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lundi 26 septembre 2016

DE CHOSES ET D'AUTRES : Boostez votre moral


moral, dépression, jungle
Parfois, sans que l'on sache trop pourquoi, notre moral est au plus bas. Pas dans les chaussettes, encore plus profond, genre couloir de mine, noir, humide, sans fin. Le blues vous tombe dessus et plus rien ne va. Les enfants de la voisine crient : vous avez envie de les étriper. Votre collègue vous raconte sa soirée : mais pourquoi à moi et maintenant ?
Et même seul, les plus sombres idées vous assaillent. Une chape de culpabilité insupportable. Vos pires méfaits vous reviennent à l'esprit et hantent vos nuits devenues insomniaques et interminables. Pour contrer cette grande dépression, on peut solliciter les petites pilules du bonheur. A consommer avec modération bien évidemment. Il existe aussi des solutions plus simples.
Perso, quand plus rien ne va, je me débrouille pour trouver un ordinateur et je passe en boucle le clip « Busy Earnin' » du groupe Jungle. Toujours pas trouvé mieux pour me mettre en joie. Un ami m'a confié sa solution. Face à la noirceur de son existence, rien ne vaut une journée passée sur toutes les téléréalités disponibles de la TNT. On a forcément un peu plus d'estime de soi après une bonne dose de « Marseillais », « Anges » et autre « Revanche des ex ». Autre possibilité, se plonger dans un bon roman. On oublie son morne quotidien pour un autre monde, plus abouti et talentueux. Attention, très efficace sur le moment mais sans effet à long terme.
Reste la dernière solution radicale pour oublier son mal de vivre : la maladie d'Alzheimer. Plus de questions existentielles puisqu'on ne sait même plus que l'on existe. Mais les bas ne constituent-ils pas le fondement de tout le sel de la vie ?

dimanche 30 août 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES - L'attraction de la dépression


Les Anglais m'énervent. Trop brillants, trop originaux. Nous en France, quand on crée des parcs d'attraction, ils glorifient soit Disney, soit des pointures de la BD comme Astérix et prochainement Spirou près d'Avignon. Outre-Manche, vous pouvez visiter jusqu'à fin septembre Dismaland, parc d'attraction « lugubre et sinistre » tout droit sorti de l'imagination de Banksy, l'artiste de rue sans visage. Présenté comme ça, Dismaland ne semble pas particulièrement attractif (un comble pour un espace qui en porte le nom), pourtant je rêve de débourser les quatre euros demandés pour visiter la vingtaine d'animations. Loin du politiquement correct, Banksy dénonce avec violence les pires dérives de notre société. 
Aidé d'autres artistes aussi subversifs que lui, il propose par exemple une pêche aux canards dans une piscine remplie de pétrole avec en son centre un cormoran englué dans l'or noir. Sur le manège à cheval, un mannequin, en blouse de boucher, est assis sur une caisse de lasagnes. Les enfants peuvent faire du toboggan depuis le toit d'un fourgon de police et dans une petite rivière, des barques surchargées de mannequins-migrants tournent en rond sans jamais pouvoir rejoindre la terre ferme. 
C'est sale, glauque, monstrueux... et fascinant. Comme un amplificateur de notre monde en perdition. Le public répond présent, le parc ne désemplit pas. Le plus dingue en reste la localisation : une petite station balnéaire près de Bristol. Alors maintenant, quel homme politique de la région aura le courage de proposer la création d'un Port Banksy à demeure pour dynamiser le tourisme local ?

jeudi 9 mai 2013

BD - Dépression en couleur dans "Notre seul ami commun" de Boris Mirroir


Boris Mirroir
aime tromper son monde. De loin, ces deux albums de BD en couleur et pleins de jolis dessins de personnages à gros nez, tendance anthropomorphisme, semblent être une succession de gentilles scènes. Perdu ! Il s'agit d'une histoire autobiographique. Une période noire de la vie de l'auteur. Il se coupe du monde, boit de plus en plus alors que sa mère est en train de mourir du cancer. Dans la première scène il se rend à l'hôpital. Mais plutôt que de monter dans la chambre de l'agonisante, il reste sur un banc à proximité à écluser bière sur bière. Là il rencontre Mouss, un compagnon d'infortune. Insouciant, à l'écoute, il va tenter de sortir Boris de sa déprime. Notamment en lui présentant Mary. Mais a-t-on le droit d'être amoureux quand sa mère est sur le point de mourir ? Ce triptyque (les deux premiers tomes sont sortis, le troisième annoncé pour juin) est d'une rare noirceur. Dépressifs, détournez votre chemin. A moins que le malheur des autres ne vous fasse oublier le vôtre. Le résultat est d'une virtuosité graphique étonnante, avec des airs de Moëbius mâtinés de Mandryka.
« Notre seul ami commun » (tomes 1 à 3) , Ankama & CFSL Ink, 15 euros

vendredi 1 mars 2013

Billet - Dépression Nord-Sud sur fond de World of Warcraft


Encore une histoire de suicide annoncé sur Facebook. Mais pour une fois, elle se termine bien. Mario, Niçois, joue en ligne et très régulièrement avec Bruno et Gaëtan, nordistes, à World of Warcraft. Si 1000 kilomètres les séparent, le jeu les rapproche. Au point qu'ils deviennent amis. Et quand Mario, 24 ans, en pleine dépression, veut se confier, il se tourne vers les deux ados de 15 et 17 ans. Et leur annonce son intention d'en finir. Les jeunes Chtis préviennent leur mère qui alerte la police niçoise. Il faudra qu'un policier spécialisé en informatique exploite l'adresse IP de Mario pour le localiser et le sauve alors qu'il venait de s'ouvrir les veines. Un beau fait divers raconté à deux voix sur leurs sites par
La Voix du Nord d'un côté et Nice-Matin de l'autre.
L'avantage des happy end, c'est que le chroniqueur peut se permettre un peu de mauvais esprit. Comment croire dans ce récit que c'est le Niçois qui déprime et tente de se suicider ? Le Sud, sa douceur de vivre, son soleil, ses températures clémentes sont quand même plus attrayants que le ciel gris et plombé du Nord ! Autre anomalie : ils se sont connus en jouant à World of Warcraft. Ce jeu en ligne, très addictif, se déroule dans un monde virtuel peuplé de monstres et autres orques. Tuer du troll, même virtuel, ne rend pas plus gentil. D'ailleurs, en août 2011, la principale chaîne de magasins de Norvège a décidé de ne plus le vendre car c'était la distraction favorite... d'Anders Behring Breivik, le sinistre auteur d'une double attaque meurtrière faisant 77 morts et 151 blessés. 

Chronique "ÇA BRUISSE SUR LE NET" parue de vendredi en dernière page de l'Indépendant.