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vendredi 5 septembre 2025

Poche – Caryl Férey se souvient de "Magali"

Auteur de plusieurs romans policiers, Caryl Férey avoue pourtant ne pas s'intéresser plus que cela aux faits divers. Cependant quand il apprend la mort d'une certaine Magali Blandin, 42 ans, tuée par son mari, il tend l'oreille. Tout simplement car le crime s'est déroulé à Montfort-sur-Meu, le village de son enfance. Qui était Magali ? L'a-t-il connue ? Que sont devenus ses amis ? 

Il se pose des questions et décide d'y apporter des réponses dans ce texte à la fois enquête sociétale de terrain et grosses bouffées de souvenirs de l'auteur. On préférera d'ailleurs la partie plus personnelle du livre. Parfait pour les voyeurs-fans de ce romancier au prénom bizarre (vous aurez la réponse), assez secret et qui ose se dévoiler en partie. Un peu de son quotidien, beaucoup de son passé. 

Quant à Magali, elle revient en force dans les dernières pages. Pour que jamais on ne l'oublie. 

« Magali », Caryl Férey, Pocket, 160 pages, 7,70 €

lundi 21 octobre 2013

BD - La violence des antipodes dans "Maori" de Ferey et Camuncoli

La Nouvelle-Zélande, ses moutons, ses rugbymen... sa violence. Petit pays aux antipodes de la France, il fascine Caryl Férey. L'écrivain français y a passé quelques années. Suffisamment pour s'imprégner de la culture maori et de la recracher dans un polar sombre et violent dans la Série Noire. Un roman adapté par Férey lui-même et dessiné par Camuncoli, un Italien qui n'a plus rien à prouver après avoir, notamment, signé quelques aventures de Spider-Man. Jack Kenu, flic à la criminelle d'Auckland, est chargé de l'enquête sur le meurtre d'une jeune maorie retrouvée la tête fracassée sur une plage fréquentée par des surfeurs. Il ne croit pas une seconde au crime d'un rôdeur. 
D'autant que la victime, non identifiée au début, se révèle être la fille du leader de l'opposition au Premier ministre conservateur. A quelques jours des élections, ce rebondissement sanglant ne sera pas sans conséquence sur le résultat. Avec une noirceur absolue, Caryl Férey trimbale son anti-héros dans une Nouvelle-Zélande minée par la crise, où le capitalisme fait des ravages, essentiellement chez les pauvres composés en grande majorité de Maoris. Au final, la première partie de ce diptyque se révèle plus politique que policière. Mais avant tout passionnante.

« Maori » (tome 1), Ankama, 14,90 €

dimanche 19 mai 2013

Roman - Entre les lignes avec Caryl Férey et René Frégni


Comment devenir écrivain ? Deux réponses, une romancée, l'autre tout à fait réelle avec ces livres de René Frégni et Caryl Férey.

Caryl Férey a mis des années avant de connaître la consécration littéraire. Son histoire est un vrai roman. René Frégni a lui aussi transformé la vie d'un écrivain en roman. Mais tout est inventé. Deux trajectoires où réel et imaginaire s'entrecroisent pour au final donner ce que le lecteur attend de tout créateur : du vrai avec du faux, du faux à base de vrai.

« Zulu », le film tiré du livre, sera projeté en clôture du festival de Cannes. Caryl Férey, l'écrivain, se verra certainement convié à monter les marches avec Forest Whitaker et Orlando Bloom, les acteurs principaux de cette coproduction franco-américaine. Une sacrée revanche pour le romancier longtemps abonné au RSA. Cela fera sans doute un chapitre supplémentaire à son récit malicieusement intitulé « Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale ». Une première partie où il raconte ses souvenirs d'enfance, dans cette province glauque, forcément glauque. Une seconde où il détaille, sans complaisance, son parcours du combattant pour devenir un auteur. Les débuts dans la structure créée avec un pote. Petit tirage, première notoriété.

Haka mort-né
Et l'envie d'aller plus loin. Il écrit « Haka », un polar sombre tiré de ses mois d'errance en Nouvelle-Zélande. Le manuscrit est remarqué par un directeur de collection au Seuil. Il passe toutes les barrières jusqu'au comité de lecture. Là, quelqu'un met son veto. Dure loi de la littérature française. Il faut l'unanimité pour passer sur les rotatives. Un seul « non » suffit pour tuer l'espoir. « Ma bombe avait fait long feu. Trois ans de tripaille jetée sur la table et d'espoirs les plus fous pour accoucher d'un pétard mouillé. La nouvelle était cruelle, inattendue. » Énervé, Caryl Férey relance d'autres maisons d'édition. « Haka » trouve une seconde chance chez Baleine. Mais la structure, malgré les milliers de « Poulpe » vendus partout, bat de l'aile. Définitivement maudit, ce polar sera finalement édité mais passera inaperçu.
Finalement les rêves les plus fous de Caryl Férey se sont réalisés. Il est édité chez Gallimard. Dans la prestigieuse Série Noire. Et « Zulu » lui permettra de vendre des milliers de livres. Depuis il est sur un petit nuage, mais ce récit, entre tendresse et amertume, replace ce parcours dans la seule perspective qui compte pour tout apprenti écrivain : la persévérance et le travail.



La somme des refus
Charlie Hasard, le personnage principal de « Sous la ville rouge » de René Frégni rêve lui aussi de devenir écrivain. Passionné de boxe, vivant reclus dans son petit appartement marseillais, il espère le coup de fil de la maison d'édition parisienne. 
Mais il ne reçoit que des lettres types de refus... Charlie s'obstine, relance, réécrit. Il est au bord du suicide quand enfin il reçoit le coup de fil salvateur. Mais comme pour le « Haka », il faut passer le filtre du comité de lecture. Dans ce roman aussi un veto annihile tous les espoirs de Charlie. Mais contrairement à Caryl Férey, le personnage imaginaire n'a pas de seconde chance. Et il décide de dire sa façon de penser à ce tueur de talents. A sa façon, avec ses poings de boxeur. L'écriture de René Frégni, tranchante, aiguisée, dissèque les illusions de son héros. Jusqu'à la folie.
 
« Comment devenir écrivain quand on vient de la grande plouquerie internationale », Caryl Férey, Points inédit, 10 €
« Sous la ville rouge », René Frégni, Gallimard, 11,90 €

mercredi 15 décembre 2010

Jeunesse - Méchant lion

Ce petit album, sous des airs de conte pour enfant, est en fait une belle parabole sur le pouvoir et son aveuglement. Son auteur, Caryl Férey en a fait un résumé très évocateur au cours d'une interview : « Le roi, un tyran, veut marier son fils Pupus à une princesse pour garder sa dynastie, mais le jeune prince préfère courir dans la savane avec de jeunes guépards tandis que des hyènes enlèvent la princesse. Krotokus demande au renard Goupille, seul marin qu'il a sous la main, de poursuivre avec lui les hyènes pirates à travers les îles mystérieuses... » 

L'autre intérêt de ce livre accessible dès 10 ans est de découvrir une autre facette du talent d'illustrateur de Christian Heinrich, le créateur des P'tites poules. Il abandonne la couleur directe pour des dessins au trait précis et très évocateurs. Il excelle dans les bêtes à crocs, du lion, bien évidemment, au dinosaure en passant par les hyènes, particulièrement réussies.

« Krotokus 1er, roi des animaux », Caryl Férey, Pocket Jeunesse, 14,90 €