Phénomène rarement pris en compte dans les statistiques de santé, 5 à 10 % de la population pourrait être atteinte d’addiction à la nourriture. Une maladie nommée Junk Food qui toucherait 25 % des personnes obèses. Dans l’image populaire, les drogues se limiteraient au cannabis, cocaïne et autres produits de synthèse. On oublie parfois l’alcool ou le tabac. Toujours la nourriture. Pourtant les phénomènes de dépendance et de manque en cas de sevrage sont exactement les mêmes.
Deux jeunes auteurs, sensibles à ce problème, ont longuement enquêté, recueillant des témoignages de malades en voie de guérison et synthétisant le tout dans cette BD qui se lit facilement malgré la gravité du sujet. Émilie Gleason rend les choses plus simples avec son dessin très caricatural, moderne et psychédélique. Au scénario, Arthur Croque met en avant ses qualités journalistiques pour donner la parole et vulgariser.
Le fil rouge de l’histoire est la rencontre entre Zazou, jeune femme qui souffre d’anorexie boulimie et de Bambi, jolie motarde qui a résolu ce même problème en assistant à des réunions de Food Addicts, l’équivalent « bouffe » des alcooliques anonymes.
C’est en écoutant les autres puis en se confiant à des gens bienveillants que Zazou va prendre conscience de la difficulté d’arrêter ces comportements suicidaires. Car en plus d’isoler socialement (on refuse de manger en public, on reste cloîtré chez soi à s’empiffrer se coupant du monde réel), cette maladie est très dangereuse pour la santé, physique et mentale.
Parmi les composants qui rendent dépendants, le sucre et le gras. On apprend ainsi que les produits les plus addictifs sont, dans l’ordre, le chocolat, la crème glacée, les frites et la pizza. Un livre témoignage à recommander pour toute personne qui pense souffrir d’un TCA, trouble des conduites alimentaires.
« Junk Food » d’Émilie Gleason et Arthur Croque, Casterman, 21 €
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