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mardi 8 mars 2022

Polar - L’hôtel de la mort sûre

Il y a pléthore de personnages dans L’oiseau qui avait le vertige, roman policier très foisonnant de François Cérésa. Mais ne vous attachez pas trop à eux car au fil des chapitres, le cheptel va rapidement décroître. On meurt beaucoup à l’Hôtel des flots, établissement de luxe qui propose remise en forme, thalasso et spa à des clients richissimes. Avec tranquillité et discrétion assurées car l’établissement est construit sur un éperon rocheux dans une baie normande encore sauvage.

Le lecteur découvre l’étrange faune qui compose la clientèle et le personnel de cet établissement par l’intermédiaire d’Émir Karlovic. Cet ancien, militaire d’élite, reconverti dans le privé, n’est pas venu sur place pour le plaisir. Il est en mission. Son nouveau travail ? Tueur à gages. On découvre pourtant rapidement que tout en étant habitué à refroidir ses congénères avec son énorme Eagle, Émir semble le plus sain d’esprit de la troupe. Il y a dans le lot un médecin à la retraite d’extrême-droite et raciste, un couple de jeunes publicitaires qui parlent un franglais rempli de noms de marques, des antiquaires homosexuels très prétentieux, un vieil écrivain célèbre et sa jeune épouse qui cache efficacement certaines de ses compétences ou un couple de garagistes affublé d’un grand garçon autiste obsédé sexuel. 

Du côté du personnel, en plus du couple Desmoulins, les riches hôteliers qui ont investi les 15 millions gagnés au loto, il y a plusieurs masseuses et kinés, accortes et très conciliantes avec la clientèle, quel que soit son sexe ou ses goûts. L’une d’elles, la rousse, Jessica, est retrouvée assassinée et torturée juste après l’arrivée d’Émir. Clients et employés se retrouvent consignés et écopent du statut de suspect. L’enquête, menée par un policier encore plus délirant que les suspects, va aller de rebondissements en coups de théâtre avec pluie de cadavres.

François Cérésa, pour sa première incursion dans ce genre si exigeant du polar, signe un petit bijou, rempli d’argot, de références littéraires et de scènes croquignolesques. Il semble avoir pris beaucoup de plaisir à brosser ces caricatures. Encore plus à faire parler ses créatures imaginaires toutes plus borderline les unes que les autres. Émir, contrarié dans son travail (il a quelqu’un à zigouiller dans le lot, ne l’oublions pas), va être réquisitionné par le commandant Robès, ce flic peu sympathique et très psychorigide : « Un grand type à la chemise blanche trop grande pour lui, boutonnée lundi avec mardi, les manches roulées au-dessus du coude. La trentaine. Les cheveux noirs coupés en brosse. Les joues creuses d’un homme qui ne fume pas, ne boit pas, ne mange pas, ne rit pas. » Pas commode le commandant Robès. Et il devra beaucoup prendre sur lui quand le confinement (l’action se déroule en mars 2020) est imposé et qu’il va devoir vivre quelques jours avec cette équipe de suspects  dont certains vont attraper le Covid et d’autres des balles perdues dans un final digne du Grand Guignol.

« L’oiseau qui avait le vertige » de François Cérésa, L’Archipel, 18 €

jeudi 13 février 2014

DE CHOSES ET D'AUTRES - Oiseau flapi

Séisme dans le petit monde des jeux vidéo pour smartphones. Le dernier succès du moment,
Flappy Bird, n'est plus disponible. Une décision, du jour au lendemain, de son créateur le Vietnamien Nguyen Ha Dong. Il s'explique dans un tweet : "Flappy Bird est mon succès mais il a aussi ruiné ma vie simple. Alors je le déteste maintenant." Résultat le jeu n'est plus disponible sur les plates-formes de téléchargement. Gratuit, simple et très addictif, Flappy Bird générait 50 000 euros de revenus publicitaires par jour.
Est-ce cette fortune subite qui a tourné la tête du créateur ? A moins qu'il ne s'agisse d'un coup de pub ? Autre explication, les problèmes juridiques potentiels : Flappy Bird ressemble beaucoup à un autre jeu, Piou-Piou, imaginé par Kek, dessinateur français.
En fait, on se retrouve face à une situation incompréhensible dans tous les domaines. Premièrement, le jeu, en deux dimensions, semble tout droit sorti d'une console Nintendo, première époque. Pourquoi rester hypnotisé des heures devant ce piaf qui monte et descend entre des tuyaux ? Deuxièmement le retrait du jeu en quelques heures au sommet de sa popularité, c'est comme si un gagnant au loto qui a tiré six bons numéros ne voulait en toucher que les gains de cinq. A moins qu'il ne soit encore plus gourmand. Si le jeu réapparaît dans une version payante (juste quelques centimes) ce n'est pas une fois que Nguyen Ha Dong aurait gagné au loto, mais une dizaine de fois... On devrait rapidement le savoir car tout buzz a une durée de vie très limitée.
En bonus, une vidéo sur les conséquences (parfois dramatiques) de ce jeu simple mais addictif.