lundi 20 mars 2023

De choses et d’autres - À peu près en anglais

Les distributeurs de films d’origine anglo-saxonne ne s’embêtent plus à traduire les titres des œuvres. Ces dernières semaines, on a vu arriver sur les écrans quantité de films aux titres originaux. Difficile dès lors de se faire une idée du genre ou du propos si, comme la grande majorité des Français, on est loin de l’excellence en matière de langue étrangère.

J’imagine même certains spectateurs totalement trompés par des titres récents. Ce mercredi, sortait, par exemple, le film The Whale. Si c’est un amateur de rugby qui ne sait pas trop écrire la langue de Shakespeare, il va croire que le drame de Darren Aronofsky a un rapport avec ces fichus Gallois (Wales) longtemps bêtes noires des Bleus. Mais il n’y a pas de ballons ovales dans le film. Pas plus que de baleine, traduction exacte de whale.

Autre quiproquo pour The Son de Florian Zeller. Là, le cancre en anglais, ne voit même pas un mot étranger. Au mieux, il s’attend à une œuvre sur le son ou le bruit en général ; au pire, il est obnubilé par les céréales et espère un documentaire sur le son d’avoine…

Ressorti aussi dans quelques salles avant son triomphe annoncé aux Oscars, Everything Everywhere All at Once a conservé son titre original pourtant incompréhensible pour 95 % des Français. Alors que De l’infini des vies parallèles aurait permis de comprendre a minima dans quoi on s’était fourré.

Le plus paradoxal reste quand même les titres de films en anglais dont la version en France est différente, mais toujours en anglais. Exemple le plus récent : The Hangover devenu chez nous Very Bad Trip. Il est vrai que Gueule de bois, traduction littérale de Hangover, était un peu réducteur dans ce cas précis.

Billet paru en dernière page de l’Indépendant le mercredi 8 mars 2023

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