Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
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vendredi 4 août 2017
BD : Jésus, sa vie, son histoire secrète
En se lançant dans l’Histoire secrète, Jean-Pierre Pécau ne s’imaginait peut-être pas l’ampleur de la série. Avec Kordey au dessin, c’est une moyenne de quatre albums qui sortait chaque année. Résultat les tomes 33 et 34, sortis simultanément, permettent de mêler les archontes, sortes de divinité gouvernant le monde, à l’apparition de Jésus. Une première partie pour raconter comment l’enfant est repéré, sauvé et conduit dans l’Himalaya pour y recevoir son éducation. De retour en Galilée, il devient le Messie, mais pas aussi espéré que cela pour le peuple opprimé par les Romains. C’est grandiose, talentueux et plein de références à l’histoire de l’Humanité et à cette Histoire secrète foisonnante.
➤ « L’Histoire secrète » (tomes 33 et 34), Delcourt, 14,95 €
vendredi 25 septembre 2015
Livre : Les tourments d'une mère
Colm Tóibín imagine les tourments d'une mère face au sacrifice de son fils. Une réécriture de la mort de Jésus dans « Le Testament de Marie. »
Jamais elle n'a cru à cette légende. Jamais elle n'a cautionné son sacrifice. Jamais elle n'a accepté son départ, son abandon. Mais jamais, non plus, elle n'a cessé de l'aimer, son fils, le sien, pas celui de Dieu. Marie raconte à la première personne les derniers moments de son fils, Jésus. Elle se sent obligée de dire sa vérité car depuis quelques temps deux hommes viennent la voir tous les jours pour qu'elle raconte une version très déformée de la crucifixion et des dernières heures de celui qu'ils considèrent comme le fils de Dieu. Or Marie sait que la réalité est tout autre.
Colm Tóibín, écrivain irlandais au verbe lyrique et puissant, a écrit un tout nouveau testament avec les yeux d'une mère bouleversée par l'aveuglement de son fils, comme pris au jeu de ses disciples qu'elle décrit comme une « horde écumant le pays telle une avide nuée de sauterelles en quête de détresse et de peine. » Pour elle il n'y a pas eu de miracles, pas de signes divins, juste un aveuglement. Quand ces deux visiteurs viennent chez elle, Marie leur interdit de s'assoir sur une chaise. « J'ai décidé qu'elle resterait vide. Elle appartient à la mémoire, elle appartient à un homme qui ne reviendra pas, dont le corps est poussière mais qui avait autrefois une puissance dans le monde. Il ne reviendra pas. La chaise est pour lui car il ne reviendra pas. » Les deux hommes, sans doute des apôtres chargés de la protéger ou de la surveiller la contredisent. « Ton fils reviendra ».Et Marie de répondre : « Cette chaise est pour mon mari ».
Chair, os et sang
Le roman, court et intense, revient sur quelques passages de la vie de Jésus. Les noces de Cana ou la résurrection de Lazare. Mais l'essentiel du texte raconte le dernier jour, le jugement par Pilate puis la montée vers la colline et la mise en croix. Un symbole encore très présent dans les cauchemars de la narratrice. « J'ai eu le souffle coupé en voyant la croix. Elle était déjà toute prête. Elle l'attendait. Bien trop lourde pour être portée. » Cachée dans la foule qui réclame la mort de celui qui prétend être le fils de Dieu, Marie vit intensément ce fameux chemin de croix.
Mais elle y voit tout autre chose. Quand elle croise son regard, elle pousse un cri, veut se précipiter vers lui. « C'était l'enfant à qui j'avais donné naissance et voilà qu'il était plus vulnérable qu'il ne l'avait été même alors. Quand il était bébé, je m'en souviens, je le berçais en pensant que j'avais désormais quelqu'un pour veiller sur moi quand je serais vieille. Si j'avais pu imaginer, même en rêve, qu'un jour viendrait où je le verrais ainsi, tout sanglant au milieu d'une foule zélée avide de le faire saigner davantage, j'aurais crié de même, et ce cri aurait jailli d'une partie de moi qui est le centre de mon être. Le reste n'est que chair, os et sang. » Une mère, souffrant pour son enfant malgré ses errements et trahisons, voilà la vérité que raconte Colm Tóibín dans ce remarquable texte.
Michel Litout
« Le Testament de Marie », Colm Tóibín, Robert Laffont, 14 €
jeudi 10 février 2011
BD - Jésus rit grâce à Goossens
La vie de Jésus Christ, même si elle ne finit pas dans la joie et la bonne humeur, peut être une source inépuisable de gags pour un auteur osant tout. Dans cette catégorie, Daniel Goossens s'est affirmé au fil des albums comme un expert.
Ses deux héros, Georges et Louis, romanciers, entreprennent de réécrire la vie de Jésus Christ. Cela donne des récits de 3 à 5 pages, tous aussi absurdes les un que les autres. Par exemple, on ne sait pas si Jésus était maigre ou obèse, s'il portait des lunettes ou était noir. La seule certitude c'est qu'il avait les dents en avant. Pour une raison très simple : « ça peut devenir un avantage sélectif si l'humanité doit construire des barrages comme les castors après l'apocalypse. »
Ce Jésus, très éloigné de celui du catéchisme, est effectivement un sacré comique...
« Sacré comique », Fluide Glacial, 14 €
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