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mercredi 19 septembre 2018

Cinéma - "Leave no trace", se couper du monde pour réussir à lui survivre

Il y a un peu de « Captain Fantastic » dans le nouveau film de Debra Granik. Après « Winter’s Bone » qui se déroulait en partie dans les forêts du Missouri, elle plante de nouveau sa caméra dans la forêt pour « Leave no trace ». Mais cette fois ce sont les zones froides et humides de l’Oregon et de l’État de Washington, sur la côte nord-ouest des USA, qui servent de décor à cette histoire de survivalisme.



Will (Ben Foster), vétéran, et sa fille adolescente, Tom (Thomasin Harcourt McKenzie), fuient la civilisation. Ils vivent sous une bâche dans le parc naturel proche de la banlieue de Portland, récupèrent l’eau de pluie, cueillent des champignons, font pousser quelques légumes et s’entraînent à se cacher. Car il est interdit de vivre dans ce parc national.


Quand le nécessaire manque, ils vont en ville se ravitailler. Will touche sa pension de vétéran et revend les médicaments que le service de santé lui délivre pour cause de traumatisme post-conflit. Pilules qu’il cède à des SDF.

La première partie du film se concentre sur cette survie précaire, entre paradis (les bons jours) et lutte contre le froid et l’humidité (tout le reste du temps). Repérés, capturés, le père et sa fille sont séparés. Quand ils arrivent à se retrouver ensemble, ils fuient de nouveau, plus au nord, dans des forêts encore moins hospitalières. 

Superbe symphonie naturelle, ce film d’une grande beauté, est avant tout la description du traumatisme d’un homme, persuadé que pour survivre au monde, il faut le fuir. Une réalité qu’il veut imposer à sa fille. 

➤ « Leave no trace » de Debra Granik (USA, 1 h 49) avec Thomasin McKenzie, Ben Foster.

mercredi 7 septembre 2016

Cinéma : "Comancheria", le combat des nouveaux cowboys contre les banques

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Comancheria", film du Britannique David MacKenzie, a un peu des airs de "True Detective". La faute aux comédiens, parfaits dans leur complémentarité. Ils sont quatre à se partager la vedette, chacun avec un rôle fort, à la mesure de leur talent.

D'abord les hors-la-loi, les frères Toby (Chris Pine) et Tanner (Ben Foster). Ils braquent des banques. Ce ne sont pas des experts. Ils commencent dans le métier. Pour preuve ils n'attaquent que des petites succursales, toujours de la même société, dans ce Texas de l'Ouest, rural et pétrolier. Et ils ne raflent dans les caisses que les petites coupures. Ce dernier détail fait tiquer Marcus (Jeff Bridges), vieux ranger proche de la retraite. Son instinct lui dit que ces deux braqueurs sont en réalité à la recherche d'une certaine somme. Flanqué de son coéquipier Alberto (Gil Birmingham), mi-Comanche mi-Mexicain, il se lance sur leurs traces, espérant que leur arrestation sera le dernier fait d'arme d'un vieux policier fatigué.
Le film, sous ses airs de thriller classique, se double de plusieurs réflexions. Les frères sont devenus braqueurs par nécessité. Cet argent ils en ont besoin pour racheter l'hypothèque de la banque sur le ranch de leur mère récemment morte. De l'argent qu'ils entendent blanchir dans un de ces nombreux casinos, dernière ressource des Indiens. Ce côté social montre toute l'avidité de ces entreprises financières dénuées d'empathie, capables de ruiner des familles entières après quelques belles promesses.
Double duo
Côté police, c'est un autre enjeu. Marcus endosse avec plaisir le rôle du flic raciste et persévérant. Il se moque de son coéquipier, mais pour rien au monde ne lâcherait la piste des voleurs comme un chien reniflant un os à ronger. Jeff Bridges, à des lieux de son rôle du Dude dans "The Big Lebowsky", arrive à être touchant dans son combat épuisant. Il représente une certaine Amérique, une époque révolue où servir son pays était gratifiant. Mais ce qui fait le plus penser à "True Detective", reste le duo formé par Chris Pine et Ben Foster. Le premier abandonne ses habituels personnages propres et gentils pour un fils avide de vengeance. Le second, remarquable de violence et de folie, est le véritable Indien du film, celui qui a une conception de la vie et de la mort radicalement différente. Un jusqu'au-boutisme qui donne toute sa force à ce remarquable film d'action.
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Nick Cave au Castillet.
La musique de "Comancheria" est signée Nick Cave. Le rocker australien est devenu un habitué du 7e art. Il a de nombreuses musiques de films à son actif depuis quelques décennies. Nick Cave sera également dans quelques salles de cinéma le jeudi 8 septembre à 20 h (le Castillet à Perpignan dans la région) pour présenter en séance unique son nouvel album, Skeleton Tree. Réalisé par Andrew Dominik, "One More Time With Feeling" retrace l'enregistrement de ce 16e album studio, entrecoupé de commentaires du musicien.