Le paroxysme sera son idée de passer quinze jours de vacances à Ténérife. Il propose aux trois femmes du film de l’accompagner, séparément. Quand elles l’apprennent, elles sont sur le point de s’écharper. Les maris, trompés par anticipation, ils tombent dans les 36e dessous.
Comédiens impeccables, situations cocasses, rebondissement de dernière minute : “Aimer, boire et chanter” se laisse déguster comme un bon vin gouleyant, frais et plein de saveurs.
Alain Resnais s’est peut-être un peu reconnu dans cet homme de l’ombre, excellent directeur d’acteurs, obtenant ce qu’il veut d’hommes et de femmes fascinés par sa dextérité et son talent.

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Resnais ne nous fera plus rêver...

Film posthume, « Aimer, boire et chanter » sera donc l’ultime chapitre de longue et riche filmographie d’Alain Resnais. Décédé le 1er mars, il n’aura pas vu la sortie de son film. Mais savait qu’il était déjà apprécié puisqu’il a été récompensé au Festival de Berlin par le prix du “film ouvrant de nouvelles perspectives”. Une reconnaissance de modernité pour un cinéaste qui n’a jamais cessé d’innover. Malade, il n’était pas à Berlin. Il s’en désintéressait même. Son producteur a confié que Resnais pensait déjà au scénario de son prochain long-métrage.
A l’écoute des nouvelles tendances, Alain Resnais aimait la bande dessinée. Il a collaboré avec Bilal et pour cette comédie anglaise, il a fait appel à Blutch, dessinateur de Fluide Glacial. Les scènes se déroulent dans quatre maisons différentes. Après les images réelles, la liaison avec les décors de théâtre se fait par l’entremise de grandes illustrations de Blutch. C’est lui aussi qui signe l’affiche avec un George toujours aussi énigmatique, planant au-dessus des trois couples, la tête invisible, dans les étoiles.