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samedi 3 août 2024

Une étude historique - La Catalogne médiévale entre Orient et Occident

Pierre-Vincent Claverie propose dans ce nouvel ouvrage la compilation de plusieurs articles parus ces dernières années. Il se focalise sur cette période du Moyen Age au cours de laquelle la Catalogne joue un rôle essentiel de liaison entre l’Orient et l’Occident.
Des considérations générales mais également des exemples précis comme cette fameuse affaire dite du monastère d’Alexandrie. 

Des Juifs, en Egypte, auraient profané un monastère copte. Trois marchands juifs, à leur arrivée en Catalogne, furent dénoncés, emprisonnés et torturés. Sans la moindre preuve. Finalement, justice leur fut rendue grâce à une contre-enquête initiée par la municipalité de Barcelone.

« La Catalogne médiévale entre Orient et Occident », Trabucaire, 276 pages, 22 €

vendredi 15 décembre 2023

« Tirant le Blanc », un roman de chevalerie catalan à redécouvrir

Publié pour la première fois en 1490, le roman de chevalerie catalan a été traduit et édité en français dans son intégralité pour la première fois il y a 20 ans. Les éditions Anacharsis de Toulouse, proposent une réédition en cette fin d’année.

Jeune chevalier breton, Tirant le Blanc s’est illustré en combattant les envahisseurs avec l’empereur de Byzance. L’épopée de cette vie tumultueuse est décrite dans « Tirant le Blanc », roman de chevalerie paru en 1490 et signé Joanot Martorell.

Une épopée chevaleresque étonnamment moderne pour l’époque. Un texte majeur, le plus important de la littérature médiévale catalane, cité en exemple (« le meilleur livre du monde ») dans le Don Quichotte de Cervantes. Traduit un peu partout en Europe, il n’était disponible en France que sous forme de résumé. Jean-Marie Barberà, professeur de linguistique hispanique, a mis 20 ans à le traduire à partir de la première édition en catalan.

Un texte édité en 2003 par les toutes jeunes éditions Anacharsis, fondées par deux historiens à Toulouse. 20 ans plus tard, on retrouve Tirant dans cette réédition, devenue référence et agrémentée d’une préface de Marie Cosmay. L’occasion pour Claude Faber, libraire à Port-Vendres (Oxymore) de redécouvrir ce roman qui laisse « une place importante aux femmes fortes, des femmes de conseil. Il y a beaucoup d’érotisme et de scènes explicites pour l’époque. » 

dimanche 4 mars 2018

Littérature : Jean Teulé nous entraîne dans une danse endiablée


Drôle de technoparade à laquelle nous convie Jean Teulé dans son nouveau roman. « Entrez dans la danse » est de la veine des précédents romans de l’ancien auteur de BD : court, imagé, intelligent et furieusement drôle par moments. Tout commence en 1519 à Strasbourg. En plein été, la situation de la ville est catastrophique. En plus de la crainte d’une invasion des Turcs, la ville meurt de faim. Les récoltes ont été mauvaises et si certains spéculateurs ont anticipé la crise, rares sont les Strasbourgeois qui ont les moyens de se payer un kilo de farine.

■ Manger le bébé

Les premières pages sont terribles. Dans un quartier d’artisans, une femme, son bébé dans les bras, rejoint un pont sur le Rhin. « Au milieu de cette passerelle, elle s’arrête et jette son enfant à la rivière ». Infanticide froid et délibéré. Paradoxalement, pour éviter le pire. Car au chapitre suivant on voit une autre mère indigne : la faim l’a poussée à cuire son nourrisson. Cela fait deux jours qu’avec le père ils se régalent. Voilà la situation dans Strasbourg la maudite quand les premiers signes de l’épidémie apparaissent. Une femme, suivie d’un couple puis de tout un groupe se met à danser dans la rue. Danser joyeusement, comme si plus rien de grave ne pouvait les toucher. Toute la subtilité du roman est dans cette danse éperdue. Face à une situation dramatique, sans solution, l’idée de faire la fête, de profiter de la vie, semble la pire des solutions. Mais pourquoi dansent-ils?



Une question lancinante et sans réponse pour les édiles (superbe portrait du maire) et responsables religieux (l’évêque en prend pour son grade). Dehors, la sarabande continue. Jean Teulé raconte, avec sa poésie habituelle. Les gargouilles sur la cathédrale n’en croient pas leurs yeux : « Sous les étoiles, dans Strasbourg hébétée d’une folie générale comme si la raison était en morte saison, les êtres hybrides, grotesques, et allégoriques de l’édifice regardent glisser sur le mur d’en face, des ombres semblables à celles de monstres effrayants, possédés et fantasmatiques. » Fantasmatique. Le mot idéal pour définir ce roman trépidant de Jean Teulé.

➤ « Entrez dans la danse » de Jean Teulé, Julliard, 18,50 €.