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lundi 5 août 2024

BD - Pluies dévastatrices sur la vallée de la Roya

 

Du reportage dessiné subjectif. Alain Bujak et Laurent Bonneau ont passé quelques jours dans la vallée de La Roya. Une zone montagneuse des Hautes-Alpes, ravagée en octobre 2020 par les trombes de pluie de la tempête Alex. Des ponts, des routes, des maisons emportées par les flots en furie.

Des villages coupés du monde. Quelques années plus tard, les blessures sont toujours visibles, il ne reste plus que Le bruit de l’eau qui donne son titre à la BD. Les deux bédéastes ont rencontré les témoins et victimes de l’époque. Ce gros album, entre reportage dessiné précis et planches sublimes, comme des tableaux gavés de couleurs de cette nature hallucinée.

Alain Bujak, photographe, assure le scénario. Laurent Bonneau, carnet de dessins en main, multiplie les croquis, des personnes interrogées, mais aussi des deux auteurs dans la nature, sur des routes sinueuses, perdus dans le lit d’un torrent ou en train de siroter un café avec un berger isolé dans les sommets. Il y est question de dérèglement climatique, d’attaques de loups, d’abandon des zones rurales par l’Etat, de chômage et de survie de plus en plus compliquée dans cette région de France.

Loin de vouloir imposer leurs réponses, leur vérité, les auteurs écoutent, laissent parler. C’est factuel et beau.

« Le bruit de l’eau », Futuropolis, 144 pages, 21 €

lundi 19 mars 2018

BD : Laurent Bonneau se met à nu


30 ans. Pour beaucoup c’est encore la jeunesse et toute une vie devant soi. Mais pour les générations actuelles, cela semble la première bascule vers une existence plus sérieuse, impliquée, triste... Laurent Bonneau, auteur de BD installé à Narbonne, a voulu garder une trace de ce passage. Il raconte dans ce gros album de près de 120 pages les retrouvailles de cinq amis d’enfance. Ils ont fait les 400 coups au lycée. Ils ont 30 ans aujourd’hui et vont passer un week-end entre eux dans une maison au bord de l’océan.

L’album raconte ces deux jours mais aussi l’avant, comment Laurent Bonneau explique à ses potes que cela deviendra un album de BD. L’échange de points de vue de jeunes adultes sur leur vie. Question d’un des intervenants : « Est-ce qu’à la fin de ton histoire il y a quelqu’un qui meurt ? » Loin d’être incongrue, cette interrogation est légitime car on devine la fragilité de certains. Couples qui battent de l’aile, non reconnaissance de son travail ou accumulation de désillusions, il est parfois bien compliqué d’assumer trois décennies sans avoir le désir de définitivement tirer le rideau. Mais que l’on rassure les sensibles, personne ne meurt. C’est la vraie vie qui se retrouve dans cet album au graphisme particulier (dessins à la mine de plomb combinés à des aplats numériques).




Et Laurent Bonneau de s’interroger « S’agit-il d’une autobiographie ou d’une autofiction ? En rendant le réel plus souple, on peut se demander s’il ne devient pas fiction de toute façon, même s’il garde l’authenticité du vécu et de l’intime. » 

➤ « On sème la folie » de Laurent Bonneau, Bamboo Grand Angle, 21,90 €