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jeudi 3 novembre 2022

De choses et d’autres - L'art moderne peut nous mettre la tête à l’envers

L’art contemporain et abstrait, s’il passionne certains, en déstabilise d’autres. Il est parfois bien compliqué de déterminer le haut du bas de certaines compositions. Heureusement, les artistes ont souvent conservé ce signe distinctif et très classique de signer l’œuvre en bas. Une indication importante qui permet de mettre un Soulages ou un Klein dans le bon sens.

Mais attention, toutes les œuvres ne sont pas signées. Par exemple, le tableau intitulé New York City 1 de Piet Mondrian est dépourvu de la moindre indication. Or, une spécialiste de l’artiste, a révélé que cette toile est exposée, depuis plus de 50 ans, à l’envers.

Elle a été présentée dans divers musées, le haut en bas, le bas en haut. Selon son interprétation, les lignes de ruban collant jaune et rouge plus rapprochées ne symbolisent pas la ligne d’horizon (le bas du tableau), mais un ciel sombre (le haut de l’œuvre). Le problème, c’est qu’il est désormais impossible de retourner simplement la toile. Ancienne et fragile, les rubans pourraient se décoller.

Comment voir l’œuvre dans le bon sens ? Je suggère aux véritables amateurs d’art d’installer face à New York City 1 de Mondrian, un de ces engins de torture réservés aux futurs astronautes et qui leur permettent d’appréhender l’absence de pesanteur en les maintenant tête en bas durant de longues heures. Chaque visiteur aura la possibilité de s’arnacher et de profiter de l’œuvre, dans le bon sens.

Pour les plus lestes (ou casse-cou, dans tous les sens du terme), il est simplement envisagé de leur demander de faire le poirier face au tableau. Au moins, pour une fois, visiter un musée sera également source de dépense physique.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le lundi 31 octobre 2022

vendredi 23 novembre 2012

BD - L'art du moment dans la revue "Hey !" de chez Ankama


BD et art contemporain trouvent rarement un terrain d'entente. La première est trop commerciale, le second trop intransigeant pour permettre des passerelles. Une exception cependant : la revue « Hey ! » publiée par les éditions Ankama. Dirigée par Anne et Julien, découvreurs de génie, « Hey ! » en est à son 11e numéro. Chaque fois, ce sont près de 200 pages de découvertes graphiques. Cela va de la sculpture sur cailloux (Hirotoshi Ito) aux planches anatomiques (Christoph Mueller) en passant par les scènes naïves de Jim Woodring. 
Format à l'italienne, bourré de surprises dont deux comics de 16 pages en noir et blanc et une planche d'autocollants, « Hey ! » est un véritable laboratoire de recherche. Pour preuve les dizaines de logos imaginés par les contributeurs en pages de gardes. Ne manquez pas les tableaux de John Brophy, illustrateur de la couverture. Inspiré par Dali, ses madones hyper réalistes sont croisées avec des animaux mythiques ou des formules algébriques. Beau et angoissant à la fois.
« Hey ! » (numéro 11), Ankama Editions, 18,90 €


vendredi 13 avril 2012

BD - Art à déguster par Cornette, Frissen et Witko



Dans le genre déjanté, « Lard moderne », premier tome des aventures d'Alexandre Pompidou, écrase tous ses concurrents. Les deux scénaristes, Jean-Luc Cornette et Jerry Frissen semblent s'être renvoyé la balle pour compliquer des situations déjà sévèrement alambiquées. 
Alexandre Pompidou, fils de boucher, est très fier d'avoir obtenu son diplôme des Beaux-Arts. Il est un artiste et veut le prouver immédiatement au monde entier en exposant dans la célèbre galerie Aurochs-Lascaux. Mais il va multiplier les maladresses, vexant la fille du richissime galiériste et manquant de tuer sa femme en la faisant poser nue dans la chambre froide de la boucherie transformée en atelier.
Les péripéties se poursuivent en Tunisie, dans les piscines des hôtels de luxe et les souks. Witko, le dessinateur, est moderne et classique dans son trait, juste ce qu'il faut pour servir l'histoire sans trop la rendre banale. Souvent absurde, il y a quand même une réelle réflexion sur l'art contemporain et l'ego surdimensionné d'artistes ayant encore tout à prouver.

« Alexandre Pompidou » (tome 1), Le Lombard, 12 €