Comme Jacques Brel, Gauguin a terminé ses jours aux Marquises. Le peintre français, lassé d'une société de consommation en pleine expansion, figée dans des carcans mortifères, s'exile en Polynésie française pour retrouver le sauvage qui est en lui. C'est un homme déjà passablement usé par la vie et les excès qui débarque sur ce bout de terre au climat équatorial. Il y découvre la beauté des femmes de la région, parvient à saisir leur langueur et en faire des chefs d'œuvre. Mais à côté de cette période de pure créativité, il part en délire complet.
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
vendredi 22 novembre 2013
BD - Le délire pictural de Gauguin aux Marquises
Comme Jacques Brel, Gauguin a terminé ses jours aux Marquises. Le peintre français, lassé d'une société de consommation en pleine expansion, figée dans des carcans mortifères, s'exile en Polynésie française pour retrouver le sauvage qui est en lui. C'est un homme déjà passablement usé par la vie et les excès qui débarque sur ce bout de terre au climat équatorial. Il y découvre la beauté des femmes de la région, parvient à saisir leur langueur et en faire des chefs d'œuvre. Mais à côté de cette période de pure créativité, il part en délire complet.
jeudi 15 septembre 2011
BD - Alien et faille spatio-temporelle : Berberian et Gaultier sont tombés du ciel
Le héros, Emile, va aider un extraterrestre à se cacher. Un « petit gris » qui a le pouvoir de revoir le passé. Emile pourra ainsi savoir ce qui s'est exactement passé le 21 juin 1982 en Bretagne. Il aurait pu devenir chanteur de rock, il a complètement raté son audition.
La seconde partie de ce copieux roman graphique de 140 pages en noir et blanc est aussi une réflexion sur le destin et les fameux grains de sable qui, parfois, dérèglent une machine bien huilée.
« Tombé du ciel » (tome 2), Futuropolis, 20 €
lundi 7 février 2011
BD - Alien breton
Emile a plus de 45 ans. Bientôt 50. Emile n'est pas spécialement satisfait de sa vie à Perros-Guirec. Divorcé de la mère de son fils, il vit chez ses beaux-parents qui ont pris fait et cause pour lui. Pour le petit aussi dont ils assurent l'éducation. Côté boulot ce n'est pas la joie non plus. Emile tente de vendre de vieilles fermes à de riches acheteurs. C'est la crise. Seul avantage, quand Emile emballe une jeune femme (cela lui arrive encore parfois) il finit la soirée dans une de ces demeures inoccupées. Alors qu'il profite de la grande baignoire en compagnie d'une ravissante bouchère, son patron débarque. Il avait des soupçons, il a maintenant des certitudes. Emile risque le licenciement. Heureusement Boris intervient. Boris c'est un extraterrestre qui vient de s'échouer en Bretagne. Avec le rayon sorti d'une de ses tentacules, il désintègre la tête du patron... Cela part comme une étude sociale de la déprime des quadras, cela dévie vers la SF déjantée. « Tombé du ciel », écrit par Berberian et dessiné par Gaultier est un ovni à plus d'un titre. Imaginatif, profond, actuel et parfois philosophique, cet album vous séduira par son côté foutraque.
« Tombé du ciel » (Première partie), Futuropolis, 20 €
mercredi 1 avril 2009
BD - Hôtel oppressant
Le blizzard souffle sur un petit hôtel perdu au cœur du Nebraska en 1898. Trois hommes descendent du train et vont se réchauffer dans la bâtisse. Parmi eux, Svante Jonasson, un Suédois. Il est aussi inquiet que les deux autres voyageurs car l'endroit ne respire pas la sérénité. L'accueil est glacial. L'ambiance se détend quand le propriétaire des lieux propose une partie de poker. Le Suédois refuse de jouer, ne daignant même pas de donner son nom.
Svante, à l'attitude très étrange, se met à délirer et affirme haut et fort qu'il va mourir avant la fin de la nuit. Une nuit tumultueuse qui ne fait que commencer. Ce roman graphique de 100 pages est l'adaptation d'une nouvelle de Stephen Crane.
Devant la table à dessin on retrouve Christophe Gaultier, dessinateur de la série « Guerres civiles » avec Morvan et Ricard au scénario.
Gaultier qui parvient à donner du mouvement et du corps à ce huis-clos oppressant et pesant. Des planches très sombres, qui font la part belle aux tronches des principaux protagonistes, le Suédois notamment, maigre, les cheveux longs et filasses, yeux exorbités, à la limite de la folie.
« Le Suédois », Futuropolis, 18 €
jeudi 1 mai 2008
BD - La France déchirée
« Guerres civiles » est le prototype de la série d'autofiction poussée à son paroxysme. Les trois auteurs de ce projet original, Jean-David Morvan et Sylvain Ricard, scénaristes, et Christophe Gaultier, dessinateur, se mettent en scène dans des conditions extrêmes en tentant de trouver la réponse la plus honnête possible à cette question ; « Quel genre d'homme serions-nous en temps de guerre ? »
La France est devenue le théâtre de plusieurs guerres civiles entre factions régionalistes. Morvan et Ricard, fuient Paris, aux prises avec des bandes de pillards, pour rejoindre Gaultier, plus au calme dans un petit village de la Drome. Problème, sa maison est dans un secteur où les centrales nucléaires prolifèrent. Une zone ultra sensible où l'armée est particulièrement vigilante et sur les dents.
Après quelques frayeurs sur l'autoroute, ils arriveront à bon port pour constater que les militaires doivent composer avec un milice locale très vindicative. Intervient alors un fan de BD, connaissant toute l'oeuvre de Morvan, qui pourrait être sympathique s'il n'était pas complètement ignare et surtout armé d'un fusil. Mieux vaut ne pas rater sa dédicace...
« Guerres civiles » (tome 2), Futuropolis, 18 €
vendredi 10 novembre 2006
BD - Imaginons si la guerre...
Dans ce chapitre tragique, Morvan et Ricard, impuissants, assistent à la mort d’un ami à l’hôpital. Et plus tard, l’irréparable est commis : Morvan est obligé de tuer pour se défendre. La suite en 2007, mais dans une présentation plus classique.
Les éditeurs vont sans doute revenir à l'album cartonné, avec des paginations de 64 ou 96 pages. Ainsi, les trois premiers épisodes de ces « Guerres civiles » vont être réunis en une première intégrale. Mais pour lire la suite, il faudra attendre beaucoup plus longtemps.
Guerres civiles, Futuropolis, 4,90 euros
mercredi 9 août 2006
BD - La guerre civile continue
Second tome de la série la plus étonnante de la nouvelle collection "32" de chez Futuropolis. En 2007, la France s’enfonce lentement mais sûrement dans la crise. Les trois héros de cette chronique de la guerre civile ordinaire sont Gautier, Morvan et Ricard, les dessinateurs et scénaristes. Ils se mettent en scène dans des situations de plus en plus extrêmes. Morvan, devant reconduire un éditeur japonais à son ambassade à Paris, trouve refuge chez son ami dessinateur. Mais il devient de plus en plus dangereux de se déplacer dans Paris. Les bandes rodent et l’armée bloque certaines artères. Notamment le quartier des ambassades. Morvan parviendra à passer en reconnaissant un militaire qui l’a formé lors de son service national. Mais au retour, le barrage est attaqué, le militaire est grièvement blessé. Morvan ne veut pas l’abandonner et va le conduire à ses risques et périls à l’hôpital. Action haletante, cas de conscience, peur et angoisse, la série semble avoir trouvé son rythme, les grandes pages permettant au dessin de Gautier d’exprimer ce chaos grandissant. (Futuropolis, 4,80 €)
lundi 12 juin 2006
BD - Bientôt une "guerre civile" ?
Ricard et Morvan racontent, Gaultier dessine. Le postulat de départ est très simple. Et si les dernières émeutes en banlieue avaient vraiment mal tourné ? Le retour à l’ordre devenu impossible, la France aurait sombré dans une série de guerres civiles larvées un peu partout dans l’Hexagone. Et face à cette situation d’exception, comment réagirait-on ? Morvan, Ricard et Gaultier ont donc décidé sur neuf tomes de 32 pages de se mettre en scène dans ce pays en déroute. Dès les premières pages, Morvan constate qu’il a un look de Kosovar des années 90 et part à la recherche d’essence. Dans la file d’attente, il devra passer son tour quand les chars de l’armée arrivent…
Le quotidien de Sylvain Ricard est encore plus chamboulé. Au guidon de sa moto, il est pris en chasse par des petites frappes désireuses d’en découdre. Le trio tente de vivre comme si de rien n’était mais quand il croise les premiers cadavres, la prise de conscience est immédiate. A partir du second tome (déjà dans les bacs normalement), ils n’auront plus qu’un but : sauver leur peau… (Futuropolis, 4,90 €)







