
"Le Juge, la République assassinée" (tome 2), Dargaud, 13,99 euros
Quelques chroniques de livres et BD qui méritent d'être lus et les critiques cinéma des dernières nouveautés. Par Michel et Fabienne Litout

Olivier Berlion, dessinateur maniant à merveille la couleur directe, apporte une nouvelle pierre à l'édifice de son œuvre en signant l'adaptation du « Kid de l'Oklahoma », roman d'Elmore Leonard. Plus de 100 pages pour conter l'affrontement entre un marshall intransigeant, Carl Webster, et un fils à papa ayant viré braqueur de banques : Jack Belmont. L'action se situe dans les années 20 dans cet état du Sud, devenu riche avec la découverte de pétrole en quantité. Le père de Jack est un riche magnat de l'or noir.
Celui de Carl, ancien paysan, est devenu millionnaire grâce aux rentes versées par une compagnie exploitant les puits découverts dans sa propriété. Carl, à l'abri du besoin, s'engage pourtant dans la police et fait une chasse impitoyable aux gangsters. C'est un tireur d'élite ne manquant jamais sa cible. Jack, prototype du mauvais garçon, multiplie les bêtises, devenant braqueur de banques juste pour le frisson.
Entre les deux jeunes Américains la rivalité passe par les armes, mais également les femmes. Un bon polar ancré dans le réel.
« Le kid de l'Oklahoma », Casterman Rivages, 18 €
Depuis il a aux trousses ce qui se fait de plus méchant dans la mafia locale. Il se cache et demande à son pote Tony de le tirer de ce mauvais pas. Corso va imaginer, en quelques heures, un plan qui devrait permettre à Madgid de s'en tirer. Mais c'était sans compter avec la réapparition de vieux fantômes de son enfance. Olivier Berlion, dans cette histoire intitulée « Vendetta », lève un voile sur le passé de son héros. A peine âgé de 10 ans, il assisté à l'assassinat de sa mère par un tueur à gages.
Ce passé va interférer avec l'enquête actuelle, transformant ces 56 pages en un règlement de compte non prévu mais définitif.
« Tony Corso » (tome 5), Dargaud, 10,40 € (L'intégrale des quatre premières aventures de Tony Corso vient de paraître, 220 pages, 18 €)
Dans une petite ville du sud de la France, un homme se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment. Meurtre dans la garrigue très énigmatique. Ensuite, les auteurs prennent tout leur temps pour développer les caractères des différents protagonistes, notamment, Martial, gendarme depuis peu à la retraite, et qui a longtemps couvert les magouilles d'amis d'enfance. Mais jusqu'où peut-il aller ? Un polar sombre dans l'esprit, lumineux par ses dessins.
"Garrigue" (tome 1), Dargaud, 13 euros
Tony Corso est détective privé. De ces privés qui ne choisissent pas toujours leurs clients. Et qui parfois ne les gardent pas très longtemps. C'est le cas dans les premières pages du quatrième album de ce héros aux chemises à fleurs voyantes imaginé par Berlion. Il est contacté par un éditeur pour retrouver un certain Kowaleski, l'informateur d'un journaliste d'investigation.
Ce dernier enquêtait sur une vaste affaire de détournement de fonds. Au passé, car il a été retrouvé mort chez lui, une balle entre les deux yeux. L'éditeur est donc inquiet. A juste titre puisque quelques heures après il est retrouvé lui aussi mort, une balle dans la tête. Tony Corso, bien que sans commanditaire, va quand même se lancer dans l'affaire. La seule piste qu'il a le conduit au Togo. En compagnie d'une jeune et jolie journaliste, confrère du premier cadavre, il va se retrouver entre deux feux. D'un côté des malfrats agissant dans l'ombre, de l'autre des policiers français guère plus francs du collier.
Un polar ensoleillé et exotique, avec beaucoup d'humour malgré le sérieux du sujet abordé. (Dargaud, 9,80 €)