dimanche 4 février 2007

Roman - "L’Eternel sentit une odeur agréable" de Jacques Chessex chez Grasset


Dans ce roman sans tabou de Jacques Chessex, Jules-Henri Mangin, se remémore sa vie entière à traquer les odeurs de femmes, et surtout un certain été de 1960. 

Un été jurassien, sec, enflammé, jaune. Cet orphelin tranquille servait la messe et aidait à la mise en scène d'une pièce de Roger Vailland. Entre le garçon qu'obsèdent les odeurs du vice et le l’écrivain libertin au regard froid, se noue une amitié faite d'initiation progressive au plaisir. On découvre une facette cachée du romancier français. Avec sa compagne, il profite de week-ends enflammés avec la complicité de jeunes gens consentants. Toute la question est de savoir si Jacques Chessex raconte des faits historiques ou romance des impressions. 

Dans quelques interviews publiées après ce roman, il ne donne pas les clés, au contraire, cherchant à encore plus brouiller les cartes. On doit donc se contenter de la vie étriquée de Jules-Henri, gentil gestionnaire la journée, monstre de lubricité la nuit. Jules-­Henri, à la retraite, retrouve l'une des complices de cette comédie qui a mal tourné, l'es­pagnole et brune Maria Elena. Tout recommence, dans l'attrait du péché. Jusqu’au dérapage qui risque de faire cauchemarder ce bourgeois bien pensant, attaché aux apparences.

 L’écriture de Jacques Chessex, très talentueuse et aboutie, ne parvient cependant pas à totalement gommer le sentiment de gêne, voire de dégoût, qui ressort de certaines scènes trop crues.

« L’Eternel sentit une odeur agréable », Jacques Chessex, Grasset, 18 € 

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