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vendredi 1 novembre 2024

Un discours : Pour les générations futures avec Simone Veil


Face au tapage médiatique autour de l’embrasement du Proche-Orient de ces derniers mois, on regrette que certaines voix ne puissent plus s’exprimer.

Simone Veil aurait été un phare dans la tempête. On peut cependant imaginer sa position en découvrant ce texte datant de 2005. Elle a prononcé un discours et répondu aux questions des élèves de l’École Normale Supérieure. Un texte inédit où elle parle de la déportation, de résilience, de Droits de l’Homme.

Et surtout de l’espoir qu’elle place dans ces jeunes gens, la quatrième génération après la Shoah.
« Pour les générations futures », Simone Veil, Albin Michel, 156 pages, 17,90 €

dimanche 30 octobre 2022

Cinéma - “Simone”, de l’enfer des camps à l’Europe

Exemplaire vie que celle de Simone Veil. Femme politique courageuse, dévouée et pleine d’empathie, très jeune, elle a connu l’enfer des camps de concentration.


Deux visages pour interpréter Simone Veil à deux étapes de sa vie : Rebecca Marder et Elsa Zylberstein. Marvelous Productions - France 2 Cinéma - France 3 Cinéma

De la passion, du dévouement, de l’empathie. Mais aussi beaucoup de souffrance. La vie de Simone Veil, portée au grand écran, par Olivier Dahan, est exemplaire de ce XXe siècle européen, entre guerres fratricides et paix durable conquise par des visionnaires dont elle faisait clairement partie. 

Si les premières images du film montrent une Simone Veil enfant, heureuse dans la propriété de son père, en bord de Méditerranée, le film abandonne rapidement la chronologie simple pour faire des sauts dans le temps. Car si la femme politique est connue pour la loi légalisant l’avortement en France, elle a une vie avant. Mais il était compliqué de débuter par l’épisode des camps. Le film contourne la difficulté, présentant une femme publique forte qui perdait pied, parfois, dans le privé, quand les cauchemars récurrents la submergeait. Des petites touches qui préparent le spectateur à la vision de l’enfer. Le final est bouleversant. Reste que Simone Veil a aussi compté dans la vie politique française. Féministe avant l’heure, humaniste et à l’écoute des Français, elle a, contre vents et marées, toujours tenté de faire évoluer, de moderniser, la société française. 

Paradoxalement, elle a toujours été dans des gouvernements de droite, obligée de se battre contre ses propres forces politiques. Elle qui a souvent des positions plus progressistes, l’exemple de l’interruption volontaire de grossesse étant le plus parlant. Au Parlement, au moment du dépouillement des votes, elle sait qu’elle peut compter sur les 200 voix de l’opposition. Reste à convaincre quelques centristes et gaullistes qui ont souvent été odieux à la tribune (« Des histoires de bonnes femmes… »). Cette partie, la plus connue de son histoire, est présente, mais pas la plus importante. 

L’intérêt de Simone, le voyage du siècle réside avant tout dans cette plongée dans le passé d’une adolescente déportée avec toute sa famille. Son père et son frère seront rapidement exécutés. Avec sa mère et sa sœur, elles vont survivre de longs mois aux privations, à la marche de la mort, aux travaux forcés. La jeune Simone Jacob sera durablement marquée par la longue agonie de sa maman. Et mettra de nombreuses années à retrouver une vie normale. Et cela reste le message le plus fort du film : ne jamais oublier, toujours se souvenir de l’horreur, de l’ignominie d’une politique d’extrême droite toujours à l’affût. Elle en fera l’amère expérience lors de sa candidature aux élections européennes, l’autre grande réalisation de cette vie d’exception. 

Film d’Olivier Dahan avec Elsa Zylberstein, Rebecca Marder, Élodie Bouchez