jeudi 14 mai 2015

DE CHOSES ET D'AUTRES : Esthétisation de la mort

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Le monde de l'art contemporain pleure Chris Burden, décédé à Los Angeles à 69 ans. Américain originaire de Boston, sa cote explose dès 1971 lors de sa performance intitulée « Shoot ». Un idée toute simple, mais risquée. La caméra vidéo, l'arme et l'artiste dans la ligne de mire qui se fait tirer dessus. Pan ! C'est de l'art.
Dans le même genre, il se transforme en Christ des temps modernes lors de sa crucifixion sur une voiture. Avec de vrais clous, évidemment. L'âge aidant, il abandonne ces pratiques extrêmes pour des œuvres monumentales. La plus connue est installée au musée du LACMA de Los Angeles, 202 lampadaires gris des années 20 et 30 de l'âge d'or d'Hollywood, tous de tailles différentes, forment « Urban Light ». Cette forêt lumineuse remporte un tel succès qu'elle devient l'un des rendez-vous privilégié des Californiens.
Si la performance « Shoot » avait mal tourné, la renommée Chris Burden serait retombée comme un soufflé (aux pruneaux). Mais sa mort aurait été l'apothéose de son parcours créatif. Reste à savoir si la vidéo aurait conservé son statut de performance ou endossé celui de pièce à conviction dans une affaire criminelle ?
Question création morbide, le président de Corée du Nord surpasse Burden. La semaine dernière, Kim Jong-un pique une colère froide. Lors d'une parade militaire, son ministre de la Défense, au lieu de s'enthousiasmer, ose une sieste réparatrice. Cinq jours plus tard, le-dit ministre se transforme en chair à canon. Au sens propre : exécuté en public... à la batterie antiaérienne. Burden aurait certainement apprécié la vidéo de cette mise à mort. 

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