mardi 10 mai 2022

De choses et d’autres - Après le Docteur, James ?

La création audiovisuelle britannique est en pleine révolution. On connaît le nom du comédien qui donnera ses traits au nouveau Docteur Who. Ce héros d’une série de science-fiction d’anthologie lancée en 1963, change régulièrement d’apparence.

Comme le docteur est immortel, il peut prendre plusieurs formes humaines. David Tennant l’a interprété avec brio. Il y a deux ans, premier bouleversement pour les fans, le docteur devient une doctoresse. Mais Jodie Whittaker n’a pas tenu la vedette longtemps puisque les prochains épisodes auront un docteur renouvelé.

Retour au genre masculin, mais la grande nouveauté c’est que Ncuti Gatwa est Noir. Originaire du Rwanda, ce jeune comédien Écossais, repéré dans Sex Education, va donc relever le défi de relancer l’intérêt pour une série qui a tendance à s’essouffler.

Mettre de la couleur dans des personnages de fiction célèbres, ce n’est cependant pas une nouveauté. Et pour une fois ce sont les Français qui ont innové puisque le Lupin des années 2000, série télé basée en partie sur le personnage du gentleman-cambrioleur inventé par Maurice Leblanc au début du XXe siècle, est redevenu mondialement célèbre grâce à l’interprétation d’Omar Sy.

Il ne reste plus désormais qu’un dernier bastion du mâle blanc alpha à faire tomber : James Bond. De nombreuses rumeurs ont circulé pour remplacer le très viril (mais de plus en plus âgé), Daniel Craig. Alors comme le docteur Who, James va-t-il devenir black sous l’apparence d’Idris Elba ? C’est possible, mais la concurrence s’annonce rude puisque Dwayne Johnson (Blanc et chauve) et Jamie Dornan (Blanc et Anglais) ont clairement expliqué être très intéressés par cette reprise.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le vendredi 13 mai 2022

lundi 9 mai 2022

De choses et d’autres - Nostalgie de la grosse bouffe

La nostalgie n’est pas une science exacte. En réalité, ce sentiment évolue dans le temps en fonction de l’âge moyen des potentiels acheteurs. Car la nostalgie est un formidable moyen pour pousser à la consommation. S’il fut un temps où les années 70 et 80 étaient le summum du fameux « c’était mieux avant », on s’aperçoit depuis quelques années que désormais, ce sont les années 2000 que toute une partie de la population regrette.

La preuve avec l’opération lancée par la chaîne de restauration rapide Quick. Jusqu’au 16 mai, vous pouvez commander dans ces fast-foods un Cauet Burger. Pour les plus anciens, ceux qui attendent toujours impatiemment l’émission de Michel Drucker le dimanche après-midi, Cauet (Sébastien de son prénom) est un animateur radio qui a beaucoup amusé la jeunesse durant les années 90 et 2000. Il est toujours à l’antenne et prend d’ailleurs un peu la voie de Drucker.


Quand il était au sommet de sa popularité, il a apposé son nom (contre un joli chèque) sur un burger de Quick. Comme Cauet est un peu enrobé, le burger affichait des dimensions records : trois steaks et deux tranches de fromage dans un pain deux fois plus gros que la normale.

Cela faisait plus de 16 ans que le Cauet Burger avait disparu des menus. Il revient donc, provisoirement. Mais juste avec l’étiquette nostalgique du « retrouvez le goût de votre jeunesse ».

Problème : les jeunes qui pouvaient engloutir sans prendre un gramme ce type de malbouffe, devenus plus que trentenaires désormais, risquent de regretter d’avoir cédé aujourd’hui à ces sirènes. Exactement, ce sont leurs pantalons qui vont difficilement absorber cette nostalgie trop calorique.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 12 mai 2022

dimanche 8 mai 2022

De choses et d’autres - Promenade intérieure

Après la balade olfactive de lundi, je vous invite à une promenade intérieure. Suivant les conseils du président de la Fédération nationale des chasseurs, pour éviter de me faire tirer dessus par un de ses sbires me confondant avec un sanglier (pourtant je suis un petit peu moins velu), au lieu de parcourir la campagne et profiter du paysage, du beau temps et l’air pur, j’ai tenté l’expérience de la promenade chez moi.
Car Willy Schraen a réellement déclaré sur LCP, à propos des Français qui voudraient que la chasse soit interdite un jour par semaine pour se balader sans crainte : « Ils n’ont qu’à le faire chez eux, ils n’auront aucun problème. 85 % du territoire national est privé en France. La nature n’est pas à tout le monde. »

Début du périple de la cour où sont entreposées les poubelles, je découvre la fraîcheur du garage qui n’a rien à envier à celle d’un sous-bois. L’escalier menant au premier, bien raide, vaut l’ascension d’une côte de 3e catégorie. Dans le salon, ne pas s’égarer entre le canapé et les fauteuils. Je fais une petite pause rafraîchissement au frigo. L’eau est pétillante et potable, un plus par rapport à celle du canal.

Nouvelle montée. Tout aussi abrupte. L’arrivée dans les chambres du 2e étage ne vaut pas le point de vue du haut du Canigou, mais en me penchant un peu à la fenêtre de la chambre du fond, j’aperçois le sommet des Albères. Épuisé par ce parcours physique, je décide de sauter le chemin du retour et de passer directement à l’étape douche. Ça tombe bien, la salle de bains est à deux mètres.

Finalement ce n’est pas si bête la balade intérieure. Tiens, un coup de feu chez le voisin. Il a dû mal comprendre Willy Schraen et a tenté de chasser chez lui. Je plains le chat confondu avec un lapin.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 11 mai 2022

samedi 7 mai 2022

De choses et d’autres - Balade olfactive

Hier matin, grand soleil, températures chaudes et légère tramontane. Bref les conditions idéales pour une promenade champêtre à travers les chemins de traverse de mon village de la plaine roussillonnaise. Mon parcours passe par une zone où les genets poussent telle de la mauvaise herbe.

Et comme ils sont tous en fleur actuellement, je me retrouve, le nez face au vent, entouré de cette odeur douceâtre et si prégnante de ces sublimes petites fleurs jaunes. Encore plus grisant que le mimosas.

Vraiment je regrette ne pas pouvoir vous proposer la version « odorama » de cette chronique (sur papier ou en podcast) pour vous faire bénéficier de ce pur moment de bonheur. On ne réalise sans doute pas assez tous les jours notre chance de vivre dans une région (Aude et Pyrénées-Orientales) offrant une multitude de paysages, de fleurs et d’odeurs. Toujours hier, j’ai également pris quelques secondes pour plonger mon nez dans les grappes de fleurs d’acacia ou d’aubépines (en me méfiant des épines).

Enfin j’ai écrasé quelques fleurs de chèvrefeuille entre mes doigts, pour profiter de cette senteur subtile comme expliqué dans un roman de Jacques Laurent. Et vous aussi, si vous êtes observateur, pourrez profiter de votre propre balade olfactive.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le lundi 9 mai 2022

vendredi 6 mai 2022

De choses et d’autres - Série élyséenne

Emmanuel Macron aime se mettre en scène. Il a fait une campagne électorale minimale (un seul meeting), mais a livré une série intitulée « Le candidat » en huit épisodes. Pas sur Netflix mais sur la chaîne YouTube de « Emmanuel Macron avec vous ». Il récidive, mais sur le compte officiel du président de la République cette fois avec « 5 ans à l’Élysée ».

L’épisode 1, dévoilé mercredi soir, raconte en quelques minutes, ses débuts après son accession au pouvoir. Premier étonnement, pourquoi revenir sur le passé alors que tout le monde l’attend sur le futur. Les mauvaises langues parleront de culte de la personnalité ou d’enfumage pour ne pas aborder les problèmes qui fâchent. Mais en découvrant ce film, on est frappé par un autre étonnement : la présence sur les images d’hommes et de femmes qui n’auront pas survécu (réellement ou politiquement) à ce quinquennat.

Passons sur l’hommage à Jean-Pierre Pernaut qui avait interviewé le jeune président dans une salle de classe. Un peu plus tard c’est Jean-Jacques Bourdin qui passe le nouvel élu à la question. Bourdin privé de campagne pour cause de démêlés judiciaires.

Dans la foulée, le président fait une déclaration, assis à côté de Benjamin Griveaux. Le ministre si prometteur a disparu des radars après le scandale de la photo explicite envoyée à une jeune femme. Et pour finir, le voilà en compagnie de Gérard Larcher (toujours président du Sénat) et François de Rugy, titulaire du Perchoir. De Rugy qui quelques mois plus tard abandonnera son ministère pour cause de homard mal digéré.

Pour l’épisode 2, on espère la présence en guest star de François Bayrou, Alexandre Benalla et Laura Flessel.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le vendredi 6 mai 2022

jeudi 5 mai 2022

De choses et d’autres - Pour un profil nouveau à Matignon

Toujours pas de piste sérieuse au successeur de Jean Castex à Matignon. Ce qui devait aller vite devient de plus en plus compliqué. Pas de fumée blanche mais de plus en plus de noms sont livrés en pâture. Comme autant de leurres pour finalement sortir du chapeau un personnage totalement nouveau.

Il semble cependant que dans cet embrouillamini gouvernemental, une femme devrait s’imposer. « Où sont les femmes ? » se demandait Patrick Juvet. Pas encore à Matignon, mais presque ! Avant de connaître l’élue, on peut en éliminer quelques-unes.

Dans ce qu’il reste du PS, Ségolène Royal a grillé ses dernières cartouches en appelant, avant le premier tour, au vote utile à gauche en faveur de Mélenchon. Elle n’ira pas à Matignon mais pourrait décrocher un beau ministère si la NUPES l’emporte au 3e tour.

Dans les rangs de la majorité actuelle, Coralie Dubost, députée de l’Hérault, est devenue en quatre jours la pestiférée préférée. Elle ne peut carrément pas se représenter en juin. Mais même si le scandale des frais détournés n’avait pas éclaté, elle n’aurait pu, au mieux, que récolter un secrétariat d’État à l’Habillement, son principal domaine de compétence.

Pas évident donc de trouver une femme politique française qui allie expérience gouvernementale et charisme. À moins d’élargir les recherches hors des frontières. Un nom devrait obtenir l’unanimité. Avantage, elle est disponible tout de suite et parfaitement connue de tous les Français. Problème, elle pourrait faire de l’ombre au jeune président. Mais tout bien considéré, nommer Angela Merkel à Matignon me semble une excellente solution.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 3 mai 2022

mercredi 4 mai 2022

De choses et d’autres - Viagra au garde à vous

Drôle de scandale dans l’armée brésilienne. L’opposition au président Bolsonaro a dénoncé un achat étonnant. Étonnant car pas véritablement utile dans le rôle dévolu normalement aux militaires. En pleine crise sanitaire, alors que les vaccins contre le Covid-19 sont de plus en plus rares pour ceux qui désireraient se protéger, l’état-major a passé la commande de dizaine de milliers de comprimés de… viagra.

Dans un premier temps, les députés de gauche ont parlé de 35 000 cachets de la petite pilule bleue miracle. Mais le président brésilien, toujours présent pour relancer les polémiques, a précisé qu’en fait la commande portait sur environ 50 000 comprimés. Il a également jugé cette quantité insignifiante, « vu qu’elle concerne les trois armées et que (ces médicaments) sont surtout utilisés par des militaires à la retraite ».

Finalement, face à l’ampleur du scandale, l’armée a trouvé une autre explication à cette commande. Car le viagra, s’il est essentiellement prescrit pour combattre les troubles de l’érection (c’est un des effets secondaires de la principale molécule le composant, effet secondaire mais pas toujours indésirable), est avant tout destiné à guérir et soulager les malades souffrant d’hypertension artérielle et de maladie rhumatologique.

Or, c’est bien connu, un général, quand il n’est plus en exercice, a de grandes difficultés à rester longtemps au garde à vous à cause de son hypertension et de ses rhumatismes…

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mardi 26 avril 2022

mardi 3 mai 2022

De choses et d’autres - L’année des « R »

Comme pour les animaux de race, il semblerait que les noms des partis politiques obéissent à des règles strictes en ce qui concerne leurs initiales. Il est clair que le « R » est la lettre de 2022. Tout a commencé par le fameux Remontada d’Arnaud Montebourg. Une belle idée qui est malheureusement Retombée encore plus vite qu’elle n’est Remontée.

Ensuite c’est Zemmour et son Reconquête qui a joué le jeu de la lettre R. Il s’est Ramassé une bonne Raclée. Et puis surprise du chef, jeudi, en dévoilant l’accord entre le parti présidentiel, le Modem et Horizons, La République en Marche annonce changer de nom. Ce sera désormais Renaissance. Encore un R. Même si après réflexion le mot Reset aurait été plus adapté. Mais un nom anglais pour un parti français, ça ne le fait pas.

Donc OK pour Renaissance. Mais me vient une question à l’esprit : comment va-t-on appeler les militants de cette nouvelle formation politique. Avant, on parlait des Marcheurs, devra-t-on dire à présent les Ressuscités ? Ou les Re-Nouveaux-Nés ? Ou plus simplement les Renés ?

Le débat n’est pas tranché, mais on fait confiance au cabinet de conseil qui a probablement trouvé le nom du parti pour demander une substantielle rallonge afin de résoudre cette énigme.

Par contre la gauche, toujours sous la coupe des Insoumis, n’a pas voulu respecter la règle de 2022 et a décidé de se renommer Nupes. Il était pourtant simple de rester dans les clous en nommant la coalition « Rassemblement de l’Union populaire, écologiste et sociale ». Enfin, si le R correspond à 2022, le N était donc de rigueur en... 2018. Toujours en retard d’une guerre ces gauchistes !

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le samedi 7 mai 2022

lundi 2 mai 2022

De choses et d’autres - Pénuries à tous les étages

La guerre en Ukraine n’en finit pas de provoquer des pénuries. Après l’huile de tournesol, bientôt la farine (et donc le pain et les pâtes), on apprend au détour d’un mail que le verre va manquer. Le courrier précise que « la pénurie de bouteilles en verre touche le secteur du vin. » Conséquence : « Va-t-on voir apparaître des canettes dans le secteur viticole ? »

L’info est donc destinée à promouvoir ce contenant pour le vin. Désolé, mais ça ne passera pas par la France ! S’il n’y a plus de verre, mieux vaut encore remettre en circulation les amphores. Autre problème en vue : le manque de gaz néon. Essentiel dans les phares des voitures.

Résultat, alors que les semi-conducteurs recommencent à être disponibles après le trou dû au Covid, il n’y a plus de luminaires pour terminer les autos sur les chaînes de montage… Notre société d’abondance va se transformer en société du manque.

Et même le plus haut niveau de l’État est concerné. Le président de la République voit ses plans bousculés par une pénurie fulgurante de… Premier ministre. Jean Castex vient de signer un nouveau CDD jusqu’au 13 mai.

Il n’y a qu’un secteur qui ne connaît pas la crise : celui des candidats aux législatives. Si la gauche, pour une fois, va limiter l’avalanche des noms, ailleurs c’est la foire à l’empoigne. Il y aura deux candidats d’extrême-droite par circonscription (Reconquête de Zemmour et RN de Le Pen), et même dans la majorité sortante des doublons sont à craindre en raison de la brouille entre Édouard Philippe et le président. Sans compter les parachutages périlleux comme celui de Manuel Valls à la place d’un député En Marche qui ne veut pas abandonner son poste. Il n’est pas venu le jour où la France sera frappée par une pénurie d’ambitieux avides de pouvoir.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le jeudi 5 mai 2022

dimanche 1 mai 2022

De choses et d’autres - Les résistants du masque

En allant faire trois courses hier midi, j’ai constaté que le port du masque, là où ce n’est plus obligatoire, est tombé aux oubliettes. La guerre contre le Covid n’est pas tout à fait terminée, mais les gestes barrière semblent eux bel et bien morts et enterrés.

Pourtant il existe une partie de la population qui refuse obstinément de tomber le masque. Pas chez les plus fragiles qui espéreraient ainsi se protéger, ni les hypocondriaques, persuadés qu’ils risquent d’attraper le virus (et toutes les autres maladies possibles et imaginables) sans protection. Non, ceux qui ont le plus de difficulté à abandonner leur masque, ce sont des adolescents.

Une amie prof dans un lycée a constaté que dans ses classes, une petite poignée d’élèves reste masquée. Généralement des filles, qui ont aussi de grandes franges qui cachent leur front. Pour les identifier, il ne reste que deux yeux. En analysant rapidement la personnalité des « masquées », elle a compris que cet ustensile était une bénédiction pour ces filles qui ne supportent pas leur image.

Le masque leur permet de se cacher. Des amis et des profs. Elles n’ont pas à supporter le jugement des autres, persuadées qu’il sera négatif.

Par contre, les rares garçons qui conservent leur masque, c’est essentiellement car ils souffrent d’une éruption d’acné fort préjudiciable à leur chance de se faire remarquer de Cindy, la jolie brune à droite au second rang.

Enfin, il existe encore une petite proportion d’adultes récalcitrants à l’abandon du masque. Mais là aussi rien à voir avec une quelconque prévention médicale : juste car il camoufle idéalement leur haleine de chacal.

Chronique parue en dernière page de l’Indépendant le mercredi 4 mai 2022