Quelques candidats à cette élection présidentielle se prononcent en faveur de la dépénalisation voire la légalisation du cannabis. Pas le Front national. Pourtant on peut se demander ce que Gilbert Collard, député d’extrême-droite, a bien pu fumer quand il sort certaines énormités. Interrogé sur les accusations d’écoutes téléphoniques de François Fillon par le « cabinet noir » de l’Elysée, Collard tire la couverture à lui : «Moi, je suis sur écoute. Je le sais parce que mon télé- phone, de temps en temps, se déclenche tout seul et me dit : ‘Répétez ce que vous venez de dire’. Je vois pas comment le téléphone pourrait se déclencher tout seul.»
Alors comment lui expliquer à Maître Collard sans trop se moquer de lui que les nouveaux smartphones, notamment de la marque à la pomme, sont dotés d’une intelligence artificielle. Siri, de son petit nom, comprend ce que vous dites et s’exécute. Et quand vous articulez mal, Siri dit à son propriétaire : «Répétez ce que vous venez de dire».
Non, il ne s’agit pas d’agents un peu durs de la feuille qui demandent à la personnalité surveillée de répéter le grand secret qu’elle vient de révéler et qu’ils n’ont pas eu le temps d’enregistrer. Quand ils espionnent grâce à un télé- phone (tout à fait réalisable selon les spécialistes) les hommes de l’ombre restent discrets. Car le principe de base quand on commet une infraction, l’avocat Collard doit bien le savoir, c’est de ne pas se faire prendre.
En bonus, la vidéo de l'interview de Gilbert Collard sur Radio Classique
Gilbert Collard à Guillaume Durand : "Je vous... par puremedias
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout
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vendredi 31 mars 2017
dimanche 19 février 2017
Pour Lucas Belvaux, le FN « veut prendre le pouvoir, pas arranger les choses »
Dans une rencontre avec la presse quotidienne régionale, le réalisateur Lucas Belvaux revient sur le message qu’il veut faire passer dans son film « Chez nous » sur les candidats et les électeurs du Front national
L’Indépendant : D’où vous est venue l’envie de réaliser un film politique sur l’extrême droite en France ?
Lucas Belvaux : L’idée du film m’est venue durant le tournage de « Pas son genre », à Arras pendant la campagne des dernières élections municipales. J’aimais beaucoup le personnage principal, une coiffeuse sympathique, volontaire, une fille du peuple pour qui j’avais beaucoup de sympathie. Pendant le tournage, les sondages donnaient entre 30 et 40 % pour le FN. Nous avions parfois 200 figurants sur le plateau. Et statistiquement, cela en faisait entre 60 et 80 qui votaient FN. Je me suis demandé « mais elle, le personnage de Jennifer, comment va-t-elle voter ? » Et surtout, à la fin du film, après qu’elle se soit fait maltraiter par son amoureux philosophe, qui représente la cible des partis populistes, pour qui votera-t-elle après son dépit amoureux ? J’avais cette idée, cette envie de parler du parti et des électeurs mais je ne trouvais pas la forme. Puis j’ai découvert le roman « Le Bloc » de Jérôme Leroy et je me suis appuyé sur cette trame.
« Dans le Nord, voter pour un parti pétainiste n’a aucun sens »
Comment expliquer qu’une jeune femme soit séduite par ce parti ?
Elle travaille dans un secteur où elle est confrontée de 6 h du matin à 22 h le soir à la souffrance. Physique d’abord, et sociale aussi. Au bout d’un moment, elle ne peut répondre à tout, c’est un personnage généreux. Quand elle a la possibilité de s’engager plus, elle le fait car elle est dans une espèce de trou idéologique. Dans cette région, il y a encore ce souvenir de la lutte sociale et en même temps, il y a une rupture dans la transmission sur laquelle prospère le FN. On a une génération, des trentenaires nés au début des années 80, qui ont l’impression que les luttes n’ont abouti à rien. Droite ou gauche, tout ça c’est pareil, les socialistes sont corrompus, et ils n’ont pas tout à fait tort, encore que dans certaines communes où les élus travaillent bien, le FN n’a pas du tout prospéré. Je voulais raconter ce vote contre nature dans une région où il y a eu une résistance très dure dans les mines et maintenant ils votent pour un parti pétainiste et ça n’a aucun sens. On note un rejet de l’élite. Parce qu’on « souffre », on ne veut recevoir de leçon de personne.
Pourquoi sortir le film à moins de deux mois du premier tour ?
On voulait qu’il sorte maintenant, on s’est dépêché pour qu’il soit finalisé pour la campagne électorale. C’est une façon de participer au débat. Ça fait quelques années que le cinéma n’ose plus dire les choses frontalement. Il y a un moment, il faut dire les choses clairement : les gens oublient ce qu’est ce parti fondamentalement. C’est un parti cryptofasciste, raciste, antisémite. Et ce n’est pas la peine d’aller très loin pour s’en rendre compte. Mais les gens sont dans le déni. Pourtant, quand on gratte à peine, on voit réapparaître les vrais fascistes, des nazis. Car aujourd’hui, en 2017 en France, il y a des nazis, des gens qui s’en revendiquent. Notamment l’association des amis de Léon Degrelle, homme politique belge qui a porté l’uniforme SS. Elle publie des revues qui sont des apologies des crimes de guerre ou des nécrologies de combattants SS et dont ses membres sont élus dans les conseils régionaux. Pas ouvertement, ils ne se font pas élire sur ce programme. N’empê- che qu’aujourd’hui il y a des gens qui ont élu des nazis. La grande réussite de Le Pen père a été d’agréger une extrême droite qui était contradictoire. Il y a les fascistes, les Maurassiens, les néo-païens. Aujourd’hui il y a encore des tensions entre eux, mais ce qui les intéresse c’est de prendre le pouvoir, pas d’arranger les choses.
Votre vision de l’actuelle campagne électorale ?
Ça me déprime assez sur le fait que les idées du FN prospè- rent. Quand un syndicaliste policier trouve que « bamboula » c’est acceptable, quand on en arrive là, c’est effrayant. La campagne commence à me faire un peu peur.
(Interview parue dans l'Indépendant le 19 février dernier)
__________________
« On est chez nous »
Avant même sa sortie, le film de Lucas Belvaux a été violemment critiqué par les cadres du Front national. « Un joli navet clairement anti-Front national », selon Florian Philippot. Même élément de langage chez Steve Briois attaquant un « un sacré navet en perspective » et se portant à la rescousse de sa présidente : « Pauvre Marine Le Pen qui est caricaturée par ce pot à tabac de Catherine Jacob ». On appréciera au passage la méchanceté de cette appréciation contre une grande dame du cinéma français qui interprète son personnage sans la moindre outrance, trouvant l’attitude juste d’une femme de fer, poursuivant simplement son unique but par tous les moyens : accéder au pouvoir. Le problème réside bien les méthodes utilisées par le « Bloc », le parti du film, pour arriver à ses fins. La fameuse stratégie de dédiabolisation du FN, mise en place par Marine Le Pen pour faire oublier les provocations du père, n’est qu’un maquillage. Dans les faits, les mêmes décideurs sont toujours dans les instances dirigeantes. Ils n’ont pas perdu par une hypothétique prise de conscience leur profond racisme, antisémitisme et nostalgie d’une France nationaliste et recroquevillée sur ses « valeurs » du passé. « Chez nous » raconte comment la machine infernale va utiliser des hommes et des femmes assez naïfs (comme l’infirmière interprétée par Emilie Dequenne) pour représenter une image propre du mouvement d’extrême droite.
L’Indépendant : D’où vous est venue l’envie de réaliser un film politique sur l’extrême droite en France ?
Lucas Belvaux : L’idée du film m’est venue durant le tournage de « Pas son genre », à Arras pendant la campagne des dernières élections municipales. J’aimais beaucoup le personnage principal, une coiffeuse sympathique, volontaire, une fille du peuple pour qui j’avais beaucoup de sympathie. Pendant le tournage, les sondages donnaient entre 30 et 40 % pour le FN. Nous avions parfois 200 figurants sur le plateau. Et statistiquement, cela en faisait entre 60 et 80 qui votaient FN. Je me suis demandé « mais elle, le personnage de Jennifer, comment va-t-elle voter ? » Et surtout, à la fin du film, après qu’elle se soit fait maltraiter par son amoureux philosophe, qui représente la cible des partis populistes, pour qui votera-t-elle après son dépit amoureux ? J’avais cette idée, cette envie de parler du parti et des électeurs mais je ne trouvais pas la forme. Puis j’ai découvert le roman « Le Bloc » de Jérôme Leroy et je me suis appuyé sur cette trame.
« Dans le Nord, voter pour un parti pétainiste n’a aucun sens »
Comment expliquer qu’une jeune femme soit séduite par ce parti ?
Elle travaille dans un secteur où elle est confrontée de 6 h du matin à 22 h le soir à la souffrance. Physique d’abord, et sociale aussi. Au bout d’un moment, elle ne peut répondre à tout, c’est un personnage généreux. Quand elle a la possibilité de s’engager plus, elle le fait car elle est dans une espèce de trou idéologique. Dans cette région, il y a encore ce souvenir de la lutte sociale et en même temps, il y a une rupture dans la transmission sur laquelle prospère le FN. On a une génération, des trentenaires nés au début des années 80, qui ont l’impression que les luttes n’ont abouti à rien. Droite ou gauche, tout ça c’est pareil, les socialistes sont corrompus, et ils n’ont pas tout à fait tort, encore que dans certaines communes où les élus travaillent bien, le FN n’a pas du tout prospéré. Je voulais raconter ce vote contre nature dans une région où il y a eu une résistance très dure dans les mines et maintenant ils votent pour un parti pétainiste et ça n’a aucun sens. On note un rejet de l’élite. Parce qu’on « souffre », on ne veut recevoir de leçon de personne.
Pourquoi sortir le film à moins de deux mois du premier tour ?
On voulait qu’il sorte maintenant, on s’est dépêché pour qu’il soit finalisé pour la campagne électorale. C’est une façon de participer au débat. Ça fait quelques années que le cinéma n’ose plus dire les choses frontalement. Il y a un moment, il faut dire les choses clairement : les gens oublient ce qu’est ce parti fondamentalement. C’est un parti cryptofasciste, raciste, antisémite. Et ce n’est pas la peine d’aller très loin pour s’en rendre compte. Mais les gens sont dans le déni. Pourtant, quand on gratte à peine, on voit réapparaître les vrais fascistes, des nazis. Car aujourd’hui, en 2017 en France, il y a des nazis, des gens qui s’en revendiquent. Notamment l’association des amis de Léon Degrelle, homme politique belge qui a porté l’uniforme SS. Elle publie des revues qui sont des apologies des crimes de guerre ou des nécrologies de combattants SS et dont ses membres sont élus dans les conseils régionaux. Pas ouvertement, ils ne se font pas élire sur ce programme. N’empê- che qu’aujourd’hui il y a des gens qui ont élu des nazis. La grande réussite de Le Pen père a été d’agréger une extrême droite qui était contradictoire. Il y a les fascistes, les Maurassiens, les néo-païens. Aujourd’hui il y a encore des tensions entre eux, mais ce qui les intéresse c’est de prendre le pouvoir, pas d’arranger les choses.
Votre vision de l’actuelle campagne électorale ?
Ça me déprime assez sur le fait que les idées du FN prospè- rent. Quand un syndicaliste policier trouve que « bamboula » c’est acceptable, quand on en arrive là, c’est effrayant. La campagne commence à me faire un peu peur.
(Interview parue dans l'Indépendant le 19 février dernier)
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« On est chez nous »
Avant même sa sortie, le film de Lucas Belvaux a été violemment critiqué par les cadres du Front national. « Un joli navet clairement anti-Front national », selon Florian Philippot. Même élément de langage chez Steve Briois attaquant un « un sacré navet en perspective » et se portant à la rescousse de sa présidente : « Pauvre Marine Le Pen qui est caricaturée par ce pot à tabac de Catherine Jacob ». On appréciera au passage la méchanceté de cette appréciation contre une grande dame du cinéma français qui interprète son personnage sans la moindre outrance, trouvant l’attitude juste d’une femme de fer, poursuivant simplement son unique but par tous les moyens : accéder au pouvoir. Le problème réside bien les méthodes utilisées par le « Bloc », le parti du film, pour arriver à ses fins. La fameuse stratégie de dédiabolisation du FN, mise en place par Marine Le Pen pour faire oublier les provocations du père, n’est qu’un maquillage. Dans les faits, les mêmes décideurs sont toujours dans les instances dirigeantes. Ils n’ont pas perdu par une hypothétique prise de conscience leur profond racisme, antisémitisme et nostalgie d’une France nationaliste et recroquevillée sur ses « valeurs » du passé. « Chez nous » raconte comment la machine infernale va utiliser des hommes et des femmes assez naïfs (comme l’infirmière interprétée par Emilie Dequenne) pour représenter une image propre du mouvement d’extrême droite.
samedi 5 octobre 2013
NET ET SANS BAVURE - Extrêmement adroite
Volée de bois vert pour Marine Le Pen sur Twitter. Durant près de deux jours le mot-dièse #MarineLePenNestPasDextremeDroiteEtMoi fait la course en tête. Tout est parti d'une explication de texte de la leader du Front national. «Je m'élève contre la formulation d'extrême droite» clame-t-elle devant des journalistes, menaçant même de poursuivre en justice ceux (les journalistes notamment...) qui lui attribuent cette étiquette politique. Le FN prônant le politiquement correct, on aura tout vu. Extrême droite ça fait « crade », il faut le remplacer par « ni droite ni gauche », voire « patriote ». Tout cela reste quand même « extrême ». Et sur Twitter les comparaisons fusent. Marine Le Pen n'est pas d'extrême droite et moi « j'ai une licorne dans mon jardin », « je suis Jimi Hendrix », « je ne suis pas humaine », « je suis le fils aîné du pape », « je pense que Nadine Morano sera la prochaine femme à reposer au Panthéon », « je joue aux échecs tous les jeudis avec Elisabeth II. Ou avec le Pape, quand elle est pas libre »... Des milliers de comparaisons toutes plus irréalisables les unes que les autres. Certains profitent de l'occasion pour tacler le gouvernement actuel : « et moi je crois que François Hollande va sauver la France ».
Pas faux. Mais une petite campagne virale ne peut pas faire de mal !
Chronique "Net et sans bavure" parue ce samedi en dernière page de l'Indépendant.
lundi 8 octobre 2012
Billet - Pain au chocolat vs chocolatine
Après le « racisme anti blanc », cette nouvelle déclaration sous forme d'anecdote du candidat à la présidence de l'UMP provoque une levée de boucliers. Nombreux sont ceux qui s'indignent de le voir marcher sur les plate-bandes du Front National. Un tweet résume cet état d'esprit : « Copé, c'est Le Pen au chocolat ! »
Ce débat de société on ne peut plus grave en provoque un second, beaucoup moins essentiel, mais qui suscite lui aussi quantité de réactions. En parlant de pain au chocolat, Jean-François Copé se met à dos les millions de zélateurs de la chocolatine.
Jean François Copé dépasse les bornes . Ces propos sont honteux. On ne dit pas "pain au chocolat" . On dit "chocolatine"
— Mathieu Madénian (@mathieumadenian) Octobre 7, 2012
Un certain Stan réplique « Ayons une pensée de compassion pour les attardés qui disent chocolatine. »
“@remilf: C'est le week-end. Ayons une pensée de compassion pour les attardés qui disent "chocolatine"” #Caexisteencore
— Stan (@Donebystan) Octobre 6, 2012
Comment trancher ? Facile, un site spécialement dédié a vu le jour samedi. Vous pouvez voter et faire triompher le bien face au mal. Et le premier Belge qui ose parler de couque au chocolat sera passé par les armes !
Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue ce lundi en dernière page de l'Indépendant.
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