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dimanche 14 janvier 2024

BD - Jeunesses tropicales au Brésil et à La Réunion

Que cela soit au Brésil ou sur l’île de La Réunion, ces albums racontent comment l’enfance n’est pas forcément plus belle sous la chaleur tropicale.


Pedro a trop d’imagination


Au cœur de la forêt amazonienne il ne se passe jamais grand-chose. Au grand désespoir de Pedro, un gamin qui vit dans un petit village au bord du fleuve. Aussi quand Vicente, dit Cent, son grand frère, revient enfin au pays, il est très content. Car Cent va raconter ses voyages un peu partout dans le Monde, de la froide Russie à la belle Italie en passant par les USA.

Cent qui offre à chaque retour un livre à son petit frère. Le monde de Pedro va s’écrouler quand il comprend que Cent est un mythomane, qu’il n’a jamais pris l’avion et que ses absences sont moins belles que ses récits. Teresa Radice au scénario, Stefani Turconi au dessin, proposent un roman graphique coloré et mouvementé. Car Pedro, pour aider Cent de plus en plus en difficulté, va entreprendre un long et périlleux voyage le long du fleuve.

Il va transformer le périple en roman d’aventure palpitant. Et quitter l’enfance pour comprendre que les rêves des adultes sont souvent des regrets d’enfants. Un bel album, en couleurs directes où le vert de l’Amazonie domine.

Chronique de l’esclavage à La Réunion



Le 20 décembre 1848, il y a moins de 200 ans, les 60 000 esclaves noirs de l’île de la Réunion ont été affranchis. Une date essentielle dans l’histoire de cette possession française de l’Océan Indien. Pour raconter ce bouleversement, Appollo et Tehem vont utiliser le parcours d’un Réunionnais célèbre, Edmond Albius. Edmond est encore un enfant quand il fait une découverte qui lui permettra de se prétendre le plus grand botaniste de l’île. Orphelin et esclave dans une plantation dans le sud, il a découvert comment féconder les fleurs de vanille.

Cette orchidée originaire d’Amérique pousse parfaitement à la Réunion. Mais il n’y a pas l’insecte particulier qui permet de féconder les fleurs pour former les gousses qui deviendront de l’or noir culinaire. Edmond, avec un peu d’observation et de la dextérité, parvient à faire entrer en contact le pistil et l’étamine, rapprochement qui permettra des propriétaires blancs de devenir très riches.

Mais le jeune garçon n’en tirera aucun bénéficie. Il restera esclave, son maître refusant de lui apprendre à lire et à écrire. Il faudra ce 20 décembre 1848 et la venue du Catalan Sarda-Garriga, nommé commissaire général de la République à La Réunion pour y proclamer officiellement l’abolition de l’esclavage pour qu’Edmond devienne libre. Mais pas heureux. Il quitte la plantation, vivote comme cuisinier au service d’un riche marin, est accusé de vol, passe quelques années en prison.

Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il est reconnu officiellement comme celui qui aura domestiqué la vanille. Le roman graphique, en plus de raconter la vie d’Edmond, apporte au lecteur des éclairages sur les derniers Marrons, ces esclaves en fuite qui vident dans les hauts de l’île, loin de la civilisation, sur la vie dure et misérable des petits Blancs, l’arrivée des Malbars, ces Indiens engagés pour remplacer les esclaves devenus libres et aussi la naissance de la bande dessinée dans l’Océan Indien avec les premiers exemplaires de la lanterne magique, journal racontant en dessins la vie de La Réunion, notamment en 1848.

« Le beau parleur », Glénat, 208 pages, 22,50 €

« Vingt Décembre », Dargaud, 160 pages, 21,50 €

samedi 26 mars 2011

BD - Nuit singulière


Le bac en poche, Mathieu, 18 ans, s'apprête à rejoindre Paris pour y poursuivre ses études. Il va quitter cette ville de province et tous ses copains. L'album de Appollo (récit) et Oiry (dessin) relate cette dernière nuit. 

Il erre, à pied, en compagnie de son pote Christophe, idéaliste qui aimerait devenir écrivain culte et de Jean-Mohamed, surnommé Barjot. Ce dernier a élaboré une théorie qu'il a érigé en mode de vie « La vie est une saloperie. Et il n'y a qu'un moyen de lutter contre cette pute. C'est d'être con. Si tu es un bon gros débile, tu est plus fort que la chierie de la vie ! ». 

Barjot fait rire Mathieu, mais parfois il va un peu trop loin. Notamment quand Mathieu se met à la recherche de Noémie, la petite brune piquante dont il est amoureux secrètement. 

Un roman graphique frais, plein de dérision, d'espoir et d'amour. Sa lecture ne peut que vous faire du bien...

« Une vie sans Barjot », Futuropolis, 16 €

mercredi 19 août 2009

BD - Le Commando Colonial fait la guerre aux antipodes


La seconde guerre mondiale l'était véritablement. Rares ont été les pays épargnés par ce conflit qui à la base n'était que européen. Mais les colonies ont été obligées de suivre. C'est un volet de cette guerre aux antipodes qui est au centre de ce « Commando Colonial » signé du scénariste Appollo et du dessinateur Brüno. En juin 1942, Robillard et Rivière, un Réunionnais et un Mauricien, accompagné d'un Polonais, sont chargé de convoyer des plans d'un futur débarquement allié en Afrique du Nord. 

Leur avion tombe en panne et se pose sur un minuscule îlot, Europa, entre Afrique du Sud et Madagascar. Il sont accueilli par le seul habitant, un Portugais désirant commercialiser le coprah. La première partie est un peu surréaliste, le commando oubliant la dureté de la guerre dans ce petit paradis. Mais le conflit va vite les rattraper quand ils découvriront que Europa sert de base arrière aux sous-marins nazis. 

Originale, cette série met en lumière le combat de ces hommes et femmes qui ont choisit le camp de la liberté et de la résistance. Pas évident car souvent les fonctionnaires en place ont préféré prêter allégeance au gouvernement Pétain.

« Commando Colonial » (tome 2), Dargaud, 10,40 €

jeudi 13 septembre 2007

BD - Eco-terrorisme spatial

Une forêt impénétrable, interminable, étouffante. Une forêt mystérieuse, pleine de dangers, pas du tout accueillante. C'est peu de dire que le flic râleur Toussaint se retrouve dans une situation compliquée. Envoyé sur une planète sauvage et très éloignée de la Terre pour enquêter sur une série de meurtres, il était laissé pour mort à la fin du premier tome. 

Abattu par sa collègue dont il est secrètement amoureux et jeté d'un avion. Simplement blessé, il va devoir apprendre à survivre dans ce milieu hostile, océan végétal fluctuant. Il parvient à rejoindre la base, mais il ne trouve que ruines. Cette communauté de scientifiques s'est déchirée. Certains, craignant une exploitation des ressources minières ont décidé de détruire la base pour retarder l'échéance.

 Toussaint, après des jours et des jours d'errance est finalement récupéré par cette petite communauté d'écologistes purs et durs. Mais une nouvelle scission se fait jour. Les combats reprennent, Toussaint tente de survivre. Cette série de SF très originale, au ton étonnamment éco-terroriste, est l'oeuvre d'Appollo (scénario) et de Brüno (dessin). 

("Biotope 2", Dargaud, 9,80 €) 

jeudi 1 février 2007

BD - La planète détraquée c'est le "Biotope" de Brüno et Appollo


Biotope est une planète entièrement recouverte de forêt. Une base peuplée de scientifiques permet d'étudier ce milieu vierge. Seule une navette mensuelle relie Biotope à la Terre. La dernière arrivée débarque trois policiers. 

Un meurtre a été commis dans la section recherche géologique. Le commissaire Toussaint est chargé de découvrir pourquoi un chercheur a tué un collègue (et par ailleurs amant) avant de se suicider. Trois policiers noirs qui rapidement ne se sentent pas à leur place dans cet univers clos et aliénant. L'éloignement et le manque de communication joue imperceptiblement sur l'équilibre psychique des chercheurs. 

De plus, la forêt, impénétrable, omniprésente, comme vivante et douée de raison, semble jouer un rôle actif dans les événements. Et quand la nouvelle navette arrive, tout bascule pour le commissaire Toussaint. 

Le scénario d’Appollo fait savamment monter le sentiment de paranoïa ambiant. Brüno, dessinateur très seventies, entre base moderne et nature vierge, plante le décor d’une série prometteuse. (Dargaud, 9,80 €)