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dimanche 3 mai 2020

Polar - Les maux de la police dans « Que tombe le silence »


 Depuis toujours le roman policier, notamment en France, fait aussi dans la critique sociale. Plus étonnant, le polar d’un policier encore en activité, Christophe Guillaumot, aborde de façon frontale et sans détour le problème des suicides dans cette profession toujours sur la brèche.
Une exploration très renseignée et documentée sur un phénomène toujours aussi prégnant, qui n’empêche pas l’auteur de ficeler une intrigue captivante autour de ses personnages récurrents que sont le Kanak et Six. Sorti en janvier dernier, « Que tombe le silence » vient de se voir attribuer le tout nouveau Prix Midi, du nom de notre supplément loisir détente du dimanche. Vous pourrez lire dans l’édition de ce 3 mai, le portrait de Christophe Guillaumot, écrivain mais surtout flic toulousain, responsable de la brigade des courses et jeux de la capitale régionale. 

Arme compromettante

Renato Donatelli, géant originaire de Nouvelle-Calédonie, est surnommé le Kanak. Un nom qui claque comme les baffes qu’il distribue quand on le contrarie. Comme son inventeur, il officie à la brigade des courses et jeux de Toulouse. Ce déraciné vit sa troisième aventure. Il n’est pas nécessaire d’avoir lu les deux précédentes (disponibles en poche chez Points) pour plonger dans cet univers de potes. Il y a la police, mais aussi les malfrats, les paumés, le tout dans une ville passée à la moulinette de la plume de Christophe Guillaumot : « Toulouse est une ville du Sud, il y règne la violence, l’ordre est l’exception. Une jungle dévorante qu’aucun maire n’a su contenir. » Un décor urbain et ses tensions. 
Le roman débute avec un règlement de compte entre dealers. Un chef de quartier est abattu. Problème, c’est avec l’arme de Six, le collègue et ami du Kanak. Pistolet qu’un petit dealer lui a dérobé quand il était en pleine dépendance à la cocaïne. A ses supérieurs, sur le conseil du Kanak, il a déclaré l’avoir perdue dans le feu de l’action du précédent roman. La police scientifique fait rapidement le lien entre l’arme et son propriétaire. Six, qui venait de prendre la décision de quitter la police pour aller s’installer aux USA avec la femme de sa vie est interpellé au petit matin. Un vrai cauchemar pour ce flic efficace. Le Kanak va tout faire pour comprendre d’où vient ce coup tordu. 
Un roman foisonnant, multipliant les centres d’intérêt autour de l’intrigue principale, des amours de Renato à la maladie de sa grand-mère, en passant par des révélations sur ses origines et les retrouvailles avec une cousine qui a mal tourné. Il y a aussi quelques personnages hauts en couleur, du flic corrompu à l’avocat marron en passant par le haut fonctionnaire qui préfère abandonner la partie : « Je dois appliquer des circulaires que je ne comprends plus. De nos jours, les politiques sont des girouettes qui tournent sur elles-mêmes au gré des polémiques médiatiques. »
Sans oublier la hiérarchie, totalement dénuée d’humanité, qui par ses calculs et sa gestion à l’économie des effectifs, pousse de bons flics à bout.  

« Que tombe le silence » de Christophe Guillaumot, Éditions Liana Levi, 19 €

vendredi 6 novembre 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Malchance à tous les étages

On se dit parfois qu'on manque de chance, que le mauvais œil nous traque. Avant de vous plaindre, dites-vous qu'il y a pire. Une amie nous raconte sa semaine. Impossible d'enchaîner autant de contrariétés.  
La série commence quand sa voiture tombe en panne près de Toulouse "avec les enfants, chargés à bloc, dans la nuit, etc. La totale !". Retour à Perpignan en taxi. Deux jours plus tard, cap sur Toulouse "pour récupérer titine remise à neuf." Sauf que ses mésaventures continuent, capot mal fermé, grosses vibrations et belle frayeur de la conductrice. Nouvel arrêt chez un garagiste. Il comprend le problème, mais avoue son incompétence. Direction un carrossier, la réparation nécessite un point de soudure. Désespoir de l'amie : "Le mécano a eu un problème avec son poste à souder pile à ce moment-là... » Deux heures supplémentaires de perdues. 
Suite de l'histoire dans Perpignan, toujours en voiture. Pressée par le temps, elle se gare dans le premier parking souterrain venu pour ne pas rater la séance de cinéma. Sauf que le parking était privé, elle le retrouve fermé. Impossible d'y entrer. Encore moins d'en sortir. Elle devra batailler des heures avant de réussir à s'extraire de ce piège en se faufilant derrière une voiture, comme un vulgaire resquilleur au péage. Seule satisfaction, elle n'aura pas payé un centime. 
Une série de déboires qu'elle pourrait, si elle était superstitieuse, mettre au crédit du chat noir qu'elle a écrasé la semaine d'avant sur la route. Pour conjurer le sort il ne lui reste qu'une solution : jouer à l'Euromillions...

jeudi 20 février 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Entre deux, tout est histoire de nuances

Le bien et le mal, le haut et le bas, la droite et la gauche, le masculin et le féminin. Toute notre société semble basée sur cette dualité basique. Heureusement notre intelligence a découvert toute une palette de nuances qui fait qu'un référendum (oui ou non) se retrouve réservé aux primates.
Entre le blanc et le noir, il existe quantité de couleurs pour se différencier. Ce n'est pas pour rien que les représentants des associations LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) ont choisi l'arc-en-ciel pour symbole. Une différence parfois difficile à faire passer auprès de certains mais qui progresse indéniablement dans les esprits.
Dernier exemple en date sur les profils Facebook. Pour vous définir, vous devez cocher quelques cases. Dans la catégorie "sexe" vous n'aviez que deux choix possibles. Depuis quelques jours, une troisième possibilité s'offre aux abonnés anglo-saxons : transsexuel ou intersexuel. Le "troisième sexe" a enfin droit de cité sur les réseaux sociaux.
Mais il existe encore des pièges. Les politiques français sont persuadés d'avoir beaucoup œuvré pour l'égalité des sexes en imposant la parité sur les listes électorales. Une parité un peu réductrice. La liste Europe écologie de Toulouse s'est retrouvée avec un cas d'école. En 31e position, on découvre François Bertocchio, entre deux candidates femmes, comme il se doit. Problème, depuis un an, François est devenu Florence. Un changement d'état-civil long et compliqué que les responsables des Verts toulousains n'avaient pas pris en considération. Résultat, la liste a dû être modifiée : la parité, trop basique, ne prévoit pas ce genre d'exception.
Chronique "De choses et d'autres" parue ce jeudi en dernière page de l'Indépendant